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Préparation pour la veille

I. Lecture du saint Evangile (Ev. S. Matth. chap. IX. v. 35-38).

35. Et circuibat Jésus omnes civitates et castella, docens in synagogis eorum et praedicans evangelium regni, et curans omnem languorem et omnem infirmitatem.

36. Videns auteur turbas, misertus est et s, quia erant vexati et jacentes sicut oves non habentes pastorem.

37. Tunc dicit discipulis suis: Messis quidem mulla, operarii auteur pauci.

38. Rogate ergo Dominum messis, ut mittat operarios in messem suant.

35. Et Jésus parcourait toutes les villes et bourgades, enseignant dans leurs synagogues et prêchant l'Evangile du règne de Dieu et guérissant tous les malades et les infirmes.

36. Mais voyant les foules, il en eut pitié, parce qu'elles étaient oppri­mées et gisantes comme des brebis sans pasteur.

37. Il dit alors à ses disciples: la moisson est grande et les ouvriers peu nombreux.

38: Priez donc le maître de la moisson pour qu'il y envoie des ou­vriers.

II. Sommaire. - La charité du Cœur de Jésus devenait une pitié pro­fonde en face des grandes misères de l'humanité.

Il manifeste sa pitié à chaque pas dans l' Evangile. Il pleure sur Jérusa­lem, sa patrie, qui est rebelle à toutes les sollicitations de son amour. Il délivre les possédés de l'épouvantable tyrannie du démon. Il guérit les aveugles, les sourds, les boiteux, les lépreux.

Il a pitié de ces familles que la maladie et la mort ont jetées dans une extrême douleur.

Il a pitié des pauvres pécheurs.

Il a pitié de tout le peuple, de cette foule qui est opprimée par des inju­stices sans nombre et qui ne rencontre ni charité, ni compassion.

Mais sa pitié n'est pas stérile: il agit, il console, il assiste, il guérit et il veut que vous fassiez de même.

Son règne doit être le règne de la justice et de la charité.

Méditation

I. Lecture du saint Evangile.

II. Méditation.

Le disciple. - O mon bon Maître, votre charité est sans limites. Vous avez pitié de tous ceux qui souffrent et de tous ceux qui sont opprimés. Enseignez-moi la justice et la charité, l'esprit de zèle et d'apostolat.

Le Sauveur. - Oui, mon fils, c'est bien mon précepte préféré que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés (Jean, XV). Les actes des Apôtres résument ma vie en quelques mots: Il a passé en fai­sant le bien et en guérissant toutes les infirmités.

Mon Cœur était rempli d'amour et de charité pour tous et quand l'amour est mis en contact avec le malheur, il devient la pitié: pitié dé­bordante, quand elle est la vie d'un cœur très aimant en face d'une im­mense misère.

Cette pitié profonde et agissante était un des mobiles habituels de mes actes. C'est pour la satisfaire que j'étais venu sur la terre, et elle était, avec la gloire de mon Père à réparer, le motif même de l'incarnation.

Je ressentais cette pitié devant toutes les misères que je rencontrais et que je voulais soulager, et devant toutes les faiblesses que je voulais assister et fortifier.

J'avais pitié des enfants, qui sont la faiblesse même et j'ai plusieurs fois manifesté l'intérêt que je leur portais.

J'ai guéri les aveugles, les sourds, les boiteux, les lépreux et toutes les victimes de ces maux affreux que le péché a introduits dans le monde. J'ai eu pitié de ces pères et mères de famille dont la douleur était sans limite en face de la maladie ou de la mort de leurs enfants. J'ai rendu à la santé la fille de la chananéenne, et à la vie la fille de Jaïre et le fils de la veuve de Naïm.

J'ai eu pitié des pieuses sœurs de Béthanie et touché de leurs larmes je leur ai rendu leur frère Lazare que j'aimais.

J'ai eu pitié des pauvres pécheurs, pour lesquels mon Cœur éprouvait des battements si douloureux et si compatissants. Rappelez-vous la Ma­deleine, la samaritaine, le bon larron.

J'ai eu pitié du monde lui-même, j'allais parfois chez les pharisiens pour faire tomber leurs préjugés.

Je pleurais sur ma patrie, sur Jérusalem, la cité déicide rebelle à toutes les sollicitations de mon amour.

J'avais pitié du peuple, de ces foules qui manquaient de tous les biens spirituels et temporels. Il manquait aux foules d'alors, comme à celles d'aujourd'hui, le pain de la justice, le pain de la charité, le pain de l'apo­stolat.

Les humbles travailleurs sont souvent opprimés par toutes sortes d'in­justices privées et sociales (quoniam erant vexati); l'usure pèse sur eux sous toutes ses formes.

La foule est comme un troupeau sans pasteur: on ne lui donne ni la di­rection qui est le pain de l'âme, ni la charité qui est le pain du corps (Parvuli petierunt panem et non erat qui frangeret eis) (Jerem).

Le peuple manque d'apôtres pour l'instruire. Toutes ces âmes appau­vries et besogneuses sont nombreuses comme les épis d'une immense moisson, et elles attendent des moissonneurs.

En face de toutes ces misères et de toutes ces faiblesses, je ne me con­tentais pas d'une compassion stérile: j'agissais, je prêchais les devoirs de la justice et de la charité, je guérissais ceux qui souffraient, je consolais ceux qui étaient dans la peine. J'ai inspiré la même charité et le même zèle à mes amis.

Vous savez tout ce qu'ont entrepris les apôtres pour le salut des âmes. Saint Paul ne disait-il pas: «Je voudrais être anathème pour mes frè­res» (Rom. IX) et encore: «Je dépenserai tout et je me dépenserai moi­-même pour vos âmes» (II Cor. XII).

Vous savez le zèle des saints évêques et religieux et des missionnaires de touts les temps.

Vous savez quelle charité Marguerite-Marie avait puisée à mon Cœur, pour les pauvres, pour les enfants, pour les âmes du purgatoire. Elle avait pour tous un cœur tendre et compatissant. Elle était prête à tout souffrir pour soulager le prochain, «quelque peine qu'il dût lui en coûter».

Si votre cœur est froid, c'est qu'il ne s'est pas encore réchauffé aux battements du mien. Méditez donc les mystères de mon amour. Con­templez la tendresse et le zèle de mon Cœur, et le vôtre s'enflammera d'une sainte ardeur.

Le règne de mon Cœur dans la société, c'est le règne de la justice, de la charité, de la miséricorde, de la pitié pour les petits, pour les humbles et pour ceux qui souffrent. Je vous demande de vous dévouer à toutes ces œuvres, de les encourager, de les aider.

Favorisez toutes les institutions qui doivent contribuer au règne de la justice sociale et qui doivent empêcher l'oppression des faibles par les puissants.

Le règne de mon Cœur, c'est encore le règne de la piété. Je désire être visité plus assidûment et reçu plus fréquemment dans le Saint­-Sacrement. J'ai demandé à Marguerite-Marie la consécration et les hommages des fidèles et des nations. Je bénirai tous ceux qui travaille­ront à cela et qui favoriseront les adorations publiques du Saint­-Sacrement, les pèlerinages, les hommages rendus par les diocèses, par les corps d'états, par les nations.

J'aime aussi que ces hommages se manifestent par les signes exté­rieurs que j'ai demandés: par les temples votifs élevés en mon honneur, par le signe de mon Cœur marqué sur les bannières et sur les étendards des nations.

J'ai promis des grâces abondantes pour les nations qui réaliseront ain­si mon règne social. Je demande aux amis de mon Cœur de garder cette foi et d'unir leurs efforts pour répondre aux désirs que j'ai exprimés de­puis si longtemps déjà et dont j'attends toujours l'accomplissement.

Ayez donc courage. La moisson est bien vaste et les moissonneurs man­quent. Que d'âmes sont semblables à des épis mûrs et faciles à cueillir! Mais ces âmes attendent des apôtres, des hommes d'œuvres et d'action. Mon Cœur déborde de cet esprit d'apostolat et désire le répandre. De­mandez avec ardeur dans vos prières pour beaucoup d'âmes la grâce de correspondre à l'appel que je leur adresse pour en faire des apôtres de mon Cœur.

Laisser régner mon Cœur dans votre vie intérieure et travailler par la prière et l'action au règne de mon Cœur dans la société, telle doit être la résolution de votre retraite.

AFFECTIONS ET RÉSOLUTIONS

Que votre règne arrive, Seigneur! Que votre divin Cœur règne parmi nous! Je le désire ardemment et j'y veux travailler. Et je veux tout d'abord vous donner mon cœur! Venez, vivez et régnez en moi. Donnez-moi votre esprit, faites-moi connaître votre volonté, dirigez et réglez toute ma vie. Faites aussi de moi l'apôtre ardent et zélé du règne de votre divin Cœur dans la société.

BOUQUET SPIRITUEL

- Regnum Dei intra vos est (Luc. XVII).

- Estote misericordes, sicut Pater coelestis misericors est (Luc. VI).

- Rogate Dominum messis ut mittat operarios in messem suam (Matt. IX).

- Le règne de Dieu est au dedans de vous (Luc. XVII).

- Soyez miséricordieux comme votre Père céleste est miséricordieux (Luc. VI).

- Priez le maître de la moisson pour qu'il envoie des ouvriers (Matth. IX).

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