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Préparation pour la veille

I. Lecture du saint Evangile (S. Jean, chap. VI, vers. 56-59).

56. Caro mea vere est Gibus et sanguis meus vere est potus.

57. Qui manducat meam carnem et bibit meum sanguinem, in me manet et ego in eo.

58. Sicut misit me vivens Pater, et ego vivo propter Patrem, et qui manducat me et ipse vivet propter me.

59. Hic est panis qui de coelo descendit. Non sicut manducaverunt patres vestri manna, et mortui sunt. Qui manducat hunc panem, vivet in aeternum.

56. Ma chair est vraiment une nourriture et mon sang est vraiment un breuvage.

57. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui.

58. Comme mon Père vivant m'a envoyé, je vis pour mon Père: ainsi celui qui me mange vivra pour moi.

59. Ceci n'est le pain qui est descendu du ciel. Ce n'est pas comme la manne que vos pères ont mangée et ils sont morts. Celui qui mange ce pain vivra éternellement.

II. Sommaire. - Jésus habite en nous par sa grâce et sa présence en nous est rendue toujours plus agissante par la sainte Eucharistie, quand nous la recevons dignement.

Nous devons vivre pour Dieu en Jésus-Christ. Nous devons renoncer aux inclinations charnelles et terrestres pour entrer dans les sentiments et les dispositions du Cœur de Jésus; pour vivre en toute religion envers Dieu, en toute justice et charité envers le prochain, en toute sainteté en­vers nous-mêmes, en toute sobriété envers les créatures.

Nous devons nous pénétrer de l'esprit et des vertus de Jésus, exprimer en nous sa vie et les sentiments de son Cœur, nous regarder comme des instruments entre ses mains; mourir à nous-mêmes pour qu'il vive en nous et que nous ne fassions qu'un avec lui.

Méditation

I. Lecture du saint Evangile.

II. Méditation.

Le disciple. - O Jésus, venez et vivez dans votre serviteur, comme vous viviez en Marie, comme vous viviez dans vos saints. Venez et vivez en nous par votre esprit, par votre grâce, par votre Cœur. Conduisez­nous à votre suite dans les voies de la perfection, dans les grâces de vos mystères, dans la victoire sur vos ennemis et en union avec votre esprit d'amour, pour la gloire de votre Père.

Le Sauveur. - Oui, je veux vivre en vous et vous communiquer ma vie, comme le cep de la vigne communique sa vie aux branches, comme la tête anime et vivifie tout le corps humain.

Je veux obtenir de vous l'union et la liaison avec moi, et l'appartenan­ce entière à ma direction.

Dès le moment de votre baptême je commence à vivre en vous. Je m'unis à votre âme comme un époux à son épouse; je l'aime comme ma chère fille; je la garde et la protège comme ma propriété; je la vivifie comme un de mes membres. Comme son chef, je la dirige; comme prin­cipe de vie, je développe en elle ma vie et mon esprit. Je suis là pour ra­cheter ses fautes et les pardonner.

Ma vie en vous s'accroît par la sainte communion. Quand vous me re­cevez corporellement, je ne demeure pas corporellement, mais je demeu­re spirituellement, toujours plus présent et plus agissant.

Je vous l'ai dit: je veux être votre vie et comme votre cœur. Ego sum vita. Ego veni ut vitam habeant (Jo. XI, 25 - X, 10). Je suis venu pour cela sur la terre; c'était mon but dans la rédemption et c'est encore mon but dans l'Eucharistie.

Mon apôtre saint Paul vous a souvent répété et développé ma pensée. «Le Christ est votre vie, vous disait-il» (ad Colos. 3). «Vous êtes morts (au monde et à vous-mêmes) et votre vie est cachée en Dieu avec le Christ» (Id.). - «Le Christ est tout et en tout» (Id.). - «Formez le Christ en vous» (ad Gal. IV). Et comme il mettait en pratique ce qu'il enseignait, il pouvait dire: «Le Christ est ma vie. - Je ne vis plus, c'est le Christ qui vit en moi» (ad Philip. I, ad Gal. II).

Mais je ne puis pas habiter ainsi en toutes les âmes. Je ne puis habiter que dans des palais dignes de ma royauté céleste. L'Eglise s'efforce bien de me construire ces palais dans les âmes, c'est le but de toute son ac­tion. Elle y travaille par ses enseignements, par sa direction, par les sa­crements. Les âmes qui écoutent la voix de l' Eglise, qui profitent des grâces de leur baptême et de l'Eucharistie et qui vivent de la vie de la grâce deviennent des palais vivants et des tabernacles où je me plais à habiter. Les autres ne participent point à cette vie surnaturelle. Elles sont vides de Dieu. Sine Deo, sine Christo (ad Eph. II). Ce sont des de­meures désertes, des temples profanés et ruinés. Mon trône est là, mais il est vide. C'est comme une atmosphère enténébrée, parce que le soleil n'y pénètre plus.

L'amour qui déborde de mon cœur et que je veux verser dans le vôtre par l'action du Saint-Esprit, rencontre des obstacles et comme des di­gues, qui l'empêchent d'arriver jusqu'à vous et qu'il faut absolument détruire, jeter bas et empêcher de se relever.

Ces obstacles sont le vieil homme et le monde. L'office du renonce­ment est de les abattre l'un après l'autre et d'empêcher le démon et le péché de les relever. C'est un travail incessant et qui dure toute la vie: car si une seule de ces digues vient à se relever, le courant divin qui vous apporte la vie et la piété n'arrive plus jusqu'à vous. Il faut donc mourir pour vivre, comme vous le dit saint Paul; il faut mourir à vous-même et au monde pour vivre en moi et avec moi.

Les inclinations de la chair sont apposées à mes sentiments, elles ten­dent aux plaisirs, aux honneurs, aux richesses. Mon esprit vous porte à aimer l'humilité, le détachement, le sacrifice. Caro concupiscit adversus spiritum, Spiritus vero adversus carnem: haec enim sibi invicem adversantur (Ad Gal. V). La chair ne mérite que le mépris et l'abjection; c'est pour cela que le véritable esprit chrétien est le combat contre la chair.

Si vous saviez comme je désire venir dans vos âmes pour y fixer, à tout jamais ma demeure. Votre âme est le domicile naturel et comme le cen­tre où reposent ma pensée et les préoccupations de mon Cœur. Faites en un sanctuaire digne de moi. Ornez-la des fleurs de toutes les vertus. Préparez-y mon trône. J'y veux trouver l'innocence et la pureté.

C'est pour me préparer cette demeure que j'ai créé le ciel et la terre et que je les conserve. C'est pour cela que je suis venu sur la terre et que j'ai donné mon sang et ma vie sur la croix.

Vous ne comprendrez qu'au ciel ce mystère d'union. In illo die vos cognoscetis quia ego sum in Patre meo et vos in me et ego in vobis (Jean, XIV). Efforcez-vous cependant d'en obtenir l'intelligence dans la mesure où cela vous est possible. Ecartez les obstacles, purifiez votre âme et goûtez les douceurs de l'union divine.

Mon cœur aimant vous convie à un mystique festin au fond de votre âme. Songez que ce bouquet est préparé par la magnificence du roi des cieux. Bienheureux le chrétien à qui il est donné de s'y asseoir! Je vous l'ai dit: «Si quelqu'un entend ma voix et m'ouvre la porte, j'entrerai, je souperai avec lui et lui avec moi» (Apoc. III).

Je vous prépare un festin, mais il faut que vous m'en prépariez un aussi. Offrez-moi dans votre cœur la pénitence qui me console, la piété qui me réjouit; et moi je vous servirai le pardon de vos péchés, la paix de l'âme que vous désirez, la justice à laquelle vous aspirez, et cette joie dans l'Esprit-Saint, cette manne cachée que personne ne connaît si ce n'est qui l'a reçue.

Mais n'oubliez pas que je n'opère rien en vous sans vous. Je vous pré­viens par ma grâce, j'excite votre volonté par l'Esprit-Saint, mais il faut que votre volonté se prête librement à mon action. Je vous traite avec respect-(Sap. XII). Je ne vous contrains pas comme des esclaves, mais je vous invite comme des amis. Je frappe à la porte, j'attends, et s'il ne vient du dedans aucune douce réponse, je passe en gémissant et je porte plus loin mon amour.

J'offre la vie et la sève aux rameaux qui me sont attachés: tout rameau qui repousse la sève et ne veut pas demeurer uni au cep est un rameau desséché, un sarment inutile.

Le mystère de la grâce et de l'union est semblable au mariage. Je suis le prétendant de vos âmes. Un fiancé n'épouse pas celle qu'il a choisie, si elle ne se donne pas à lui. De même, je ne m'impose pas à l'âme que je choisis dans mon amour.

Ayez donc grand soin de coopérer à cette union que je désire. Préparez vos âmes en les tenant pures et recueillies, en évitant le pé­ché même véniel et l'attache au péché. Au commencement de vos ac­tions, renoncez à toute volonté propre, à tout sentiment vulgaire et spon­tané pour entrer dans les dispositions de mon Cœur et faire ma volonté: Hoc sentite in vobis, quod et in Christo Jesu (Ad Philip. 2).

AFFECTIONS ET RÉSOLUTIONS

Comment pourrais-je, ô mon bon Maître, résister plus longtemps à une invitation si pressante et si aimable? Ah! je vous en supplie, faites que toutes les choses de ce monde ne soient pour moi qu'amertume, en comparaison de vous! Eloignez de moi toute autre affection. Vous seul, ô Jésus, montrez-vous à mon âme avec votre douceur; car c'est vous qui êtes la suavité inestimable, la douceur céleste qui change tout en dou­ceur. Venez, Seigneur Jésus, venez et vivez en moi sans réserve. je me donne à vous, je m'abandonne à la direction de votre Cœur sacré avec toutes mes facultés. Prenez en possession et ne vous éloignez plus.

BOUQUET SPIRITUEL

- Christus vita vestra (Colos. III).

- Vos in me et ego in vobis (Joan. XIV).

- Si quis audient vocem meam et aperuerit mihi januam, intrabo ad illum et coenabo cum illo et ipse mecum (Apoc. III).

- Le Christ est votre vie (S. Paul aux Colossiens, III).

- Vous en moi et moi en vous (S. Jean, XIV).

- Si quelqu'un entend ma voix et m'ouvre la porte, j'entrerai, je souperai avec lui et lui avec moi (Apoc. III).

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