ospthe-0007-0005

the

THESAURUS
Sacerdotum oblatorum Cordis Jesu

Thesaurus
Sacerdotum oblatorum Cordis Jesu

«Le matin, en te levant, salue mon Cœur et offre-­moi le tien pour que j'y verse mon amour».

(Paroles de N.-S. à Se. Mechthilde)

En s'éveillant, faire le signe de la croix, et dire:

Vivat Cor Jesu per Cor Mariae immaculatum.Vive le Sacré-Cœur de Jésus par le Cœur immaculé de Marie.

En s'habillant, faire quelques oraisons jaculatoires et penser au sujet de la méditation. Adoration profonde, le front à terre; renouveler son oblation ou ses voeux; saluer à genoux son ange gardien et demander à la Sainte Vierge sa bénédiction, suivant la pratique chère à saint Stani­slas.

Demander à Marie de nous offrir elle-même au Cœur de Jésus, afin que cette journée tout entière soit consacrée à sa gloire et à son amour.

======I LA PRIERE DU MATIN

Mettons-nous en la présence de Dieu, adorons son saint nom.

Ant. Afferte, flii Dei, afferte corda vestra, ut in altari Cordis Je­su Deo jugiter immolentur.Ant. Enfants de Dieu, apportez vos cœurs, afin de les immoler sans cesse au Seigneur sur l'autel du Cœur de Jésus.
HYMNUS

O Cor Jesu adorandum,
Sacro thure venerandum,
Flexis dignum genibus,
Cultus tuus fac vulgetur,
Nomen et sanctificetur
Cunctis terme finibus.
O Cor Jesu voluptate
Plenum et amoenitate,
Princeps caeli jubilus,
Adveniat, ut precamur,
Regnum tuum, quo fruamur
Aeviternis plausibus.
O Cor Jesu cujus velle
Jugum leve, cujus melle
Est mandatum dulcius;
Fiat semper, ut in caelis,
Sic in terra tu quod velis,
Nihil hoc fiet melius. Amen.

V. Paratum cor meum, Deus Cordis mei.
R. Ut faciam juxta beneplaci-tum Cordis tui.
HYMNE

Cœur de Jésus, Cœur adorable,
Pour vous brûle l'encens sacré,
Tous vous adorent à genoux,
Que votre saint amour se répande.
Que votre nom soit célébré, jusqu'aux confins de l'univers!
O Cœur de Jésus, Cœur si doux,
Plein de charmes et de délices,
O bonheur suprême des cieux
Faites que votre règne arrive,
Votre règne dont nous jouirons
Dans les triomphes éternels.
O Cœur de Jésus dont les ordres
Sont un joug si doux à porter,
Fardeau léger du saint amour,
Que votre volonté soit faite
Toujours, sur la terre et aux cieux.
Rien ne saurait être aussi saint
Rien ne saurait être aussi doux.
Ainsi soit-il.

V. Mon cœur est prêt, ô Dieu de mon Cœur.
R. Afin d'accomplir le bon plai­sir de votre Cœur.\\
OREMUS

Respice, quaesumus, misericor­dissime Deus, in Cor Jesu dilectis­simi Filii tui, in quo tibi bene com­placuisti, et tanto ejus amore cor nostrum accende, ut divini Cordis Jesu affectibus incensi, novo jam corde nihil aliud desideremus et amemus quam te, Deum cordis nostri, qui vivis et regnas in saecu­la saeculorum. Amen.\\
PRIONS

O Dieu très miséricordieux, je­tez les yeux, nous vous en sup­plions, sur le Cœur de Jésus votre Fils bien-aimé, en qui vous avez mis toutes vos complaisances, et embrasez nos cœurs d'un grand amour pour lui, en sorte que tout consumés par ce saint amour pour le Cœur de Jésus, et désormais ayant un cœur nouveau, nous ne désirions et n'aimions rien autre chose que vous, Dieu de notre cœur. Vous qui vivez et régnez dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
OBLATIO

O Cor Jesu dilectissimi, Cor adoratione et amore meo dignissi­mum! Ego tot ac tantas injurias in te commissas sarciendi eluendique desiderio inflammatus, utque in­grati animi vitium, quantum in me est, fugiam, cor meum cum omnibus suis affectionibus ac me denique totum tibi penitus offero tradoque. O Jesu, dilecte cordis mei, Cordi tuo libenter offero me­ritum omne, omnemque satisfa­ciendi vira, quae inesse poterunt (pro sacerdotibus: tura missae sacrifi­ciis), tura orationibus, tura operi­bus paenitentiae, humilitatis, obe­dientiae, caeterarumque virtutum omnium, quantumvis exigua et miserrima sint haec omnia, quae toto vitae meae tempore ad extre­mum usque spiritum facturus sum. Haec omnia in laudem et amorem Cordis Jesu fieri vellem, et submisse precor, ut parvulam hanc donationem, quam, per pu­rissimas Mariae manus eidem sa­cratissimo Cordi facio, admittere non dedignetur, ita ut de his omni­bus disponere pro arbitrio possit, ea cui voluerit attribuendo. Amen.\\
OBLATION

O Cœur de mon bien-aimé Jésus, Cœur très digne d'adoration et d'amour, enflammé du désir de réparer et d'expier tant et tant d'injures commises envers vous, et pour fuir, autant qu'il est en moi, le vice de l'ingratitude, je vous of­fre et vous livre entièrement mon cœur, avec toutes ses affections et moi même tout entier. O Jésus, le bien-aimé de mon cœur, je vous offre spontanément tout le mérite et toute la valeur satisfactoire que pourront avoir (les prêtres ajouteront: mes messes) mes prières, mes actes de pénitence, d'humilité, d'obéis­sance ou de toute autre vertu que je pourrai faire dans tout le cours de ma vie jusqu'à mon dernier soupir, quelque faible et misérable que soit cette oblation. Combien je voudrais que toutes mes actions fussent faites pour l'amour et la gloire du Cœur de Jésus! Humble­ment prosterné devant vous, ô mon Dieu, je vous supplie de ne pas dédaigner cette pauvre offran­de que je fais à ce divin Cœur par les mains très pures de Marie, afin qu'il puisse en disposer à son gré, et en attribuer le fruit à qui il vou­dra. Ainsi soit-il.

PATER - AVE - CREDO

Cor Jesu Sacratissimum, fac ut te magis ac magis diligam.Cœur Sacré de Jésus, donnez­moi pour partage de vous aimer toujours, et toujours davantage.
O Domina mea, o Mater mea, tibi me totum offero, atque ut me tibi probem devotum, consecro ti­bi hodie oculos meos, aures meas, os meum, cor meum, plane me to­tum. Quoniam itaque tuus sum, o bona Mater, serva me, defende me ut rem ac possessionem tuam.
Amen.\\
O ma Souveraine, ô ma Mère, je m'offre à vous, et en témoignage de mon dévouement, je vous con­sacre pour ce jour, mes yeux, mes oreilles, ma bouche, mon cœur, ma personne entière. Puisque je suis à vous, ô ma bonne Mère, gardez-moi, défendez-moi comme votre bien et votre propriété.
Ainsi soit-il.
OREMUS

Deus, qui Unigenitum tuum, in Corde tuo ab aeterno viventem, in Corde Virginis matris vivere et re­gnare in aeternum voluisti; da no­bis, quaesumus, hanc sanctissi­mam Jesu et Mariae in Corde uno vitam jugiter celebrare, cor unum inter nos et cum ipsis habere, tuamque in omnibus voluntatem corde magno et animo volenti adimplere, ut secundum Cor tuum a te inveniri mereamur. Amen.
\\
PRIONS

O Dieu, qui avez voulu que vo­tre fils unique, vivant de toute éternité dans votre Cœur, vînt vi­vre et régner pour toujours dans le Cœur de la Vierge Mère, accor­dez-nous, nous vous en supplions, d'honorer sans cesse cette très sainte vie de Jésus et de Marie dans le même Cœur, de ne faire entre nous et avec eux qu'un seul cœur, et de suivre en toutes choses votre bon plaisir avec un si grand amour et une volonté si généreuse, que nous devenions dignes d'être trouvés par vous selon le Cœur de Jésus. Ainsi soit-il.

Notre-Dame du Sacré-Cœur, priez pour nous.

OREMUS

Deus, qui beatum Joseph, Ma­riae sponsum dedisti, ejusque pu­rissimo Cordi gratiam, ut primus Cor Jésus in sinu Mariae adoraret, tribuisti, ejus precibus concede no­bis, ut eum imitantes, in Corde immaculatae Virginis cum eo per­maneamus, ibique Cor Verbi In­carnati adoremus.\\
PRIONS

O Dieu, qui avez donné le Bien­heureux Joseph pour époux à Ma­rie, et qui avez fait à ce grand saint la grâce d'être le premier adora­teur du Cœur de Jésus dans les bras et sur le Cœur très pur de Marie, accordez-nous par son in­tercession, la grâce de demeurer comme lui et avec lui dans le Cœur de cette Vierge Immaculée, et d'y adorer et d'y aimer le Cœur du Verbe fait chair.

Saint Joseph, ami du Sacré-Cœur, priez pour nous.

OREMUS

Preces nostras, quaesumus, Do­mine, benignus exaudi, et famulos tuos, speciali patrocinio sancti Mi­chaelis Archangeli commissos, be­nedicere digneris, ut per ejus inter­cessionem, quamlibet offensam tuam evitando et impediendo, in tuo famulatu propriam aliorum­que sanctificationem consequi me­reamur.\\
PRIONS

Seigneur, exaucez avec bonté nos prières, nous vous en sup­plions, et daignez bénir vos servi­teurs confiés très particulièrement au patronage de saint Michel Ar­change, afin que, par son interces­sion, nous puissions éviter et em­pêcher toute offense envers vous, et mériter d'obtenir, en vous ser­vant, la sanctification de nos frères et la nôtre.

Saint Michel, priez pour nous.

OREMUS

Ecclesiam tuam, Domine, beni­gnus illustra, ut beati Joannis, Apostoli tui et Evangelistae, illu­minata doctrinis, ad dona perve­niat sempiterna. Per Christum Dominum nostrum. Amen.\\
PRIONS

Daignez, Dieu de bonté, répan­dre sur votre Eglise les rayons de vo­tre céleste lumière, afin qu'éclairée par les divines instructions du Bien­heureux Jean, votre Apôtre et votre Evangéliste, elle arrive au bonheur éternel. Ainsi soit-il.

Saint Jean, disciple bien-aimé du Cœur de Jésus, priez pour nous.

O Dieu tout-puissant et miséricordieux, je vous offre les expiations et l'amour infini du Cœur de Jésus, pénitent pour nous, en réparation de mes péchés, et de tous les crimes qui se commettent dans le monde.

Je m'unis à tous nos associés pour vous offrir, par votre divin Cœur et celui de Marie, mes peines, mes travaux et mes pénitences.

Pardonnez-nous, Cœur miséricordieux dé Jésus, ayez pitié de nous, sauvez-nous.

LITANIES DU SAINT NOM DE JÉSUS

Kyrie eleison,Jesu,magni consilii angele,
Christe eleison,Jesu,potentissime,
Kyrie eleison,Jesu,patientissime,
Jesu, audi nos,Jesu,obedientissime,
Jesu, exaudi nos,Jesu, mitis et humilis Corde,
Pater de caelis Deus,Jesu, amator castitatis,
Fili Redemptor mundi, Deus,Jesu, amator noster,
Spiritus sancte Deus,Jesu, Deus pacis,
Sancta Trinitas, unus Deus,Jesu, auctor vitae,
Jesu, Fili Dei vivi,Jesu, exemplar virtutum,
Jesu, splendor Patris,Jesu, zelator animarum,
Jesu, candor lucis aeternae,Jesu, Deus noster,
Jesu, rex gloriae,Jesu, refugium nostrum,
Jesu, sol justitiae,Jesu, pater pauperum,
Jesu, fili Mariae Virginis,Jesu, thesaurus fidelium,
Jesu, amabilis,Jesu, bone pastor,
Jesu, admirabilis,Jesu, lux vera,
Jesu, Deus fortis,Jesu, sapientia aeterna,
Jesu, Pater futuri saeculi,A neglectu inspirationum tuarum,
Jesu, bonitas infinita,Per mysterium sanctae
Jesu, via et vita nostra,incarnatio­nis tuae,
Jesu, gaudium angelorum,Per nativitatem tuam,
Jesu, rex patriarcharum,Per divinissimam vitam tuam,
Jesu, magister apostolorum,Per labores tuos,
Jesu, doctor evangelistarum,Per agoniam et passionem tuam,
Jesu, fortitudo martyrum,Per languores tuos,
Jesu, lumen confessorum,Per mortem et sepulturam tuam
Jesu, puritas virginum,Per resurrectionem tuam,
Jesu, corona sanctorum omnium,Per ascensionem tuam,
Propitius esto, exaudi nos, Jesu,Per gaudia tua,
Ab omni malo, libera nos Jesu,Per gloriam tuam,
Ab omni peccato,Agnus Dei… (ter)
Ab ira tua,Jesu, audi nos,
Ab insidiis diaboli,
A spiritu fornicationis,V. Confitebimur tibi Deus,
A morte perpetua,R. Et invocabimus nomen tuum.

OREMUS

Domine, Jesu Christe, qui dixisti: petite et accipietis, quaerite et inve­nietis, pulsate et aperietur vobis, quaesumus, da nobis petentibus divi­nissimi tui amoris affectum ut te toto corde, ore et opere diligamus, et a tua numquam laude cessemus. Qui vivis.

Les prières suivantes, marquées d'un astérisque (*), ne sont point obligatoires pour les Prêtres de la Congrétation du Cœur de Jésus. Ils peuvent les dire suivant leur at­trait et leur dévotion.

* PRIERE AU SACRE-CŒUR DE JÉSUS

Cœur adorable de Jésus, donnez-nous la grâce de nous montrer, au­jourd'hui, comme vos vraies victimes, prêts à pratiquer ce que vous de­sirerez, c'est-à-dire la fidélité, le pur amour, l'amour pour la souffrance, pour le sacrifice, pour l'entier abandon; vos vraies victimes qui ne cher­chent rien, qui ne désirent rien, qui ne demandent rien que la gloire de Dieu et sa sainte volonté, que de consoler, de dédommager votre divin Cœur; vos vraies victimes qui s'oublient complètement elles-mêmes et ne cherchent d'aucune manière leur satisfaction, leur intérêt propre, dont l'amour est par conséquent pur et véritable, des victimes qui ont tout donné, qui entreprennent tout, qui supportent tout, souffrent et sa­crifient tout, uniquement pour vous plaire et procurer à votre Cœur la consolation tant désirée. Ainsi soit-il.

* PRIERE POUR LES SUPERIEURS ET POUR LA COMMUNAUTE

O Jésus, bon Pasteur, nous vous supplions de donner à nos Supé­rieurs et à tous ceux qui ont quelque part à votre autorité dans l'Eglise, l'esprit, la grâce et les vertus qui font les bons Pasteurs. Qu'ils soient unis avec vous. Que l'esprit de sagesse et d'intelligence, de conseil et de force, de science, de piété et de crainte de Dieu, repose sur eux. Qu'ils disposent tout avec prudence et conduisent tout à sa fin avec force et douceur.

Qu'ils soient aussi, comme vous, de vrais agneaux victimes en même temps que de bons pasteurs; qu'ils servent de modèle à tout le troupeau. Qu'ils joignent aux qualités du pasteur celles du jardinier, et qu'ils don­nent à toutes les plantes que vous leur confiez les soins assidus et variés qu'elles réclament. Donnez à l'humble famille des victimes de votre di­vin Cœur, la grâce de ne former qu'un cœur et qu'une âme sous les liens de la parfaite obéissance et sous l'action de la sainte charité. Dirigez vers elle et amenez dans son sein les âmes que vous y appelez et que vous choisissez vous-même.

Ne permettez point que d'autres y soient reçues. - Que votre bene­diction s'étende à nos maisons et à nos œuvres. Enfin, que l'abondance des grâces qui jaillissent de votre divin Cœur ne cesse d'arroser et de fé­conder cette portion de votre jardin qui est consacrée à ce Divin Cœur et où il doit trouver sa joie, sa consolation, son repos. Ainsi soit-il.

* CONSECRATION AU SACRE-CŒUR

O Sagesse éternelle, ô aimable et doux Jésus! humblement prosternés à vos pieds, nous voudrions offrir à votre divin Cœur aussi parfaitement que la Très Sainte-Vierge, nos pensées, nos paroles, nos actions et nos souffrances de ce jour. Comme elle et par elle, nous voulons tout faire pour votre amour et pour votre gloire, pour vous servir, vous louer, vous bénir, vous consoler, et attirer en notre âme toutes les grâces dont nous avons besoin pour correspondre fidèlement à notre sainte vocation et ha­ter l'Œuvre tant désirée de votre divin Cœur. Nous souhaitons au­jourd'hui, avec toute l'ardeur du Cœur de notre Mère, d'être éclairés dans les mystères de la foi, d'être embrasés d'une ardente charité, d'avoir part à votre miséricorde, de satisfaire à votre divine justice, d'as­surer notre salut par notre perfection religieuse, d'obtenir à toutes les âmes consacrées l'accroissement dans la vertu et dans le pur amour, au sacerdoce en particulier, aux apôtres du Cœur de Jésus la sainteté, aux ordres religieux la persévérance dans leur première ferveur, à tous les pécheurs la grâce d'une conversion sincère, aux âmes du purgatoire la délivrance ou le soulagement. Daignez agréer, ô Cœur de Jésus, cette intention que nous voudrions pouvoir vous offrir à tous les instants de notre vie, vous suppliant par la Très Sainte-Vierge, notre Mère, de nous bénir et de nous accorder la grâce de ne commettre aujourd'hui ni péché grave, ni péché véniel délibéré. - Nous désirons en même temps assi­ster en esprit à toutes les messes qui seront célébrées dans l'univers en­tier, en particulier à celles des prêtres de votre divin Cœur, et nous nous proposons de gagner toutes les indulgences qui sont en notre pouvoir; suppliant notre très bonne Mère â qui nous avons tout abandonné, de vouloir bien elle-même en faire l'application selon sa volonté et la vôtre dans l'ordre des obligations de notre profession d'immolation.

======II L’ORAISON

PREPARATION

On peut dire lentement la prière suivante:

Grand Dieu du ciel et de la terre, Immense, Eternel et Tout-Puissant, infiniment saint et infiniment juste, je me prosterne humblement devant votre majesté sainte et je vous adore dans un profond anéantissement. Oui, je le crois, vous êtes ici présent, et vous pénétrez jusqu'aux plus se­crètes pensées de mon cœur.

Je ne suis pas digne de paraître devant vous, parce que je ne suis qu'un pécheur. Mais je sais que vous ne repoussez pas un cœur contrit et humilié. Pourquoi ne vous ai-je pas toujours aimé? O beauté toujours ancienne et toujours nouvelle! Pourquoi vous ai-je offensé? Ah! permettez-moi d'abîmer toutes mes misères dans le Cœur miséricor­dieux et compatissant de Jésus.

Veni, Creator Spiritus…

R. Emitte Spiritum tuum et creabuntur. S. Et renovabis faciem terme.

OREMUS

Deus qui corda fidelium Sancti Spiritus illustratione docuisti, da nobis in eodem Spiritu recta sapere et de ejus semper consolatione gaudere. Per Christum Dominum nostrum. Amen.

Faire alors ce que les Exercices de saint Ignace appellent la composition du lieu, c'est-à­dire: se représenter le sujet que l'on traite, ou le mystère sur lequel on médite, d'une manière extérieure et sensible, qui fixera l'imagination et aidera puissamment à garder le recueillement.

POUR LA MEDITATION PROPREMENT DITE

Union au Cœur de Jésus. Pensée réparatrice.

Exercice sur chaque point: 1° la mémoire, pour se le rappeler; 2° l'in­telligence, pour le raisonner; 3° l'imagination pour se le représenter; 4° le cœur et la volonté pour produire des affections conformes au sujet. S'étendre surtout en affections; si on a de l'aptitude pour la contempla­tion, laisser sa pensée et son cœur communier au mystère que l'on con­temple.

S'entretenir en la présence de Dieu tout le temps de la méditation, sui­vant ses attraits et la grâce du moment. Aimer à se représenter Notre­Seigneur dans son humanité sainte, de la manière la plus vive et la plus frappante. Se tenir à ses pieds, comme Madeleine; écouter sa divine pa­role, lui parler ainsi cœur à cœur, avec la simplicité et la confiance d'un enfant.

Méditer souvent sur le Sacré-Cœur, nous souvenant de ces paroles de la B. Marguerite-Marie.

«L'aimable Cœur de Jésus doit être seul notre occupation, notre méditation, notre entretien, notre livre, et toute notre direction. C'est lui qui doit remplir notre mémoire, éclairer notre entendement, et enflammer notre volonté».

CONCLUSION

Terminer la méditation par un Colloque ou prière fervente, de préfé­rence avec le Cœur de Jésus.

Prendre une ou deux résolutions pratiques, précises, actuelles. Choisir une parole de l'Ecriture Sainte ou des Saints qui résumera la méditation et sera le bouquet spirituel; plusieurs fois dans le jour, nous nous efforcerons de nous la rappeler.

Nous mettre sous la protection de Marie.

Sub tuum praesidium confugimus, sancta Dei genitrix, nostras depre­cationes ne despicias in necessitatibus, sed a periculis cunctis libera nos semper, Virgo gloriosa et benedicta.

O Jesu vivens in Maria,
Veni et vive in famulis tuis,
In spiritu sanctitatis tuae,
In plenitudine virtutis tuae,

In perfectione viarum tuarum,
In veritate virtutum tuarum,
In communione mysteriorum tuo­rum.
Dominare omni adversae potesta­ti,

In spiritu tuo,
Ad gloriam Patris,
Et Sacratissimi tui Cordis.
Amen.
O Jésus vivant en Marie,
Venez et vivez en vos serviteurs, Dans l'esprit de votre sainteté, Dans la plénitude de votre puis­sance,
Dans la perfection de vos voies, Dans la vérité de vos vertus. Dans la communion de vos mystè­res,
Dominez toute puissance enne­mie,

Par votre esprit,
A la gloire de votre Père,
Et de votre Sacré-Cœur.
Ainsi soit-il.

Cor Jesu sacratissimum, miserere nobis.

Cor Mariae Immaculatum, ora pro nobis.

Sancte Joseph, amice Sacratissimi Cordis Jesu, ora pro nobis.

Sancte Augustine, ora pro nobis.

Sancte Michaël, signifer Cordis Jesu, ora pro nobis,

Sancte Joannes, Cordis Jesu discipule dilecte, ora pro nobis.

Sancte Francisce, ora pro nobis.

Sancte Francisce Salesi, ora pro nobis.

Sancte Ignati, ora pro nobis.

Sancta Gertrudis, ora pro nobis.

Beata Margarita Maria, ora pro nobis.

Beata Maria Anna de Jesu, ora pro nobis.

Omnes sancti Angeli et Archangeli, orate pro nobis.

Omnes sancti et sanctae Dei, intercedite pro nobis.

* Suscipe, Sacratissimum Cor Jesu, universam meam libertatem; suscipe memoriam, intellectum at­que voluntatem omnem. Quid­quid habeo vel possideo, mihi lar­gitus es, id tibi totum restituo, ac tuae prorsus voluntati trado gu­bernandum Amorem tui solum cum gratia tua mihi dones, et dives sum satis, nec aliud quidquam ul­tra posco.
Amen.
* O Cœur Sacré de Jésus, rece­vez ma libérte tout entière; recevez ma mémoire, mon intelligence et ma volonté.
Tout ce que j'ai, tout ce que je possède, vous me l'avez donné; je vous le rends sans réserve, et le li­vre à votre sainte volonté pour qu'elle en dispose à son gré.
Donnez-moi seulement votre amour avec votre grâce, et je suis assez riche et n'ai rien autre chose â vous demander. Ainsi soit-il.

======III LA SAINTE MESSE

L'adorable sacrifice de nos autels est le don par excellence du Cœur de Jésus et de son amour; c'est, comme le dit Saint François de Sales «le centre de la religion chrétien­ne, le cœur de la dévotion, l'âme de la piété, le mystère ineffable qui comprend l'abîme de la charité divine, et par lequel, s'appliquant réellement à nous, Dieu nous communi­que magnifiquement ses grâces et ses faveurs».

Aimons à assister à la sainte messe, et à la célébrer, si nous sommes prêtres, «en union avec le Sacré-Cœur de Jésus».

Renouveler avec ferveur, avant le saint sacrifice, notre offrande réparatrice au Sacré­Cœur. «Pour entendre la sainte messe, disait la B. Marguerite-Marie, vous vous uni­rez aux intentions du Cœur de Jésus immolé, le priant de vous en appliquer le mérite selon son dessein».

* PRIERE AVANT LA SAINTE MESSE

Seigneur, votre divin Fils va renouveler sur l'autel tous les mystères de son incarnation, de sa vie, de ses souffrances et de sa mort. Il va de­scendre de nouveau du ciel sur la terre pour se sacrifier comme victime, comme réconciliateur et comme médiateur. Je vous offre cette hostie sainte, cet agneau divin, le calice de son sang précieux et le sacrifice de son Cœur adorable. Je vous offre en même temps les saintes messes célébrées aujourd'hui par tous vos prêtres victimes et par tous les prêtres de votre sainte Eglise. Et comme tous les prêtres, pour ressembler à leur plus parfait modèle, à leur éternel et saint maître, doivent unir leur pro­pre sacrifice au sacrifice le plus pur et le plus efficace qu'Il veut offrir par leurs mains, c'est-à-dire s'offrir eux-mêmes, et devenir comme Lui victi­mes et sacrificateurs en même temps, réparateurs pour tous les péchés de leur peuple et obtenir grâce et miséricorde en se donnant à la justice divi­ne, je m'offre moi-même dans cet esprit et je vous offre tous vos prêtres et particulièrement ceux qui font profession d'immolation.

Donnez-nous la grâce d'étancher la soif douloureuse qu'éprouve votre Cœur pour l'amour et la réparation, en nous montrant disposés à tout y sacrifier: notre honneur, notre santé, notre vie même, tous les dons et les facultés de notre corps et de notre esprit, de nous oublier nous-mêmes, de mourir à nous-mêmes, afin de ne plus vivre que pour vous, par vous, avec vous et en vous, de souffrir pour vous, de vous aimer, de vous ser­vir, d'accomplir votre sainte volonté jusqu'à nous écrier avec l'apôtre saint Paul: «Je désire être anathème pour mes frères, et même être sepa­re du Christ pour le Christ».

J'unis cette oblation à celle du Cœur de Jésus lui-même, et ainsi puri­fiée et sanctifiée dans ce Cœur sacré, je vous l'offre par les mains très pures et le Cœur immaculé de Marie, et par l'intercession de nos saints Patrons, des Anges et de tous les Saints.

Daignez l'agréer comme un sacrifice parfait de louange et d'adora­tion, d'amour et de reconnaissance, de réparation, d'expiation, de foi vive, de confiance et d'abandon à votre sainte volonté.

Ainsi soit-il.

Il existe d'excellents exercices spirituels pour assister à la sainte messe en union avec le Sacré-Cœur. Citons d'abord celui qui a été composé par la B. Marguerite-Marie elle­-même, et qui se trouve dans le délicieux petit livre, intitulé: Petit Bréviaire du Sacré-Cœur (page 104).1) Un Exercice du Manuel de Piété des éléves du Sacré-Cœur2), de Me Barat, de sain­te mémoire (page 17), un autre encore dans le livre: Dévotion pratique au Sacré-Cœur de Jé-sus, par le P. Croiset3).

Voici du reste, en quelques mots, plusieurs méthodes abrégées, et excellentes pour assister avec fruit au saint sacrifice de la messe.

1° Suivre les prières liturgiques, et réciter les mêmes prières que le prêtre à l'autel; 2° Méthode du B. Léonard de Port-Maurice: «La méthode, disait-il, qui me paraît le plus conforme à l'esprit de l'Eglise pour assister au saint sacrifice de la messe, est de s'unir aux sentiments du prêtre: 1° Louer et adorer l'infinie majesté de Dieu; 2° Sa­tisfaire pour nos péchés; 3° Remercier le Seigneur de tous ses bienfaits; 4° Nous adres­ser à lui comme à l'auteur et au principe de toute grâce, et lui demander toutes celles dont nous avons besoin»;

3° Méditer sur les diverses parties du sacrifice: sanctification, oblation, immolation, consommation et communion, en les rapportant à l'amour infini du Sacré-Cœur de Jé­sus pour nous.

APRES LA SAINTE MESSE

AMENDE HONORABLE AU S.-C. DE JÉSUS

Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes! Oui, Seigneur, votre amour nous avait appelés à la grâce en même temps qu'à la vie. Après notre chûte, votre amour nous a promis et préparé la Rédemption. Votre amour a inauguré le Sacrifice réparateur par les abaissements de votre incarnation et de votre naissance. Votre Cœur d'enfant a sollicité notre amour réciproque par sa douceur, par son humilité, par ses premières immolations. Votre Cœur débordait d'amour dans vos travaux et dans vos veilles. Votre Cœur, brisé par la compassion et par le poids de nos péchés, versait son sang dans les sueurs de l'Agonie. Votre Cœur atta­ché à la croix consommait son sacrifice en se laissant ouvrir par la lance. Votre Cœur voulut instituer le Sacrement de l'amour pour prolonger le don de Lui-même, et solliciter toujours sensiblement notre amour. Vo­tre Cœur nous prépare un trône au royaume des Cieux.

4) Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes et qui ne reçoit de la plupart, et sou­vent hélas! de ceux qu'il a le plus aimés, que de la froideur, de l'indifférence et de l'ingratitude.

Nous avons entendu, Seigneur, vos plaintes douloureuses. Vous avez révélé à la B. servante et disciple de votre Cœur que cette ingratitude vous est plus sensible que tout ce que vous avez souffert dans votre Pas­sion: Si les hommes vous rendaient quelque retour d'amour, disiez-vous, vous compteriez pour rien tout ce que vous avez fait pour eux. C'est ce retour d'amour que nous voulons, Seigneur, vous donner désormais. C'est par notre amour compatissant et reconnaissant que nous pourrons vous consoler.

Puissions-nous vivre uniquement de la vie d'immolation, d'abandon et d'amour dont votre Cœur a soif!

Avec Marie Madeleine, nous voulons verser sur vos pieds et sur votre tê­te sacrée le parfum d'un humble amour et d'un culte dévoué.

Avec Véronique, nous voulons vous consoler de tous les outrages dont vous êtes abreuvé.

Avec votre Très sainte Mère, Saint Jean et le groupe de vos pieux et fi­dèles amis du Calvaire, nous voulons vous dédommager de l'abandon où vous laissent tant de cœurs qui vous sont chers.

Que ne pouvons-nous, par notre zèle apostolique, vous conquérir tous les cœurs!

Loué soit partout le Sacré-Cœur de Jésus!

Loué, remercié et consolé soit partout et toujours le Cœur adorable de Jésus!

Cor Jesu sacratissimum, miserere nobis.

Cor Mariae Immaculatum, ora pro nobis.

Sancte Joseph, amice sacratissimi Cordis Jesu, ora pro nobis.

Sancte Michaël, signifer sacratissimi Cordis Jesu, ora pro nobis.

Sancte Joannes, Cordis Jesu discipule dilecte, ora pro nobis.

* ACTION DE GRACES APRES LA SAINTE MESSE

(OU APRES LA SAINTE COMMUNION)

Réciter le cantique Benedicite, prescrit par la Rubrique.

Anima Christi, sanctifica me.

Cor Christi, accende me.

Corpus Christi, salva me.

Sanguis Christi, inebria me.

Aqua lateris Christi, lava me.

Passio Christi, conforta me.

O bone Jesu, exaudi me.

Intra vulnera tua absconde me.

Ne permittas me separari a te.

Ab hoste maligno defende me.

In hora mortis meae voca me.

Et jube me venire ad te,

Ut cum Sanctis tuis laudem te.

In saecula saeculorum. Amen.

* AUTRE AMENDE HONORABLE

Nous voici à vos pieds, Seigneur Jésus, tout pénétrés d'amour pour vous, de reconnaissance pour vos bontés, de compassion pour les tristes­ses de votre Cœur.

Vous nous avez témoigné votre amour en vous faisant homme pour nous, en souffrant et en mourant pour notre rédemption. Vous demeurez avec nous et vous vous donnez à nous dans la sainte Eucharistie. Vous nous avez préparé, dans les sacrements, des secours pour tous nos be­soins. Et cependant votre Cœur si aimant ne reçoit de la plupart des hom­mes, en échange de ses bienfaits, que de la froideur et de l'indifférence.

O noirceur de l'ingratitude des hommes! Chaque jour, ils rouvrent vos plaies; chaque jour, ils déchirent votre Cœur! et ce qui vous est le plus sensible, c'est qu'il y a des âmes consacrées qui vous montrent cette ingratitude.

Ah! pardon, Seigneur, pardon pour tant d'offenses, pardon pour nos égarements, pardon pour le peuple choisi!

Quid retribuam Domino?

Comment reconnaître tant d'amour et réparer tant d'outrages? Nous voulons satisfaire à la justice de votre Père, en Lui offrant, Seigneur, le sacrifice de votre Cœur, uni à celui de Marie, et de tous les Saints. Nous vous consacrons nos Cœurs pour qu'ils se consument pour vous dans les travaux, dans le zèle, dans une affectueuse compassion; et, par nos saints désirs, nous vous consacrons les cœurs de tous les hommes. Nous nous offrons également comme victimes d'expiation. Mettez sur nos épaules la part de votre Croix que votre suave Providence voudra bien nous aider à porter.

Puissions-nous désormais ne plus jamais vous offenser, toujours vous aimer et toujours vous consoler!

Aimé soit partout le Sacré-Cœur de Jésus!

Loué, remercié et consolé soit partout et toujours le Cœur adorable de Jésus! Ainsi soit-il.

* Virginum custos et Pater, sancte Joseph, cujus fideli custodiae ipsa innocentia, Christus Jésus, et Virgo Virginum Maria commissa fuit, te per hoc utrumque carissimum pignus, Jesum et Mariam, obsecro et ob­testor, ut me, ab omni immunditia praeservatum, mente incontaminata, puro corde et casto corpore, Jesu et Mariae semper facias castissime fa­mulari. Amen.

(INDULGENCE DE TROIS ANS POUR LES PRETRES)

* O Clementissime Jesu, amator animarum, obsecro te, per agoniam Cordis tui Sacratissimi, et per dolores Mariae, Matris tuae Immacula­tae, lava in sanguine tuo peccatores totius mundi, nunc positos in agonia et hodie morituros.

Cor Jesu, in agonia factum, miserere morientium (Ter).

Tous les jours, plus de 100.000 âmes paraissent au tribunal de Dieu. Quelle grande chose, si tous les jours, nous pouvions obtenir miséricorde pour une seule, par nos suppli­cations et notre amour! «Une âme aimante, disait la B. Marguerite-Marie, peut obtenir le pardon de mille criminels». A beaucoup d'âmes, il ne manquerait peut-être qu'une fervente prière de la part d'un juste pour être sauvés. Priez donc, vous qui venez de fai­re la sainte communion, prêtre qui descendez de l'autel; vous avez en ce moment un grand pouvoir sur le Cœur de Jésus, qui vit et repose dans votre poitrine; profitez de ces instants précieux; prodiguez-lui les témoignages de votre amour et de votre humble tendresse; suppliez-le de ne pas condamner ces âmes qu'il a racheetées au prix de tout son sang et qui lui sont encore si chères, malgré leurs crimes.

Attachez-vous à ses pieds sacrés, en lui disant: «Non dimittam te, nisi benedixeris mihi». Je ne vous abandonnerai pas, avant que vous ne m'ayez béni, avant que vous ne m'ayez accordé la conversion que je sollicite. Lui-même désire trouver des âmes justes qui s'interposent entre le pécheur et sa justice. «Quaesivi de iis virum, qui interponeret sepem, et staret oppositus contra me pro terra, ne dissiparem eam et non inveni» Ezech. XXII 30.

Priez aussi pour les âmes du Purgatoire. Le trésor des indulgences vous est ouvert, vous pouvez y puiser largement. N'oublions pas après la Sainte Communion la prière En ego, etc., à laquelle est attachée une indulgence plénière, pourvu quelle soit récitée devant un crucifix, ainsi que la récitation des six Pater, Ave, Gloria, à laquelle sont atta­chées les indulgences les plus étendues et les plus étonnantes, lorsqu'on porte le scapu­laire bleu de l'Immaculée Conception. Voici la prière, en français et en latin:

En ego, o bone et dulcissime Je­su, ante conspectum tuum genibus me provolvo, et magno animi af­fectu et dolore te oro atque obte­stor, ut meum in cor vividos fidei, spei et caritatis sensus, veram pec­catorum meorum poenitentiam, eaque emendandi firmissimam vo­luntatem, velis imprimere, dum magno animi affectu et dolore tua quinque vulnera mecum ipse con­sidero et mente contemplor, illud prae oculis habens quod jam in ore ponebat suo David propheta de te, o bone Jesu: Foderunt manus meas, et pedes meos; dinumerave­runt omnia ossa mea.\\O bon et très doux Jésus, je me prosterne à genoux en votre pré­sence, et je vous supplie avec une grande ferveur et une grande dou­leur, de daigner graver dans mon cœur de vifs sentiments de foi, d'espérance et de charité, un vrai repentir de mes égarements et une volonté très ferme de m'en corri­ger, pendant que je considère en moi-même et que je contemple en esprit vos cinq plaies, avec une grande affection et une grande douleur, ayant devant les yeux ces paroles prophétiques que déjà Da­vid prononçait de vous, â bon Jésus: Ils ont percé mes mains et mes pieds; ils ont compté tous mes os.

On trouvera, du reste, d'excellentes prières pour la préparation et l'action de grâces dans le manuel des Elèves du Sacré-Cœur de Me Barat, dans le formulaire du S.-Cœur (Dijon, Pellion et Marchet), dans les prières choisies de Ste-Gertrude (par le P. Denis, S. J. Caster­man, Paris et Tournai, ou bien par le P. Pierre d'Alcantara, Lethielleux, Paris).

PRIERE POUR DEMANDER LA PURETE

Per infinitam Cordis tui Sacra­tissimi innocentiam, ab omni Gar­nis peccato libera me, Domine.
Per Immaculatam Beatae Ma­riae Virginis Conceptionem. ab omni perversa tentatione libera me, Domine.
Per innocentissimam Sancti Joseph vitam, ab omni carnis super­flua cura, libera me, Domine.\\
Par la sainteté infinie de votre Cœur Sacré, gardez-moi, Sei­gneur, de toute faute de la chair.
Par la Conception Immaculée de Marie, délivrez-moi, Seigneur, de toute tentation dangereuse.

Par la vie très innocente de Saint Joseph, délivrez-moi, Sei­gneur, de tout souci exagéré pour mon propre corps.\\

O Jésus, je vous en conjure par l'amour infini de votre Sacré-Cœur, et par les souffrances indicibles de Marie, votre Mère, aux pieds de la croix, faites-moi mourir plutôt que de manquer à mes saints voeux; faites-moi mourir plutôt que de commettre un seul péché mortel, et mê­me un seul péché véniel de malice et de propos délibéré.

======IV LES ACTIONS DE LA JOURNEE PRESENCE DE DIEU. UNION AU SACRE-CŒUR

Dispositions générales: Vigilance, ferveur, amour, immolation.

Etude: Attention, docilité, courage.

Repas: Nourrir son âme par la lecture. Pratiquer la charité et quelque mortification.

Récréation: Modestie et charité.

Saint-Office: Psalmodie ou récitation grave, attention littérale. Pensée réparatrice, ferveur. Union au Cœur de Jésus.

Présence de Dieu: 1 ° Le matin, Nazareth ou Bethléem avec Marie et Joseph. 2° L'apres-midi, le Calvaire ou la Passion avec Marie et Saint Jean; 3° Le soir, l'Agonie.

Avant chaque action principale, répéter le Vent, sancte Spiritus, l'Ave Maria, les invocations ordinaires avec la prière suivante:

Mon Dieu, je vous offre cette action, en union avec votre divin Cœur, et par le Cœur Immaculé de Marie, en esprit d'amour et de réparation.

A 9 heures du matin, dire à genoux les prières suivantes: Miséricorde divine, incarnée dans le Sacré-Cœur de Jésus, couvrez le monde, répandez-vous sur nous.

Bénie soit la Sainte et Immaculée Conception de la B. Vierge Marie.

Saint Joseph, ami du Sacré-Cœur, priez pour nous. Saint Michel archange, protégez-nous.5)

Oraisons jaculatoires. - Rien de plus sanctifiant et de plus doux que la pratique des oraisons jaculatoires. Par elles, nous remplissons le précep­te du Seigneur, qui nous ordonne de prier toujours et de n'interrompre jamais notre prière. C'est le moyen le plus assuré et le plus court pour se tenir toujours en présence de Dieu, et par conséquent pour devenir par­fait: Ambula coram me et esto perfectus.

Habituons-nous donc à blesser le Cœur de Jésus par des oraisons ja­culatoires ferventes et continuelles. C'est ce qui éleva Louis de Gonza­gue à une si haute sainteté: «Quelle gloire, disait sainte Madeleine de Pazzi, est celle de Louis de Gonzague!. . . Quand il était sur la terre, il décochait des flèches d'amour vers le Cœur du Verbe divin; aujourd'hui qu'il est au ciel, ces flèches retournent en son propre cœur et y demeu­rent, parce que les actes d'amour qu'il faisait alors lui donnent une joie extrême».

Accoutumons-nous à parler familièrement et confidemment à Jésus comme à notre ami. Il est près de nous. Entretenons-le de nos affaires, de nos desseins, de nos espérances, de nos craintes, et de tout ce qui nous regarde, et faisons-le confidemment, et avec un cœur ouvert, car la ré­serve et le silence de l'âme lui déplaisent extrêmement dans les saints. «O mon Dieu, s'écriait Sylvio Pellico dans un de ces admirables chants lyriques qui jaillissaient de son âme ardente, ô mon Dieu, faites que je vous sente toujours près de moi. La solitude causée par votre ab­sence me fait trop souffrir. Je veux toujours poser mon cœur sur votre Cœur divin; je veux, à toute heure, épancher en vous mes plus intimes sentiments; entraînez-moi où vous voudrez; faites-moi marcher selon votre désir, dans les voies les plus pénibles pour la nature; j'y consens pourvu que je vous aime et que je meure avec vous».

«J'aime, disait-il encore dans un élan sublime, j'aime et le Cœur de Celui que j'aime a battu sur mon cœur. Ah! mes lèvres tremblantes osent à peine le dire: C'était le Seigneur!».

Les oraisons jaculatoires doivent être le langage du cœur; l'amour de Jésus les dicte à l'âme; en voici quelques-unes cependant auxquelles sont attachées de précieuses indulgences, ou que l'on a surprises sur les lèvres des Saints:

Doux Cœur de Jésus, soyez mon amour! (300 j. d'indul.).

Doux Cœur de Marie, soyez mon salut! (300 j. d'indul.).

Mon Jésus, miséricorde! (300 j. d'indul.).

Cœur Eucharistique de Jésus, qui brûlez d'amour pour nous, embra­sez nos cœurs d'amour pour vous (300 j. d'indul.).

Aimé soit partout le Sacré-Cœur de Jésus! (100 j. d'indul.).

Jésus, doux et humble de Cœur, rendez mon cœur semblable au vo­tre (300 j. d'indul.).

Notre-Dame du Sacré-Cœur, priez pour nous (100 j. d'indul.).

Saint Joseph, ami du Sacré-Cœur, priez pour nous.

Doux Jésus! Jésus amour! (Sainte Catherine de Sienne).

Ou aimer, ou mourir! (Saint François de Sales).

O mon Jésus, je voudrais vous consoler, vous aimer, pour tous les cœurs qui vous affligent et qui ne vous aiment pas!

Le sanctuaire intérieur dans lequel nous devons nous cacher souvent seul à seul avec Dieu, pour échanger avec lui de douces paroles d'amour, c'est, selon la doctrine de la B. Marguerite-Marie, de sainte Gertrude et de tous les Saints, le Sacré-Cœur de Jésus. Solitude très douce, où nous devons nous retirer loin des vains bruits du monde pour y prendre ce repos sacré dont parlait saint François de Sales:

(Manuel de la Garde d'Honneur).

«Mon Bien-Aimé est à moi, et je suis à lui. Je vivrai et mourrai sur sa poitrine. Ni la vie, ni la mort ne me sépareront jamais de Lui».

HORLOGE DU SACRE-CŒUR6)

6heures du matin.Jésus devant Herode.
7 - Jésus est flagellé.
8 - Jésus couronné d'épines.
9 - Ecce homo! Crucifigatur!
10 - Jésus condamné à mort
11 - Jésus porte sa croix.
12 - Jésus est crucifié.
1heure du soir.Jésus prie pour ses ennemis.
2 - Agonie de Jésus.
3 - Mort de Jésus.
4 - Jésus est transpercé d'une lance.
5 - Jésus descendu de la croix.
6 - Jésus mis dans le sépulcre.
7 - Séparation de sa mère.
8 - Dernière cène.
9 - Prière au jardin.
10 - Agonie de Jésus.
11 - Sueur de sang.
12 - Trahison de judas.
1heure du matin.Jésus devant Anne.
2 - Jésus devant Caïphe.
3 - Reniement de Pierre.
4 - Jésus en prison.
5 - Jésus devant Pilate.

PRIERES QUE L'ON PEUT DIRE LE MATIN, A MIDI ET LE SOIR

Exercice de 9 heures

Reportons-nous à Nazareth, dans le sanctuaire silencieux et caché où la sainte Famille, ces trois Cœurs si unis, correspondant si bien à la vo­lonté divine, dans une vie pauvre et pénible, vie de prière, de travail et de sacrifice, concourent à l'œuvre de la rédemption, chacun selon sa destination spéciale. Unissons-nous à ces trois saints Cœurs, les plus parfaits modèles de la vie religieuse et de la vie d'immolation.

Après le dîner

L'heure de midi nous conduit à la montagne du Calvaire, où l'autel de la victime a été érigé, où le sacrifice a été consommé. Qu'y trouvons­nous? Jésus, sa croix, son sang, ses plaies, son Cœur transpercé, ouvert par la lance; Marie, la Mère de douleurs, mais aussi la Mère de grâce et de miséricorde; Saint Jean, le disciple fidèle et bien-aimé; Marie­Madeleine, le modèle d'un amour véritable et sincère, sorti du plus par­fait repentir, et encore quelques femmes généreuses. Là, nous pouvons apprendre combien notre Sauveur a souffert pour nous, combien il nous a aimés; et si nous sommes un peu sensibles et reconnaissants à cet amour incompréhensible, quel sacrifice nous paraîtra trop grand, quelle souffrance trop amère? Pourrons-nous refuser à ce Cœur qui nous a ai­més outre mesure l'amour de retour, la reconnaissance, l'entière dona­tion de nous-mêmes, la consolation et la réparation qu'Il demande, pour le dédommager de l'indifférence et de l'ingratitude d'un si grand nom­bre d'âmes et même de son peuple choisi?

Divin Cœur de Jésus, donnez-moi pour partage. De vous aimer toujours et toujours davantage.

A 3 heures

L'heure de 3 heures nous rappelle de nouveau à la montagne du Cal­vaire, à la mort sanglante du Rédempteur, au Cœur brisé de douleur et d'amour de l'agneau-victime mourant, là où Il a tout donné, tout laissé et prononcé son dernier Testament… Une créature, quelle qu'elle soit, pourrait-elle bien mériter davantage tout amour, toute attention, toute sensibilité que ce Cœur qui a aimé outre mesure et pour ainsi dire jusqu'à la folie! A la suite de cet amour qui n'a pas trouvé son égal et qui ne le trouvera pas dans l'éternité, quelle est la demande de ce Cœur, sa requête, son désir, sinon l'amour réciproque, la reconnaissance, l'entiè­re donation, la consolation et la réparation pour cet amour qui, sans considération de sa grandeur, de sa hauteur, de sa profondeur et de sa largeur, est néanmoins méconnu, méprisé et traité avec indifférence!

Avec les âmes héroïques et fidèles qui se trouvent au Calvaire et avec les Saints de tous les temps, vénérons la Croix du Rédempteur, cette Croix qui apporte la vie, le salut et la bénédiction.

Après le souper

Cœur sacré de Jésus, nous voulons vous accompagner sur le chemin du jardin des Oliviers et à votre agonie sanglante, afin de passer avec vous au moins le commencement de la nuit, ce temps de vos souffrances indicibles, et, par nos sentiments d'amour, de compassion de pitié, de consoler votre Cœur de ce qu'Il soit obligé de laisser toujours échapper cette plainte: «Dans ma douleur, je me tournai pour chercher si quelqu'un voulait y compatir, si quelqu'un voulait me consoler; mais je n'ai trouvé personne».

======V SAINT OFFICE

PRIERE AVANT L'OFFICE

Mon Dieu, je vous offre ma pauvre prière ainsi que celle de toutes les victimes de votre divin Cœur, comme de tous les prêtres de votre sainte Eglise, depuis N. S. P. le Pape, votre représentant, jusqu'au dernier ser­viteur de vos autels, celle de toutes les âmes à vous consacrées: de même aussi je vous offre l'adoration et la louange de vos Saints et de vos Anges du Ciel. J'unis tout cela à votre très sainte prière, et ainsi purifié et sanc­tifié dans votre Sacré-Cœur, je l'offre au Père céleste par les très pures mains et le Cœur Immaculé de Marie et par l'intercession de nos pa­trons bien-aimés.

Je voudrais que chaque parole et chaque lettre fussent autant d'actes de pur amour, d'amende honorable, de réparation et d'expiation, de contrition, de remerciement, de reconnaissance, d'adoration, de louan­ge et de gloire, de foi vivante et véritable, de confiance en vous et de sou­mission à votre sainte volonté, autant de communions spirituelles; mais pour moi et ma misérable nature, autant d'actes de destruction, d'anéantissement, d'humiliation, de mépris et de haine.

INTENTIONS7)

pour réciter chaque heure du Bréviaire en Union avec le Sacré-Cœur de Jésus.

EN UNION AVEC POUR FAIRE AMENDE HONORABLE POUR OBTENIR
A
MATINES
La très Sainte Vierge et Saint Joseph. Des outrages envers le Très Saint Sacrement. L'avènement du règne du Sacré­-Cœur parmi les nations
A
LAUDES
Saint Michel
et les Saints Anges.
Des péchés des
infidèles, des hérétiques et des schismatiques.
L'accroissement de la dévotion envers
le Sacré-Cœur.
A
PRIME
Saint Jean. Des péchés des
mauvais chrétiens.
La Conversion des pécheurs.
A
TIERCE
Saint Augustin et
Sainte Madeleine.
De la tiédeur des
âmes justes.
La Conversion de
tous ceux qui
doivent mourir
aujourd'hui.
A
SEXTE
Saint François
d'Assise.
Des infidélités et des
défaillances des âmes saintes.
La Persévérance des justes.
A
NONE
Sainte Gertrude. Des fautes des âmes
consacrées.
La ferveur du sacer­doce et des ordres religieux.
A
VEPRES
La B. Marguerite-
Marie.
Du manque d'amour
envers le Sacré-
Cœur.
La délivrance des
âmes du Purgatoire.
A
COMPLIES
Tous les amis du
Sacré-Cœur.
De nos fautes
personnelles.
Toutes les grâces à nos parents, â notre famille spirituelle,
et à nous-mêmes.

======VI EXAMEN PARTICULIER

Il y a deux sortes d'examen: l'examen général et l'examen particulier. Le premier a pour objet les fautes que l'on peut avoir commises. On le fait après la prière du soir. Nous n'avons pas à en parler ici.

L'examen particulier a pour objet un seul défaut ou une seule habitude mauvaise dont on a résolu de se corriger. Il faut ordinairement choisir comme sujet de l'examen particulier le défaut dominant, c'est-à-dire le défaut principal, celui qui est la source et le principe de tous les autres, y insister chaque jour et ne pas l'abandonner avant qu'on ne se soit no­tablement corrigé. L'expérience à toujours montré que l'examen particulier, sérieuse­ment pratiqué, était le moyen le plus efficace et le plus prompt pour corriger les défauts.

Nous en donnons la méthode un peu plus loin. Il est d'usage pour nous de commen­cer par les litanies du Sacré-Cœur ou par celles de la Réparation, et un petit examen spécial à l'esprit de notre vocation.

LITANIES DE LA REPARATION AU SACRE-CŒUR DE JÉSUS

Seigneur, ayez pitié de nous, etc. Donnez-nous
de vous aimer
Dieu le Père, du haut des cieux, ayez pitié de nous. «
Dieu le Fils, Rédempteur du monde, ayez pitié de nous. «
Dieu le Saint-Esprit, ayez pitié de nous. «
Trinité sainte, qui etes un seul Deiu, ayez pitié de nous. «
Jésus, Verbe incarné par amour, «
Jésus, amour trop souvent méconnu et outragé. «
Jésus, divin enfant délaissé et persécuté, «
Jésus, qui dans vos courses évangéliques, avez eu pour adversaires et pour contradicteurs les Pharisiens et les Prêtres, «
Jésus, dont le divin Cœur été transpercé par les ingra­titudes de vos enfants bien-aimés, plus que par la lance du centurion, «
Jésus, amour toujours vivant et toujours nouveau dans la divine Eucharistie, «
Jésus, qui etes tant affligé de voir l'inutilité de votre sang pour une infinité d'âmes. «
Jésus, qui avez tant à gémir de notre peu d'amour. «
Jésus, qui étés presque un étranger pour ceux que «
vous visitez le plus souvent, «
Jésus, qui malgré tout ne cessez de vous faire mendiant à la porte des cœurs.­ «
Jésus, qui désirez nos cœurs pour en faire votre de­ meure, «
Jésus, qui souhaitez que nous vous aimions pour ceux qui ne vous aiment pas, «
Jésus, qui demandez des cœurs fidèles, «
Jésus, qui demandez des cœurs compatissants, «
Jésus, dont le divin Cœur brille d'une flamme «
d'amour et de miséricorde, «
Jésus, qui êtes toujours dans votre sacrement comme «
au puits de Jacob attendant la pécheresse, «
Jésus, qui êtes si content du repentir, «
Jésus, qui êtes si affligé lorsqu'on repousse vos sollici­tations, «
De l'ingratitude, délivrez-nous, Seigneur. «
De la tiédeur, préservez-nous, Seigneur. «
De votre amour, remplissez-nous, Seigneur. «
Agneau de Dieu… etc….
donnez-nous d'être généreux
Agneau de Dieu… etc….
recevez nos cœurs comme victimes d'expiation.
Agneau de Dieu… etc….
faites que nous vous donnions nos cœurs que d'autres vous refusent.

ORAISON

Seigneur qui, malgré nos faiblesses et notre indignité, ne dédaignez pas de nous faire comprendre que votre désir est de nous voir consacrés à réparer les outrages qui vous sont les plus sensibles, comme vous venant de la part de vos enfants les plus privilégiés, faites que, fidèles à votre ap­pel, vous trouviez en nous des cœurs généreux et dévoués, qui sachent vous dédommager de tant d'ingratitudes.

Oui, faites que, sensibles à vos souffrances, nous soyons animés d'un

saint zèle, non seulement pour vous aimer, mais pour faire tout ce qui dépendra de nous pour vous faire connaître et aimer. Nous vous le de­mandons, au nom et par les mérites de ce sang précieux qui coule de vos plaies sacrées et de la blessure de votre divin Cœur. Ainsi soit-il.

AUTRES LITANIES DU SACRE-CŒUR8)

Kyrie, eleison.

Christe, eleison.

Kyrie, eleison.

Christe, audi nos.

Christe, exaudi nos.

Pater de caelis, Deus, miserere nobis
Fili, Redemptor mundi Deus, «
Spiritus Sancte, Deus, «
Sancta Trinitas, unus Deus, «
Cor Jesu, Verbo Dei substantialiter unitum, «
Cor Jesu, Divinitatis sanctuarium, «
Cor Jesu, sanctae Trinitatis Templum, «
Cor Jesu, sapientiae abyssus, «
Cor Jesu, domus Dei et porta caeli, «
Cor Jesu, sedes magnitudinis et majestatis Dei, «
Cor Jesu, desiderium collium aeternorum, «
Cor Jesu, pascens inter lilia, «
Cor Jesu, bonitatis oceanus, «
Cor Jesu, misericordiae thronus, «
Cor Jesu, thesaurus numquam deficiens, «
Cor Jesu, dives in omnes qui invocant te, «
Cor Jesu, de cujus plenitudine omnes nos accepimus, «
Cor Jesu, vita et resurrectio nostra, «
Cor Jesu, pax et reconciliatio nostra, «
Cor Jesu, virtutum omnium exemplar, «
Cor Jesu, infinite amans et infinite amandum, «
Cor Jesu, fons aquae salientis in vitam aeternam, «
Cor Jesu, in quo sibi Pater bene complacuit, «
Cor Jesu, hostia vivens, sancta, Deo placens, «
Cor Jesu, propitiatio pro peccatis nostris, «
Cor Jesu, propter nos amaritudine repletum, «
Cor Jesu, usque ad mortem in horto tristissimum, «
Cor Jesu, opprobriis saturatum, «
Cor Jesu, amore vulneratum, «
Cor Jesu, usque ad mortem crucis obediens factum, «
Cor Jesu, in cruce sanguine exhaustum, «
Cor Jesu, lancea perforatum, «
Cor Jesu, attritum propter scelera nostra, miserere nobis
Cor Jesu, etiam nunc ab ingratis hominibus in sanctis­simo amoris sacramento dilaceratum, «
Cor Jesu, refugium peccatorum, «
Cor Jesu, fortitudo debilium, «
Cor Jesu, consolatio afflictorum, «
Cor Jesu, perseverantia justorum, «
Cor Jesu, salus in te sperantium, «
Cor Jesu, spes in te morientium, «
Cor Jesu, cultorum tuorum dulce praesidium, «
Cor Jesu, deliciae Sanctorum, «
Cor Jesu, adjutor noster in tribulationibus quae inve­nerunt nos nimis, «

Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, miserere nobis (ter).

Christe, audi nos,

Christe, exaudi nos.

R. Jesu, mitis et humilis Corde,

S. Fac cor nostrum secundum Cor tuum.

OREMUS

Domine Jesu, qui ineffabiles Cordis tui divitias Ecclesiae tuae novo beneficio aperire dignatus es: concede, ut ejus Sacratissimi Cordis amori respondere, et injurias eidem afflictissimo Cordi ab ingratis hominibus illatas, dignis obsequiis compensare valeamus. Per Christum Dominum nostrum.

Méthode proposée pour l'examen particulier

I. - ACTIONS DE GRACES

Seigneur, je vous offre d'abord mes actions de grâces selon l'esprit de ma vocation, par le Cœur Sacré de Jésus qui, dans la Sainte Eucha­ristie, veut être l'organe de notre reconnaissance.

je vous remercie pour tous vos bienfaits généraux: création, rédemp­tion, sacrements, surtout la sainte communion, etc., en particulier pour ma vocation, pour toutes les grâces que vous m'avez accordées depuis hier.

je vous remercie au nom de tous et pour tous. je voudrais pouvoir, par ma reconnaissance, vous dédommager de l'ingratitude des hommes, dont votre Cœur se plaint si amèrement; je voudrais être le maître de tous les cœurs pour vous offrir, au nom de tous, ce retour d'amour que vous attendez surtout des âmes que vous avez le plus aimées.

II. - INVOCATION

Seigneur Jésus, éclairez-moi par les rayons de votre divin Cœur, afin que je connaisse mes fautes comme vous les connaissez vous-même; embrasez-moi des flammes de votre divin Cœur, afin que je déteste ces fautes, comme vous, par pur amour.

III. - EXAMEN

Parcourir successivement les diverses heures, les diverses actions de la journée:

1 ° Examen général. Pensées, paroles, actions, devoirs d'état, exercices de piété, oraison, saint office, sainte messe, etc.

2° Examen spécial sur les devoirs de ma vocation: Ai-je tout fait par pur amour pour le Cœur de Jésus?

Le motif de toutes mes pensées, paroles, actions, omissions, n'a-t-il pas été ma propre satisfaction, ou quelque autre considération relative aux créatures?

Ai-je tout fait pour plaire au Cœur de Jésus, accomplir sa sainte vo­lonté et répondre au but de ma sainte vocation?

Ne s'est-il pas écoulé un temps pendant lequel j'ai perdu cela de vue, que j'ai passé sans penser au Cœur de Jésus, sans l'aimer, sans travail­ler et sans souffrir pour lui?

Puis-je bien offrir tout cela au Cœur le plus saint, le plus pur, con­naissant tout, au Cœur le plus aimant et digne de tout amour, au Cœur de mon Dieu et de mon Jésus?

Cela est-il bien propre à lui plaire, à le consoler, à le dédommager?

Est-ce bien ce que ce divin Cœur de Jésus, à qui je me suis tout entier promis et consacré, attendait de moi?

3° Examen particulier sur le défaut dominant ou la vertu principale à ac­quérir.

Combien de pratiques, de victoires puis-je offrir au Sacré-Cœur de Jésus à ce sujet, pour le consoler, pour réparer?

IV. - CONTRITION

Cœur de Jésus, daignez me communiquer vos sentiments de contri­tion selon ma vocation spéciale. «Hoc sentite in vobis quod et in Christo Jesu». Seigneur Jésus, je déteste mes fautes, parce qu'elles déplaisent à votre divin Cœur, auquel je me suis tout entier consacré.

Je les déteste parce qu'elles m'empêchent de répondre au but de ma vocation, qui est de plaire à votre divin Cœur, de le consoler, de le dé­dommager.

V. - FERME PROPOS, RESOLUTIONS

Prévoir et disposer toutes mes actions en détail selon les diverses heu­res de la journée, successivement, en prenant des résolutions précises pour que mon défaut dominant y soit toujours fidèlement combattu, et que tout soit réglé selon ma vocation spéciale.

1 ° Seigneur Jésus, je veux que chacune de mes actions soit un acte de pur amour;

2° Qu'elle puisse plaire à votre divin Cœur, auquel je me suis tout spécialement consacré;

Je me consacre de nouveau à votre divin Cœur pour l'aimer, le servir, le consoler, le dédommager selon ma vocation et ma mission. 4° Quelles pratiques ferai-je aujourd'hui? à quelles occasions?

EXAMEN PARTICULIER SUR LE DEFAUT DOMINANT

Le défaut dominant une fois connu, la méthode d'examen est des plus simples.

1 ° Demander à Dieu la grâce de se souvenir combien de fois on y est tombé.

2° Examiner, en parcourant le temps écoulé depuis la veille, le nom­bre des fautes commises.

3° Marquer ces fautes par autant de points sur la première ligne d'une figure semblable a la suivante:

Dimanche{………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………
Lundi{………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………
Mardi{………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………
Mercredi{………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………
Jeudi{………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………
Vendredi{………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………
Samedi{………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………

Le soir, renouveler l'examen, et marquer les fautes sur la seconde li­gne.

Observations. - 1 ° A chaque faute contre la résolution prise, porter la main sur son cœur et se repentir de sa chute.

2° Le soir, compter les points des deux examens, et comparer avec le jour précédent.

3° A la fin de chaque semaine, comparer avec la semaine précédente. 4° Après chaque examen, faire un acte de repentir et de bon propos que nous offrirons au Cœur de Jésus.

Il sera bon de faire l'examen particulier, au moins de temps en temps, sur l'esprit de prière et la manière dont nous aurons uni toutes nos actions au Sacré-Cœur de Jésus (Voir n° IV. Actions de la journée. Présence de Dieu).

O Domina mea, sancta Maria, me in tuam benedictam fidem ac singularem custodiam et in sinum misericordiae tuae, hodie et quoti­die et in hora exitus mei, animam meam et corpus meum tibi com­mendo; omnem spem et consola­tionem meam, omnes angustias et miserias meas, vitam et finem vi­tae meae tibi committo, ut, per tuam sanctissimam intercessionem et per tua merita, omnia mea diri­gantur et disponantur opera se­cundum tuam tuique Filii volunta­tem. Amen.\\O ma Souveraine, ô Marie, je me recommande à votre bénie pro­tection; je me mets d'une manière particulière sous votre garde; je me jette dans le sein de votre mise­ricorde avec mon corps et mon âme, maintenant, pour tous les jours et surtout pour l'heure de ma mort; je vous abandonne toutes mes espérances, mes consolations, mes angoisses, mes misères, ma vie et ma mort, afin que, par votre très sainte intercession et par vos mérites, toutes mes actions soient conduites et s'accomplissent selon votre volonté et celle de votre divin Fils. Ainsi soit-il.

APRES LE DINER

Obsecrote, dulcissime Domine Jesu Christe, ut passio tua sit mihi virtus qua muniar, protegar atque defendar. Vulnera tua sint mihi ci­bus potusque quibus pascar, ine­brier atque delecter. Aspersio san­guinis tui sit mihi ablutio omnium delictorum meorum. Mors tua sit mihi gloria sempiterna. In his sit mihi refectio, exultatio, sanitas et dulcedo cordis mei. Qui vivis et ré­gnas in saecula saeculorum. Amen'.\\Très doux Seigneur Jésus­Christ, je vous en conjure, faites que votre passion soit pour moi une force qui me garde, me protège et me défende. Que vos blessures sa­crées soient un aliment qui me nourrisse et un breuvage qui m'enivre délicieusement. Que vo­tre sang précieux, en se répandant sur moi, me purifie de tous mes pé­chés. Que j'y trouve la réparation, l'allégresse, la santé et la joie pour mon cœur. Vous qui vivez, etc9).\\

======VII VISITE AU TRES SAINT SACREMENT

La visite au Saint-Sacrement, prescrite par nos Règles, doit nous être chère et sacrée. C'est aux prêtres surtout que le divin Maître adresse cet­te douce plainte: «Quaesivi qui simul contristaretur… Consolantem me quaesivi… ».

Il fait ses délices d'habiter avec les enfants des hommes; est-ce trop que nous trouvions les nôtres à passer tous les jours une demi-heure avec lui?

Rien ne remplace et ne vaut le langage du cœur, ou ce silence de l'âme reposant près du Maître et s'enivrant de chastes délices dans les amoureuses étreintes de Jésus. Mais il y a des heures où notre âme est comme une terre aride et sans eau, et où il faut recourir à des formules de prière. Du reste, on ne doit jamais omettre, dans la visite au Saint­Sacrement, la consécration et l'amende honorable au Sacré-Cœur, de même que la communion spirituelle. Voici donc quelques belles consé­crations et prières tirées des écrits des Saints que l'on pourra réciter sui­vant son attrait.

I. - CONSECRATIONS

Consécration au Sacré-Cœur
(de la B. Marguerite-Marie)

Je donne et consacre au Sacré-Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ, ma personne et ma vie, mes actions, peines et souffrances, pour ne plus me servir d'aucune partie de mon être que pour l'aimer, honorer et glo­rifier. C'est ici ma volonté irrévocable d'être toute à lui, et de faire tout pour son amour, en renonçant de tout mon cœur à tout ce qui pourrait lui déplaire. Je vous prends donc, ô Sacré-Cœur, pour l'unique objet de mon amour, le protecteur de ma vie, l'assurance de mon salut, le remè­de à mon inconstance, le réparateur de tous les défauts de ma vie, et mon asile assuré à l'heure de ma mort. Soyez donc, ô Cœur de bonté, ma justification envers Dieu le Père, et détournez de moi les traits de sa juste colère. O Cœur d'amour, je mets toute ma confiance en vous, car je crains tout de ma faiblesse, mais j'espère tout de vos bontés. Consu­mez donc en moi tout ce qui peut vous déplaire ou résister; et que votre pur amour s'imprime si avant dans mon cœur, que jamais je ne vous puisse oublier, ni être séparée de vous; je vous conjure par toutes vos bontés que mon nom soit écrit en vous, puisque je veux faire consister tout mon bonheur à vivre et mourir en qualité de votre esclave.

Consécration du P. Croiset

Cœur adorable de mon aimable Jésus, siège de toutes les vertus, sour­ce inépuisable de toutes les grâces, qu'avez-vous pu trouver en moi de capable de vous gagner jusqu'à ce point que de m'aimer avec tant d'ex­cès, tandis que, souillé de mille péchés, mon cœur n'avait pour vous que de la dureté et de l'indifférence? Les témoignages éclatants de la tendres­se de votre amour pour moi, lors même que je ne vous aimais point, me font espérer que vous agréerez les marques par lesquelles je veux vous témoigner que je vous aime.

Agréez donc, ô mon adorable Sauveur, le désir que j'ai de me consa­crer entièrement à l'honneur et à la gloire de votre Sacré-Cœur; agréez la donation que je vous fais de tout ce que je suis; je vous consacre ma personne et ma vie, mes actions, mes peines et souffrances, ne voulant être désormais qu'une victime consacrée à votre gloire, maintenant em­brasée, et un jour, s'il vous plaît, tout à fait consumée des flammes sa­crées de votre amour. Je vous offre donc, ô mon Seigneur et mon Dieu, je vous offre mon Cœur avec tous les sentiments dont il est capable, que je prétends être toute ma vie parfaitement conformes aux sentiments du vôtre. Me voilà donc, Seigneur, tout à votre Cœur, me voilà tout à vous; ô mon Dieu, que vos miséricordes sont grandes envers moi! Dieu de majesté, eh! qui suis-je, que vous daigniez accepter le sacrifice de mon cœur! Il sera désormais tout à vous, ce cœur, et les créatures n'y auront plus de part; aussi n'en valent-elles pas la peine. Soyez donc désormais, aimable Jésus, mon Père, mon Ami, mon Maître et mon tout; je ne veux plus vivre que pour vous.

Recevez donc, aimable Sauveur des hommes, le sacrifice que le plus ingrat des hommes fait à votre Sacré-Cœur, pour réparer le tort que ju­squ'à cette heure je n'ai cessé de vous faire, en correspondant si mal à votre amour. Je vous donne peu, mais, du moins, je vous donne tout ce que je puis vous donner, et tout ce que je sais que vous souhaitez, et je vous consacre ce cœur, je vous le donne pour ne le reprendre jamais.

Apprenez-moi donc, ô mon aimable Sauveur, le parfait oubli de moi­même, puisque c'est la seule voie qui me peut donner l'entrée que je de­sire dans votre Sacré-Cœur, et puisque je ne ferai rien désormais qui ne soit à vous, faites en sorte que tout ce que je ferai soit digne de vous. Enseignez-moi ce que je dois faire pour parvenir à la pureté de votre amour; mais donnez-le moi, cet amour, et un amour très ardent et très généreux; donnez-moi cette profonde humilité sans laquelle on ne sau­rait vous plaire, et accomplissez en moi parfaitement toutes vos saintes volontés et dans le temps et pendant toute l'éternité.

Acte de très parfaite donation de soi-même aux Sacrés-Cœurs de Jésus
et de Marie
(tiré en substance du P. de la Colombière)

O très doux Jésus, source d'amour, Père des miséricordes et Dieu de toute consolation, qui avez daigné nous découvrir, à nous, pauvres et in­dignes pécheurs les ineffables richesses de votre amour; en actions de grâces pour vos innombrables bienfaits, spécialement pour l'institution de la divine Eucharistie et en réparation de tous les outrages que votre Cœur a reçus de moi et des autres hommes, dans ce mystère de votre in­finie charité, je voue à ce Cœur sacré tout ce que je suis et tout ce que j'ai, avec tout les biens et mérites que j'ai acquis par votre grâce et que je pourrai acquérir dans la suite, et je promets de propager, autant qu'il se­ra en mon pouvoir, le culte de votre divin Cœur.

En outre, je choisis la Bienheureuse Vierge Marie pour ma mère de prédilection; je voue et consacre également à son Cœur Immaculé ce que je suis et ce que j'ai; je promets de propager, autant que je le pourrai et suivant l'esprit de l'Eglise, le culte de cette pieuse Mère, et en particu­lier celui de Notre-Dame du Sacré-Cœur.

Je supplie donc très humblement votre infinie bonté, qu'il vous plaise de recevoir cet holocauste en odeur de suavité, et que, comme vous m'avez donné le désir de vous l'offrir, vous me donniez encore une grâce abondante pour l'accomplir. Ainsi soit-il.

II. - AMENDES HONORABLES

Loué, adoré, aimé et remercié soit à tous les moments le Cœur Eu­charistique de Jésus, dans tous les tabernacles du monde, jusqu'à la con­sommation des siècles. Ainsi soit-il.

(100 jours d'ind. - PIE IX).

S. Léon XIII a daigné attacher 200 jours d'indulgence pour tous les fidèles à la récitation des prières suivantes:

PRIERE AU CŒUR DE JÉSUS DANS L'EUCHARISTIE

Cœur de Jésus dans l'Eucharistie, doux compagnon de notre exil, je vous adore
Cœur eucharistique de Jésus, « 
Cœur solitaire, Cœur humilié, Cœur délaissé, « 
Cœur oublié, Cœur méprisé, Cœur outragé, « 
Cœur méconnu des hommes. « 
Cœur aimant nos cœurs, je vous adore
Cœur suppliant qu'on l'aime, « 
Cœur patient à nous attendre, « 
Cœur pressé de nous exaucer, « 
Cœur désirant qu'on le prie, « 
Cœur foyer de nouvelles grâces, « 
Cœur silencieux, voulant parler aux âmes, « 
Cœur doux refuge de la vie cachée, « 
Cœur maître des secrets de l'union divine, « 
Cœur de Celui qui dort, mais qui veille toujours, « 
Cœur Eucharistique de Jésus, ayez pitié de nous. « 
Jésus Hostie, je veux vous consoler, « 
Je m'unis à vous, je m'immole avec vous, « 
Je m'anéantis avec vous, « 
Je veux m'oublier pour penser à vous, « 
Etre oublié et méprisé pour l'amour de vous, « 
N'être compris, n'être aimé que de vous. « 

Je me tairai pour vous entendre et me quitterai pour me perdre en vous.

Faites que je soulage ainsi votre soif de mon salut, la soif ardente de ma sainteté, et que, purifié, je vous donne un pur et véritable amour.

Je ne veux pas lasser votre attente, prenez-moi, je me donne à vous. Je vous remets toutes mes œuvres, mon esprit pour l'éclairer, mon cœur pour le diriger, ma volonté pour la fixer, ma misère pour la secou­rir, mon âme et mon corps pour les nourrir.

Cœur Eucharistique de mon Jésus, dont le sang est la vie de mon âme, que je ne vive plus, mais vivez en moi. Ainsi soit-il.

N. N. SS. les Archevêques et Evêques d'Alger, de Paris, de Poitiers, de Toulou­se, de Besançon, de Bourges, de Cambrai, de Tours, d'Angers, d'Autun, de Car­cassonne, de Châlons, de Constantine, de Grenoble, de Luçon, du Mans, de Mont­pellier, de Nancy, d'Oran, d'Orléans, de Pamiers, de Reims, de Rodez, de Saint­Claude, de Saint-Dié, de Saint-Flour, de Tarbes, de Troyes, de Valence, de Ver­sailles, de Verdun, de Viviers, et beaucoup d'autres prélats d'Italie, d'Angleterre, du Brésil, etc., ont accordé 40 ou 100 jours d'indulgence aux fidèles de leurs diocèses qui réciteront cette prière.

Cœur Eucharistique de Jésus, qui brûlez d'amour pour nous, embra­sez nos cœurs d'amour pour vous (300 j. d'ind.).

CONSECRATION AU CŒUR EUCHARISTIQUE DE JÉSUS

Jésus, Maître adorable, caché dans votre Sacrement d'amour, vous qui demeurez avec moi pour adoucir mon exil, pourrais-je ne pas me vouer à consoler le vôtre? A vous qui me donnez votre Cœur, comment ne pas donner le mien?

Me donner à vous, il est vrai, c'est encore mon propre avantage, c'est trouver pour moi-même l'ineffable trésor d'un cœur aimant, désintéresse, fidèle comme je voudrais que fût le mien. Aussi je ne peux rien don­ner et je reçois toujours! Seigneur, je ne saurais lutter de générosité avec vous, mais je vous aime; daignez agréer mon pauvre cœur et, encore qu'il ne soit rien, puisque vous l'aimez, il devient par vous quelque cho­se; rendez-le bon et gardez-le.

Cœur Eucharistique de Jésus, je vous consacre toutes les facultés de mon âme, toutes les forces de mon corps; je veux travailler à vous con­naître et vous faire mieux aimer; je veux n'agir que pour votre gloire, ne faire que la volonté de votre Père. Je vous consacre tous les instants de ma vie en esprit d'adoration devant votre présence réelle; d'action de grâces pour cet incomparable don; de réparation pour nos cruelles froi­deurs et de supplications incessantes, afin que nos prières, offertes par vous, avec vous et en vous, s'élèvent purifiées et fécondes jusqu'au trône de la miséricorde divine et pour son éternelle gloire. Ainsi soit-il.

AMENDE HONORABLE AU CŒUR EUCHARISTIQUE DE JÉSUS

Cœur Eucharistique de mon Dieu, qui respirez et palpitez sous le voi­le des saintes espèces, je vous adore.

Touché d'un nouvel amour devant l'infini bienfait de la divine Eucha­ristie et pénétré du repentir de mes ingratitudes, je m'anéantis humilié dans l'abîme de ma misère, que j'abandonne à l'abîme plus grand enco­re de vos miséricordes.

Vous m'aviez choisi dès ma jeunesse, vous n'aviez pas dédaigné mon infirmité; descendant en mon chétif cœur, vous étiez venu le convier à un mutuel amour, me donnant le bonheur et la paix; et moi j'ai tout per­du parce que j'ai été infidèle, ô Seigneur Jésus!

J'ai laissé s'égarer mon esprit, s'attiédir mon cœur; je me suis écouté moi-même et vous ai oublié.

Vous vouliez être mon guide, mon conseil, le protecteur de ma vie; et moi, laissant les passions éteindre ce doux attrait, je l'ai perdu de vue et vous ai oublié.

Dans les salutaires douleurs de l'épreuve, dans la joie des consola­tions, dans mes embarras et dans mes besoins, au lieu d'aller à vous, j'ai cherché la créature et vous ai oublié.

Je vous ai oublié dans les tabernacles abandonnés où languit votre amour, dans les églises des cités où l'on vous insulte, dans les cœurs in­différents, sacrilèges, et dans mon propre et coupable cœur, ô Jésus! même en allant vous recevoir et après vous avoir reçu.

Cœur Eucharistique de mon Sauveur, délices de ma première com­munion et des jours de ma fidélité, je me rends à vous: revenez, revenez! attirez-moi de nouveau, pardonnez-moi cette fois encore, j'expierai tout à force d'amour.

Heureux archange saint Michel, et vous, bien-aimé saint Jean, offrez mon amende honorable et soyez-moi propices. Ainsi soit-il (100 jours d'ind. Léon XIII).

PRIERE REPARATRICE

Divin Sauveur Jésus! daignez abaisser un regard de miséricorde sur vos Gardes d'honneur, qui, réunis dans une même pensée de Foi, de Réparation et d'Amour, viennent déplorer à vos pieds leurs infidélités et celles des pauvres pécheurs, leurs frères!

Puissions-nous, par les promesses unanimes et solennelles que nous allons faire, toucher votre divin Cœur, en obtenir miséricorde pour nous, pour le monde malheureux et coupable, pour tous ceux qui n'ont pas le bonheur de vous aimer!

A L'AVENIR, OUI, TOUS NOUS LE PROMETTONS!

(Les Assistants:)
De l'oublit et de l'ingratitude des hommes, Nous vous
conso­lerons, Seigneur!
De votre délaissement au saint Tabernacle, « 
Des crimes des pécheurs, « 
De la haine des impies, « 
Des blasphèmes qu'on vomit contre vous, « 
Des injures faites à votre Divinité, « 
Des sacrilèges par lesquels on profane votre Sacrement d'amour, « 
Des immodesties et des irrévérences commises en votre présence adorable, « 
Des trahisons dont vous êtes l'adorable Victime, « 
De la froideur du plus grand nombre de vos enfants, « 
Du dédain que l'on fait de vos avances pleines d'amour, « 
Des infidélités de ceux qui se disent vos amis, « 
De nos résistances à vos grâces, « 
De nos propres infidélités, « 
De l'incompréhensible dureté de nos cœurs, « 
De nos longs retards à vous aimer, « 
De notre lâcheté dans votre saint service, « 
De l'amère tristesse où vous plonge la perte des âmes, « 
De vos longues attentes à la porte de nos cœurs, « 
Des amers rebuts dont on vous abreuve, « 
De vos soupirs d'amour, « 
De vos larmes d'amour, « 
De votre captivité d'amour, « 
De votre martyre d'amour, « 

ORAISON

Divin Sauveur Jésus, qui avez laissé échapper de votre Cœur cette douloureuse plainte: J'ai cherché des consolateurs et je n'en ai point trouvé; daignez agréer le faible tribut de nos consolations, et nous assister si puissamment du secours de votre grâce qu'à l'avenir, fuyant de plus en plus tout ce qui pourrait vous déplaire, nous nous montrions, en tout, partout et toujours, vos fidèles et dévoués Gardes d'honneur. Nous vous le demandons par votre Cœur, ô Vous qui, étant Dieu avec le Père et le Saint-Esprit, vivez et régnez, etc. Ainsi soit-il.

PRIERE A LA PLAIE ADORABLE DU CŒUR DE JÉSUS

O Jésus! si aimable et si peu aimé! nous nous prosternons humble­ment au pied de votre Croix, pour offrir à votre divin Cœur, ouvert par la lance et consumé par l'amour, l'hommage de nos profondes adora­tions.

Nous vous remercions, ô Sauveur très aimant, d'avoir permis au sol­dat de transpercer votre adorable poitrine, et, par là, de nous avoir ou­vert une porte de salut dans l'arche mystérieuse de votre Sacré-Cœur. Permettez que nous nous y réfugions en ces jours mauvais, afin d'échap­per au déluge de scandales qui inonde la terre!

Nous bénissons mille fois l'heure et le moment où jaillirent, sous le fer de la lance, le très précieux Sang et l'Eau sortis de la plaie faite à votre divin Cœur. Daignez en faire l'application efficace au Monde malheu­reux et coupable! Lavez, purifiez, régénérez les âmes dans l'onde sortie de cette vraie piscine de Siloé.

Souffrez, Seigneur, que nous y jetions nos iniquités et celles de tous le hommes, en vous suppliant, par l'Amour immense qui dévore votre Sacré-Cœur, de nous sauver encore!…

Enfin, très doux Jésus! permettez que, fixant pour jamais notre séjour dans ce Cœur adorable, nous y passions saintement notre vie et que nous y rendions en paix notre dernier soupir. Ainsi soit-il.

PRIERE DES GARDES D'HONNEUR A MARIE
AU PIED DE LA CROIX

O Marie! la plus tendre et la plus désolée des Mères, par la douleur in­comparable que vous éprouvâtes au pied de la Croix, lorsque vous vîtes le soldat s'approcher du corps adorable de votre divin Fils et le transper­cer d'outre en outre, daignez, nous vous en supplions, obtenir aux pau­vres pécheurs, dont vous êtes l'avocate et la mère, l'application efficace du Sang et de l'Eau qui jaillirent alors du Cœur Sacré de Jésus.

Nouvelle Eve, qui avez été pour le monde perdu dès sa naissance l'au­rore du Salut, daignez nous annoncer, nous mériter encore des jours de miséricorde et de pardon, en inspirant aux hommes une tendre et générale dévotion envers le Cœur de votre divin Fils, en propageant vous même le culte de Réparation de sa Garde d'Honneur.

O Vierge bénie, Vierge médiatrice et réparatrice, tout notre espoir est en vous. Daignez nous découvrir l'intérieur du Cœur de Jésus, nous rendre, à son exemple, profondément humbles, et nous donner, s'il vous plaît, votre bénédiction. Ainsi soit-il.

SOUVENEZ-VOUS DU S.-C. DE JÉSUS

Souvenez-vous, 8 très doux Jésus! qu'on n'a jamais entendu dire qu'aucun de ceux qui ont eu recours à votre Sacré-Cœur, imploré son assistance ou réclamé sa miséricorde, ait été abandonné de Vous.

Rempli et animé de la même confiance, 8 Cœur, roi des cœurs! je viens, je cours à vous, et gémissant sous le poids de mes péchés, je me prosterne devant vous. O Cœur sacré, ne méprisez pas mes très hum­bles prières, mais écoutez-les favorablement et daignez les exaucer!

Faites voir que vous êtes le Cœur du meilleur des Pères, et que Celui qui, pour nous sauver, a bien voulu vous donner à nous, reçoive aussi, par vous, nos très humbles prières. Ainsi soit-il.

Doux Jésus! Jésus, Amour! (Sainte Catherine de Sienne). Ou aimer, ou mourir! (Saint François de Sales). O mon Jésus! je voudrais vous consoler, vous aimer, pour tous les cœurs qui vous affligent et qui ne vous aiment pas!

INVOCATIONS PRIVEES DES SAINTS QUI ONT
LE PLUS AIME LE SACRE-CŒUR

Seigneur, ayez pitié de nous, Jésus, écoutez-nous,

Jésus, exaucez-nous,

Dieu le Fils, Rédempteur du monde, ayez pitié de nous,

Dieu le Saint-Esprit, ayez pitié de nous,

Trinité sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous,

Cœur sacré de Jésus, sanctuaire de la divinité, ayez pitié de nous.

Cœur sacré de Jésus, blessé d'amour, ayez pitié de nous.

Cœur sacré de Jésus, refuge des pécheurs, ayez pitié de nous,

Notre-Dame du Sacré-Cœur, trésorière du Cœur de Jésus,

Notre-Dame du Sacré-Cœur, toute-puissante par votre intercession sur le Sacré-Cœur,

Notre-Dame du Sacré-Cœur, espérance des désespérés,

Cœur immaculé de Marie, fidèle image du Sacré-Cœur,

Saint Joseph, ami particulier du Cœur de Jésus,

Saint patriarche Job, dont le cœur a été placé près du Cœur de Dieu,

Saint prophète Samuel, qui avez toujours agi selon l'âme et le Cœur de Jésus,

Saint roi David, qui avez été trouvé selon le Cœur de Dieu,

Saint Longin, qui avez ouvert le Cœur de Jésus,

Saint Jean, qui avez reposé doucement sur le Cœur de Jésus,

Saint Thomas, qui avez placé votre main dans la plaie du Cœur de Jésus,

Saint Paul, qui avez vécu de la vie même du Sacré-Cœur, Sainte Marie-Madeleine, amante du Cœur de Jésus,

Saint Cyprien, saint Basile, saint Grégoire de Nazianze, saint Cyrille, qui avez si dignement célébré la miséricorde du Cœur de Jésus,

Saint Jean Chrysostome, qui avez trouvé un précieux trésor dans le Cœur de Jésus,

Saint Ambroise, qui demandiez à Jésus de vous appeler dans son Sacre­Cœur,

Saint Augustin, qui désiriez ardemment voir toutes les nations et toutes le langues proclamer l'amour du très doux Cœur de Jésus,

Saint Pierre Damien, qui appeliez le Cœur de Jésus votre céleste trésor, Saint Anselme, qui méditiez avec tant de suavité sur la plaie et l'amour du Cœur de Jésus,

Saint Bernard, qui vous attachiez amoureusement et délicieusement au Cœur de Jésus,

Saint François d'Assise, dont le cœur fut blessé par un rayon parti du Cœur de Jésus,

Sainte Claire, qui ne passiez aucun jour sans saluer le Cœur de Jésus,

Saint Antoine de Padoue, qui avez eu le bonheur de presser le Cœur de l'Enfant-Dieu sur votre cœur,

Saint Thomas d'Aquin, qui, en un jour d'orage, avez reposé votre tête sur le tabernacle où réside le Sacré-Cœur de Jésus,

Saint Bonaventure, qui désiriez si ardemment habiter dans le très doux Cœur de Jésus,

Saint Elzear, qui donniez à votre chaste épouse, sainte Delphine, un céleste rendez-vous dans le Cœur de Jésus,

Sainte Lutgarde, qui répondîtes à Jésus que vous ne vouliez rien autre chose que son Cœur,

Sainte Gertrude, épouse du Cœur de Jésus,

Sainte Mechtilde, qui entendîtes de la bouche même de Jésus l'invita­tion de vous renfermer dans son divin Cœur,

Sainte Catherine de Sienne, qui échangeâtes votre cœur contre le Cœur de Jésus,

Sainte Catherine de Gênes, qui désiriez vous cacher tout entière dans le Cœur de Jésus,

Sainte Marguerite de Cortone, qui vîtes votre nom gravé dans le Cœur de Jésus,

Sainte Françoise Romaine, qui aimiez à vous transporter en esprit dans le Cœur de Jésus,

Sainte Jeanne de Valois, qui avez vécu intimement unie au Cœur de Jésus,

Sainte Marie-Madeleine de Pazzi, à qui Jésus fit don de son Sacré-­Cœur,

Sainte Claire de Montefalcon, dont le cœur a éprouvé les tendresses et les souffrances du Cœur de Jésus,

Saint Laurent Justinien qui avez parlé avec tant d'amour de la blessure du Cœur de Jésus,

Saint Vincent Ferrier, qui proclamiez devant les multitudes attentives à votre voix que le pardon de nos péchés avait son origine dans le Cœur de Jésus,

Saint François Xavier, dont le cœur fut embrasé par l'amour et le zèle ardent de Jésus,

Saint Louis de Gonzague, qui ne cessiez de décocher des flèches d'amour vers le Cœur de Jésus,

Saint Philippe de Néri, dont le cœur fut merveilleusement dilaté par l'amour du Cœur de Jésus,

Sainte Thérèse, dont le cœur n'eut d'autres battements que ceux du Sacré-Cœur de votre époux,

Saint Pierre d'Alcantara, qui demandiez à votre Bien-Aimé de vous cacher dans son Sacré-Cœur,

Sainte Rose de Lima, rose du Cœur de Jésus,

Saint François de Sales, qui avez pratiqué fidèlement la douceur et l'hu­milité, vertus les plus chères au Cœur de Jésus,

Saint Vincent-de-Paul, qui avez imité la miséricorde du Cœur de Jésus, B. Marguerite-Marie, évangéliste du Cœur de Jésus,

V. P. de la Colombière, qui toute votre vie eûtes une dévotion spéciale envers le Cœur de Jésus,

V. Jean Eudes, infatigable prédicateur de la dévotion au Cœur de Jésus, B. Henri Suso, qui demandiez à Jésus de transformer votre cœur en son divin Cœur,

Saint Benoît Joseph Labre, à qui la blessure du Cœur de Jésus arrachait des soupirs embrasés d'amour,

Saints et Saintes, qui avez le plus aimé et le mieux servi le Cœur de Jésus.

Amants du Cœur de Jésus,

Serviteurs du Cœur de Jésus,

Imitateurs du Cœur de Jésus,

Ames saintes, que l'Eglise n'a point encore placées sur les autels, et qui avez aimé ardemment le Cœur de Jésus10),

Saints et Saintes, qui n'avez point laissé échapper les divins secrets de votre amour pour le Cœur de Jésus,

O vous, qui avez reposé délicieusement sur le Cœur de Jésus,

O vous, qui êtes entrés dans la blessure d'amour du Cœur de Jésus, O vous, qui vous reposez maintenant pour l'éternité dans le Cœur de Jésus,

Obtenez du Cœur de Jésus qu'il dilate de plus en plus sa miséricorde envers les pauvres pécheurs,

Obtenez du Cœur de Jésus qu'il embrase la terre entière de son divin amour,

Obtenez du Cœur de Jésus le salut de l'Eglise et des nations chrétiennes,

Obtenez-nous d'aimer le Cœur de Jésus avec tendresse, avec sagesse et avec force,

Obtenez-nous d'imiter fidèlement les vertus préférées du Sacré-Cœur, Obtenez-nous de propager ardemment la connaissance et l'amour du Sacré-Cœur.

Cœur de Jésus, écoutez-nous. Cœur de Jésus, exaucez-nous.

PRIONS

O Cœur amoureux de Jésus, qui blessez les cœurs plus durs que la pierre, et échauffez les esprits plus froids que la glace, et attendrissez les entrailles plus impénétrables que le diamant, blessez nos cœurs par vos plaies sacrées, et qu'ils ne se reposent point qu'ils ne vous aient trouvé, vous qui êtes leur centre, leur repos et leur félicité. Amen.

SOUVENEZ-VOUS DE LA REPARATION
AU SACRE-CŒUR DE JÉSUS

Souvenez-vous, ô Cœur tout miséricordieux de Jésus, que ce n'est pas en vain que vous nous sollicitez de vous dédommager des ingratitu­des et des outrages qui vous sont les plus sensibles. C'est pour vous lais­ser toucher que vous demandez des cœurs généreux et dévoués, qui s'immolent pour vous et qui demandent grâce et miséricorde. O Jésus, nous voici donc à vos pieds pour vous offrir nos cœurs, quoique bien in­dignes: puissent-ils vous être agréables! Du moins, permettez que nous vous les offrions pour partager vos douleurs; car vous dédommager, vous aimer, vous faire aimer, c'est tout notre désir.

Mais, en retour, ô Cœur sacré de Jésus, nous vous demandons pour vos enfants ingrats un regard de miséricorde et d'amour. Laissez, oui, laissez échapper de vos blessures cruelles des rayons qui les éclairent, leur donnent la foi, l'amour et le repentir. O Jésus, souvenez-vous que vous nous avez promis de vous montrer propice aux supplications adres­sées à votre divin Cœur.

Nous vous demandons pardon, grâce et miséricorde pour nous et pour nos frères, au nom de votre auguste et immaculée Mère, au nom et par les mérites de ce sang précieux qui coule de votre divin Cœur pour laver et purifier les âmes. Ainsi soit-il.

OFFRANDE DU CŒUR DE JÉSUS AU CŒUR DE MARIE
(révélée à Saint Gertrude)

Très saint Cœur de Marie, je n'ai rien à vous offrir de moi qui mérite de vous plaire. Cependant, quelles actions de grâces n'ai-je pas à vous rendre pour toutes les faveurs que vous m'avez obtenues du Cœur de Jésus et pour tous les bienfaits dont vous ne cessez de me combler! Quel­le satisfaction ne vous dois-je pas pour mon ingratitude et ma langueur à vous servir!

Je voudrais vous rendre amour pour amour, et vous en donner des preuves par un présent digne de vous. Le seul bien que je possède est le trésor que vous m'avez donné vous-même, le Cœur de votre divin Fils Jésus. C'est lui que je vous offre; il est d'un prix infini; je ne puis rien faire de plus, et vous ne méritez rien de moins. En recevant ce don qui vous plaît, agréez aussi mon cœur qui vous le présente.

Cœur immaculé de Marie, priez pour nous!

PRIERE DE SAINTE GERTRUDE A MARIE

Je vous salue, blanc lys de la glorieuse et toujours paisible Trinité; je vous salue, rose éclatante du jardin des célestes délices; ô vous, de qui a voulu naître et du lait de laquelle a voulu être nourri le Roi des cieux, abreuvez nos âmes des effusions de la grâce divine.

PRIERE TRES EFFICACE

O Dieu, qui vous êtes communiqué avec tant de familiarité à votre épouse sainte Gertrude pendant sa vie, et qui avez promis d'exaucer après sa mort, ceux qui réclameraient votre secours par son intercession, humblement prosterné devant vous, dans le dessein de réparer mes fau­tes et mes négligences, et de mériter votre puissante protection, je vous rends grâces, selon son désir, pour les cinq bienfaits particuliers dont vous l'avez comblée: 1° Pour l'avoir choisie gratuitement de toute éter­nité; 2° Pour l'avoir attirée si suavement à vous; 3° Pour l'avoir unie si étroitement à vous; 4° Pour avoir fait vos délices d'habiter dans son cœur; 5° Enfin, pour avoir daigné consommer si admirablement votre œuvre en elle par l'éternelle félicité.

Que tout ce qu'il y a de créatures au ciel, sur la terre et dans les abî­mes vous glorifient, ô mon Dieu, et vous remercient de l'excès de votre amour pour cette grande sainte, votre épouse. En retour de cette action de grâces et appuyé sur les promesses obligeantes que vous lui avez fai­tes, je vous conjure, par ses pieux mérites, de m'accorder la faveur que je vous demande aujourd'hui. Ainsi soit-il.

ACTE POUR LA COMMUNION SPIRITUELLE
(tiré de Saint Alphonse)

Adorable Jésus, je crois fermement que vous êtes réellement présent dans le Saint-Sacrement; je vous y adore par-dessus toutes choses, je vous désire de toute l'ardeur de mon âme. Mais puisque je ne puis main­tenant vous recevoir sacramentellement, venez du moins spirituellement dans mon cœur. Je m'unis à vous comme si vous y étiez déjà venu en ef­fet, et je me consacre tout à vous: ne permettez pas que je me sépare ja­mais de vous.

Jésus, tout mon amour, Jésus, tout mon bonheur, de votre feu céleste embrasez tout mon cœur.

HYMNE AU SACRE-CŒUR

O Cor amoris victima,

Caeli perenne gaudium,

Mortalium solatium,

Mortalium spes ultima!

Cor dulce, Cor amabile.

Amore nostri saucium,

Amore nostri languidum,

Fac sis mihi placabile!

Quos abluisti sanguine,

Venis apertis omnibus,

Nos intimis recessibus

Semel receptos contine.

Jesu, Patris Cor unicum,

Puris amicum mentibus,

Puris amandum cordibus

In corde regnes omnium. Amen

PRIERE IMITEE DU VENERABLE JEAN EUDES

Vivat et regnet in corde nostro Cor Jesu! Vivat in corde nostro unice, et amet, et suspiret gemitibus inenarrabilibus, et patiatur, et exultet, et regnet Cor illud adorandum, Cor amantissimum et amabile, Cor Dei, amici, fratris et sponsi, immo cor nostrum! Vivat Cor Jesu, rex cor­dium, et regnet super omnia corda in aeternum. Amen.

A SAINT JOSEPH

Ave, Joseph amabilis, qui cor tuum Cordi Jesu cum tanta dilectione applicasti; benedixit te Deus benedictionibus caeli desuper, benedictio­nibus abyssi Cordis Jesu.

Fecit te Deus quasi patrem regis et dominum universae domus ejus: exaltavit te, ut salvos faceres multos, memento nostri hodie, respice in nos; et iisdem benedictionibus abyssi Cordis Jesu, scilicet amore divino, quo aestuas, reple corda nostra. Amen.

A SAINT MICHEL

Sancte Michaël, princeps gloriosissime, quem laudant Angeli reformi­dantque daemones, data sunt tibi incensa multa ut adoleres ante altare aureum quod est ante oculos Domini, ipsum Cor Jesu amantissimum,

semper vivens ad interpellandum pro nobis. O sancte princeps, archan­gele sublimis, minister propior throno caelesti, tu qui fortis in proelio fe­cisti victoriam, consurge et veni in adjutorium nostrum: te ut patronum et protectorem oramus, imploramus, obsecramus. Pugna pro nobis, draconem nefandum in infernum detrude, signo Sacratissimi Cordis Jésus explicato. Esto memor nostri et semper precare pro nobis Cor illud, cujus nomine insignimur ut veri, fideles et sancti sacerdotes illius Cordis Oblati simus. Amen.

A SAINT JEAN

Qui dilexisti Cor Jesu toto corde tuo, o sancte Joannes, ad Cor altum illud fac ut corda nostra accedant, fac ut tecum aquas hauriamus in gau-dio de fontibus Salvatoris et ab istius Sacratissimi Cordis ubertate corda nostra repleantur. Amen.

======VIII TRIPLEX CORONA SACRATISSIMI CORDIS JESU

Ave, Cor Jesu, amantissimum et amabilissimum;

Te amamus, benedicimus et glorificamus;

Te laudamus cum igneis Seraphim;

Te exaltamus cum sublimibus Thronis;

Tibi gratias agimus cum omnibus Angelis et Sanctis tuis;

Te diligimus cum Corde Mariae amantissimo et cum Joseph, amabili sponso Mariae et patre tuo adoptivo;

Tibi cor nostrum offerimus, donamus, consecramus, immolamus;

Illud totum accipe, accende et inflamma;

Una oblatione consummasti in sempiternum sanctificatos;

Sanguine tuo pretioso nos peramanter redemisti;

Te, Cor Jesu, expectabo et misericordiam tuam praestolabor;

In te, Cor Jesu, speravi, non confundar in aeternum.

SUR LA CROIX

Veni, Sancte Spiritus, reple tuorum corda fidelium, et tui amoris in eis ignem accende.

SUR LES TROIS PREMIERS GRAINS

Jesu, mitis et humilis Corde, fac cor nostrum secundum Cor tuum (300 j. d'ind.).

SUR LES GROS GRAINS DE CHAQUE DIZAINE

O Cor Jesu suavissimum, sis amor noster! (300 j. d'ind.).

SUR LES PETITS GRAINS DE CHAQUE DIZAINE11)

O Cor Jesu, flagrans amore nostri, inflamma cor nostrum amore tui12).

PRIMA CORONA
INCARNATIONIS

1 Mysterium. Cor Jesu, in oblatione sua.
2 - Cor Jesu, in infantia sua.
3 - Cor Jesu, in vita sua abscondita.
4 - Cor Jesu, totum peccatoribus et aegrotantibus dedi­tum.

SECUNDA CORONA
PASSIONIS

1 Mysterium. Cor Jesu, in horto anxiatum.
2 - Cor Jesu, opprobriis saturatum.
3 - Cor Jesu, cruciatibus afflictum.
4 - Cor Jesu, ab amicis, immo a Patre derelictum.
5 - Cor Jesu, lancea perforatum.

TERTIA CORONA
EUCHARISTIE

1 Mysterium. Cor Jesu, infinite amans et infinite amandum.
2 - Cor Jesu, solitarium in tabernaculo, et semper vi­vens ad interpellandum pro nobis.
3 - Cor Jesu, hostia vivens.
4 - Cor Jesu, ab hominibus in sanctissimo amoris Sa­cramento dilaceratum.
5 - Cordi Jesu et cum Corde Jesu in Eucharistia Deo Patri gratias referamus.

POST TRIPLICEM CORONAM

Accepta sit, Domine Jesu, Sacratissimo Cordi tuo pro compensandis tot ac tantis tibi, praesertim in sanctissimo amoris Sacramento, illatis in­juriis, devota cordium nostrorum oblatio et fac nos divinissimi illius Cordis magis persentire dolorem, imitari virtutes et promereri favores. Qui vivis et regnas in saecula saeculorum. Amen.

CHAPELET DU SACRE-CŒUR

In nomine patris, etc. (5 j.).

SUR LA CROIX

Mon Jésus, miséricorde! (100j.).

AUX 6 GROS GRAINS

Je crois en vous, mon Dieu, parce que vous êtes la vérité même; j'espère en vous, parce que vous êtes tout puissant, bon et fidèle; je vous aime, parce que vous êtes le bien suprême, et j'aime mon prochain com­me moi-même pour l'amour de vous (7 ans et 7 quar.).

AUX 53 PETITS GRAINS

Doux Cœur de Jésus, soyez mon amour! (300 j.). Doux Cœur de Marie, soyez mon salut! (300 j.).

APRES CHAQUE DIZAINE

Doux Cœur de Jésus, faites que je vous aime toujours de plus en plus! (300 j.).

APRES LE CHAPELET

Aimé soit partout le Sacré-Cœur de Jésus! (100 j.).

Cœur Sacré de Jésus, ayez pitié de nous (100 j.).

Cœur immaculé de Marie, priez pour nous (100 j.).

Notre-Dame du Sacré-Cœur, priez pour nous (100 j.).

Jésus, Marie, Joseph, je vous donne mon cœur, mon esprit et ma vie. Jésus, Marie, Joseph, assistez-moi dans ma dernière agonie.

Jésus, Marie, Joseph, faites que j'expire en paix dans votre sainte compagnie (300 j . ).

In nomine Patris, etc. (50 j.).

======IX PRIERES DU SOIR

Mettons-nous en la présence de Notre-Seigneur Jésus-Christ et ado­rons son Cœur sacré.

(Se tenir debout une ou deux minutes avant la prière, pour se pénétrer fortement de la présence de Dieu, et bannir toute pensée étrangère).

Seigneur Jésus, saint et doux amour de nos âmes, qui avez promis de vous trouver au milieu de ceux qui seraient assemblés en votre nom, voi­ci nos cœurs unis d'un même amour pour adorer, louer et bénir le vôtre.

Ant. Ad Jesum autem cum ve­nissent, ut viderunt eum jam mor­tuum, non fregerunt ejus crura, sed unus militum lancea latus ejus aperuit, et continuo exivit sanguis et aqua.\\Ant. Les soldats, étant arrivés près de Jésus, et voyant qu'il était mort, ne brisèrent pas ses membres, mais l'un d'entre eux lui ouvrit le côté d'un coup de lance, et aussitôt il en sortit du sang et de l'eau.\\

CANTICUM ISAIAE PROPHETAE13)

Confitebor tibi, Domine, quo­niam iratus es mihi: *conversus est furor tuus et consolatus es me.\\Je vous rendrai grâces, Sei­gneur, car vous étiez irrité contre moi à cause de mes péchés: *mais votre fureur s'est apaisée à cause de votre miséricorde, et vous m'avez consolé!
Ecce Deus salvator meus, *fiducialiter agam et non timebo:Je sais maintenant que vous êtes mon Dieu et mon Sauveur: *j'au­rai confiance et je ne craindrai point.
Quia fortitudo mea, et laus mea Dominus, *et factus est mihi in sa­lutem.Car le Seigneur est ma force, et ma gloire, *et il est devenu lui-même mon salut.
Haurietis aquas in gaudio de fontibus Salvatoris: *et dicetis in illa die: Confitemini Domino, et invocate nomen ejus.Enfants des hommes, vous pui­serez avec joie des eaux pures aux sources du Seigneur: *et vous di­rez en ce jour: Chantez des louan­ges au Seigneur, et invoquez son nom.
Notas facite in populis ad inven­tiones ejus: *mementote quoniam excelsum est nomen ejus:Publiez parmi les peuples les in­ventions de sa sagesse: *et souvenez-vous que son nom est grand.
Cantate Domino, quoniam ma­gnifice fecit: *annuntiate hoc in universa terra.Chantez donc des hymnes au Seigneur, parce qu'il a fait des choses magnifiques: *et annoncez sa grandeur par toute la terre.
Exulta et lauda, habitatio Sion: *quia magnus in medio tui Sanc­tus Israël.Sion, tressaille de joie et bénis Dieu: *parce que le Grand, le saint d'Israël est au milieur de toi.
Gloria Patri…Gloire au Père…

On répète l'Antienne.

HYMNUS

Auctor beate saeculi,
Christe, Redemptor omnium,
Lumen Patris de lumine
Deusque verus de Deo.
O Bienheureux Auteur des siècles,
O Christ, ô Rédempteur de tous,
O lumière éternelle, ô Dieu,
O Fils d'un Père qui est Dieu.
Amor coegit te tuus
Mortale corpus sumere:
Ut novus Adam redderes
Quod vetus ille abstulerat.
Contraint par votre immense amour,
Vous avez pris un corps mortel:
Nouvel Adam, vous nous rendiez
Ce que l'Ancien nous enleva.
Ille amor, almus artifex
Terrae, marisque et siderum,
Errata patrum miserans,
Et nostra rumpens vincula.
C'est l'Amour divin qui créa
La terre, la mer et les cieux:
Compatissant à nos erreurs
C'est lui qui vint briser nos fers.
Non corde discedat tuo
Vis illa amoris inclyti:
Hoc fonte gentes hauriant

Remissionis gratiam.
Que jamais votre Cœur n'oublie
Cet amour puissant et vainqueur:
Que les peuples viennent à cette source
Pour puiser la grâce du pardon.
Percussum ad hoc est lancea
Passumque ad hoc est vulnera,
Ut nos lavaret sordibus
Unda fluente et sanguine.
Un fer cruel vous transperça,
Et de cette large blessure,
Soudain le sang et l'eau jaillirent
Pour laver nos iniquités.
Decus Parenti et Filio,
Sanctoque sit Spiritui,
Quibus potestas, gloria
Regnumque est in omne est saecu­lum. Amen.
Gloire soit au Père et au Fils,
Gloire à l'Esprit Consolateur,
Dans leur puissance, dans leur gloire,
Ils règnent pour l'éternité. Ainsi soit-il.\\
R. Haurietis aquas in gaudio,
S. De fontibus Salvatoris.\\
R. Vous puiserez avec joie des eaux pures,
S. Aux sources du Sauveur.\\
OREMUS

Ad Sacratissimum Cordis tui vul­nus, o amabilissime Jesu, omnia cordium nostrum vota et desideria conferimus, atque per infinitam bonitatem tuam suppliciter te ro­gamus ac petimus, corda nostra Cordi tuo in aeternum adstringe, ut tibi vivamus et in te moriamur. Qui vivis et regnas…\\
PRIONS

Très aimable Jésus, nous venons renfermer dans la très sainte bles­sure de votre Cœur tous nos voeux et tous nos désirs, et par votre infi­nie bonté, nous vous supplions de nous enchaîner pour toujours à vo­tre divin Cœur, afin que nous vi­vions pour vous et que nous mou­rions pour vous, qui vivez et ré­gnez dans tous les siècles des siè­cles. Ainsi soit-il.

OFFRANDE DU PRECIEUX SANG

Père saint, recevez en sacrifice de propitiation pour les besoins de l'Eglise et en réparation des péchés des hommes, et surtout des âmes consacrées, le très précieux Sang et l'Eau, sortis de la blessure du divin Cœur de Jésus et faites-nous miséricorde.

Jésus, mon très aimant et très doux Sauveur, permettez que je vous offre et que j'offre par vous au Père Eternel le Très Précieux Sang et l'Eau, sortis de la blessure de votre divin Cœur sur l'arbre de la Croix.

Daignez appliquer efficacement ce Sang et cette Eau à toutes les âmes, en particulier aux âmes consacrées, à celle des pauvres pécheurs et à la mienne. Purifiez, régénérez, sauvez tous les hommes par le secours de vos mérites. Enfin, accordez-nous, ô Jésus, d'entrer dans votre Cœur très aimant et d'y habiter pour toujours.

Voilà donc, mon très aimable Jésus, jusqu'où est allé l'excès de votre charité. Pour vous donner vous-même tout à moi, vous m'avez préparé une table divine, à laquelle vous ne me servez rien moins que votre chair sacrée et votre précieux Sang. Qui a jamais pu vous porter à de tels transports d'amour? Ah! C'est sans doute votre très charitable Cœur! O Cœur de mon Jésus, fournaise ardente du divin amour, recevez mon âme dans votre plaie sacrée, afin qu'à cette école de charité, j'apprenne à aimer un Dieu qui m'a donné des preuves si admirables de son amour. Ainsi soit-il.

Ave, maris stella,
Dei Mater alma,
Atque semper Virgo.
Felix caeli porta.\\
Salut, étoile de la mer,
Auguste Mère de mon Dieu,
Salut, ô Vierge, toujours pure,
Bienheureuse porte du ciel.\\
Sumens illud Ave
Gabrielis ore,
Funda nos in pace,
Mutans Evae nomen.\\
Vous que l'Archange Gabriel,
Au nom du Seigneur salua:
Rendez-nous pour toujours la paix
Qu'Eve jadis avait perdue.\\
Solve vincula reis,
Profer lumen caecis,
Mala nostra pelle,
Bona cuncta posce.\\
Brisez les chaînes des captifs,
De l'aveugle éclairez les yeux,
Ecartez loin de nous les maux,
Obtenez pour nous tous les biens.\\
Monstra te esse matrem,
Sumat per te preces
Qui pro nobis natus
Tulit esse tuus.\\
Montrez-nous votre amour de mè­re,
Et présentez notre prière
A Celui qui, pour nous sauver,
Voulut s'appeler votre Fils.\\
Virgo singularis,
Iter omnes mitis,
Nos culpis solutos
Mites fac et castos.\\
Marie, ô Vierge incomparable,
Si douce et si bonne entre tous,
Délivrez-nous de nos péchés
Et rendez-nous chastes et doux.\\
Vitam praesta puram,
Iter para tutum,
Ut videntes Jesum
Semper collaetemur.\\
Que par vous notre vie soit pure,
Gardez-nous dans toutes nos voies,
Afin qu'un jour, voyant Jésus,
Nous nous réjouissions pour tou­jours.\\
Sit laus Deo Patri,
Summo Christo decus,
Spiritui Sancto,
Tribus honor unus.\\
Gloire à Dieu, Père Tout­Puissant,
Gloire à son divin Fils Jésus:
Gloire à l'Esprit Consolateur.
Gloire à l'auguste Trinité.\\
R. Cor Mariae, Cordi Jesu similli­mum,\\R. Cœur de Marie, Cœur le plus semblable au Cœur de Jésus, \\
S. Fac cor nostrum secundum Cor Jesu.\\S. Rendez nos cœurs semblables au Cœur de Jésus.
OREMUS

Loquar ad Cor tuum sanctissi­mum, o Maria, ad Cor tuum im­maculatum quod fuit dignum su­scipere egredientem de sinu Patris Dei Unigenitum,
Salve, Cor virgineum, sanctae Trinitatis receptaculum, urna au­rea manna caelesti plena, arca sanctificationis, scripturam digiti Dei continens: sit in aeternum be­nedictum, o Maria, Cor illud tuum nobilissimum, singulare sanctuarium, quod dedicavit sibi Deus in Spiritu Sancto, in quo sa­cra conferens nostrae Redemptio­nis mysteria diligenter et fidelissi­me conservasti. Tibi laus, tibi amor, o Cor amantissimum, tibi honor, tibi gloria ab omni creatura in saecula saeculorum. Amen.\\
PRIONS

Nous nous adressons à votre Cœur très saint, ô Marie, à votre Cœur immaculé qui a été trouvé digne de recevoir le Fils unique de Dieu lorsqu'il sortit du sein de son Père.
Salut, Cœur virginal, temple de la Très Sainte Trinité, arche de tou­te sainteté, contenant la loi tracée par le doigt de Dieu. Qu'il soit à ja­mais béni, ô Marie, votre Cœur, très noble sanctuaire privilégié que Dieu s'est consacré par l'opération du Saint Esprit; ce Cœur qui con­servait et méditait avec tant de soin et d'assiduité les mystères de notre Rédemption. O Cœur très aimable, louange, amour, honneur et gloire vous soient rendus par toutes les créatures dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.\\

*Ouvrez-nous votre Cœur, ô Jésus, car c'est le lieu de notre repos. Nous voulons y demeurer toute notre vie et y rendre le dernier soupir à l'heure de notre mort. Que ne pouvons-nous dans ce Cœur sacré vous offrir sans cesse le nôtre! Ah! que notre cœur soit tellement uni au vôtre, que nous puissions dire comme votre sainte épouse: «Je dors, mais mon cœur veille». O Jésus, veillez sur nous pendant que nous dormirons. Nous unissons notre repos à celui que vous avez pris dans votre vie mor­telle. Nous voulons le prendre dans les mêmes intentions et pour la gloi­re de votre Père.

Qu'unis â vous pendant notre sommeil, nous soyons tout à Dieu avec vous.

Mon Père, je remets mon âme entre vos mains! Ainsi soit-il.

*O Marie! Vierge immaculée, Mère de notre Dieu et notre Mère, nous vous saluons à la fin de cette journée comme la Mère bien-aimée de notre communauté et nous nous confions de nouveau à votre Cœur ma­ternel. Bénissez-nous!

Protégez-nous cette nuit contre tous nos ennemis. Veillez sur l'inno­cence de notre âme et de notre corps. Que notre cœur, uni pendant no­tre sommeil à celui de Jésus votre Fils, se porte vers Lui à notre réveil avec une nouvelle ardeur et un nouvel amour, afin que nous soyons prêts à nous dévouer à son saint service et à accomplir son adorable vo­lonté, comme voulant être les victimes de son Cœur à la vie et à la mort. Ainsi soit-il.

AD S. JOSEPH

Virginum custos et pater, sancte Joseph, cujus fideli custodiae ipsa innocentia, Christus Jésus, et Vir­go virginum, Maria, commissa fuit; te, per hoc utrumque carissi­mum pignus, Jesum et Mariam, obsecro et obtestor, ut me ab omni immunditia praeservatum, mente incontaminata, puro corde et casto corpore, Jesu et Mariae semper fa­cias castissime famulari. Amen.\\
A S. JOSEPH

O saint Joseph, Père et Protec­teur des vierges, gardien fidèle â qui Dieu confia Jésus, l'innocence même, et Marie, la Vierge des vier­ges, nous vous en prions avec les plus vives instances, au nom de Jésus et de Marie et par ce double de­pôt qui vous fut si cher, faites que, préservés de toute souillure, chastes de corps et le cœur exempt de toute tache du péché, nous servions con­stamment Jésus et Marie dans une pureté parfaite. Ainsi soit-il.\\
AD SS. ANGELOS
OREMUS
\\
AUX SAINTS ANGES
PRIONS
\\
Deus, qui ineffabili providentia sanctos Angelos' tuos ad nostram custodiam mittere dignaris, largire supplicibus tuis, et eorum semper protectione defendi et aeterna so­cietate gaudere.\\O Dieu, qui, par une Providence ineffable, daignez envoyer vos saints Anges pour nous garder, accordez à vos serviteurs la grâce d'être tou­jours sous leur protection et de jouir éternellement de leur société.
AD S. JOANNEM

Deus, qui conspicis quia nos un­dique mala nostra perturbant: praesta, quaesumus, ut beati Joan­nis, Apostoli tui et Evangelistae, intercessio gloriosa nos protegat.\\
A S. JEAN

O Dieu, qui voyez combien nous sommes troublés par les maux qui nous environnent de toutes parts, faites que nous soyons protégés auprès de vous par la glorieuse intercession de Saint Jean, votre Apôtre et votre Evan­géliste.
AD S. AUGUSTINUM

Adesto supplicationibus nostris, omnipotens Deus; et quibus fidu­ciam sperandae pietatis indulges, intercedente beato Augustino, Confessore tuo atque Pontifice, consuetae misericordiae tribue be­nignus effectum. Per C. D. N. Amen.\\
A SAINT AUGUSTIN

Soyez favorable à nos supplica­tions, 8 tout-puissant; et après nous avoir permis d'espérer en vo­tre miséricorde, accordez-nous, par l'intercession du bienheureux Augustin, votre Confesseur et Pontife, les effets accoutumés de cette même miséricorde. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.
ACTUS FIDEI

Deus meus, credo in te, quia ip­sa veritas tu es.
ACTE DE FOI

Mon Dieu, je crois en vous, par­ce que vous êtes la vérité même.
ACTUS SPEI

Deus meus, spero in te, quia in­finite bonus tu es.\\
ACTE D'ESPERANCE

Mon Dieu, j'espère en vous, par­ce que vous êtes infiniment bon.
ACTUS CHARITATIS

Deus meus, amo te, quia sum­me amabilis tu es, et amo proxi­mum sicut meipsum. Amen.
ACTE DE CHARITE

Mon Dieu, je vous aime de tout mon cœur, parce que vous êtes in­finiment aimable, et j'aime mon prochain comme moi-même pour l'amour de vous. Ainsi soit-il.

LITANIES DE LA TRES SAINTE VIERGE

Kyrie eleison, Christe eleison.
Kyrie eleison, Christe audi nos.
Christe exaudi nos.
Pater de caelis Deus, miserere nobis
Fili Redemptor mundi Deus, «
Spiritus sancte Deus, «
Sancta Trinitas unus Deus, «
Sancta Maria, ora pro nobis
Sancta Dei Genitrix, «
Sancta Virgo virginum, «
Mater Christi, «
Mater divinae gratiae, «
Mater purissima, «
Mater castissima, «
Mater inviolata, «
Mater intemerata, «
Mater amabilis, «
Mater admirabilis, «
Mater Creatoris, «
Mater Salvatoris, «
Virgo prudentissima, «
Virgo veneranda, «
Virgo praedicanda, «
Virgo potens, «
Virgo clemens, «
Virgo fidelis, «
Speculum justitiae, «
Sedes sapientiae, «
Causa nostrae laetitiae, «
Vas spirituale, «
Vas honorabile, «
Vas insigne devotionis, «
Rosa mystica, «
Turris Davidica, «
Turris eburnea «
Domus aurea, «
Foederis arca, «
Janua coeli, «
Stella matutina, «
Salus infirmorum, «
Refugium peccatorum, «
Consolatrix afflictorum, «
Auxilium Christianorum, «
Regina Angelorum, «
Regina Patriarcharum, «
Regina Prophetarum, «
Regina Apostolorum. «
Regina Martyrum, «
Regina Confessorum, «
Regina sanctorum omnium, «
Regina sine labe originali concepta, «
Regina sacratissimi Rosarii, «
Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, parce nobis, Domine
Agnus Dei… exaudi nos, Domine
Agnus Dei… miserere nobis
R. Ora pro nobis, sancta Dei genitrix,
S. Ut digni efficiamur promissionibus Christi.

OREMUS

Defende, quaesumus, Domine, Beata Maria semper Virgine interce­dente, istam ab omni adversitate familiam, et toto corde tibi prostratam ab hostium propitius tuere clementer insidiis. Per Christum Dominum nostrum. Amen.

======X L’HEURE SAINTE

L'Heure Sainte consiste à consacrer une heure à la prière, de onze heures à minuit, dans la nuit du jeudi au vendredi.

L'Heure Sainte est une pratique éminemment réparatrice. C'est Notre-Seigneur lui-même qui la demanda à la B. Marguerite-Marie. «Un jour, dit-elle, le Saint-Sacrement étant exposé, mon bon Mitre se présenta à moi et il me découvrit jusqu'à quel point il avait aimé les hommes dont il ne recevait en retour que de l'ingratitude: Ce qui m'est plus sensible, ajoutait-il, que tout ce que j'ai souffert en ma Passion… Ils n'ont pour moi que des rebuts et des froideurs… Toi, du moins, donne-moi ce plaisir de suppléer à leur ingratitude autant que tu peux en être capable…

Toutes les nuits du jeudi au vendredi, je te ferai participer à cette mortelle tristesse que j'ai bien voulu souffrir au jardin des Olives… Et pour m'accompagner dans cette humble prière que je présentai alors à mon Père, tu te lèveras entre onze heures et minuit, et te prosterneras la face contre terre, tant pour apaiser la divine colère en de­mandant miséricorde pour les pécheurs, que pour adoucir en quelque façon l'amertu­me que je sentais de l'abandon de mes Apôtres, qui m'obligea à leur reprocher de n'avoir pu veiller une heure avec moi» (V. de la B. M.-M.).

Pour les personnes inscrites dans la Confrérie de l'Heure Sainte êta­blie au monastère de la Visitation à Paray-le-Monial1, il y a indulgence plénière chaque fois que l'on fait l'heure sainte dans les conditions pre­scrites par les Statuts, aux conditions ordinaires, Confession, Commu­nion, prière aux intentions du Souverain-Pontife (La Communion peut se faire le jeudi ou le vendredi).

Mgr d'Héricourt, évêque d'Autun, le 28 dec. 1863, a étendu à tous les fidèles, en vertu d'un bref de N. S. P. le Pape Grégoire XVI, la facul­té de commencer l'Heure Sainte, DES LE MOMENT OU IL EST PERMIS DE RECITER L'OFFICE DU JOUR SUIVANT. En hiver on peut donc com­mencer l'heure saint à deux heures et en été à 4 heures.

Pour en faire partie, il faut envoyer son nom au Monastère de la Visitation à Paray-le-Monial; et en peut inscrire en général toute une communauté, sans qu'il soit nécessaire de recourir à l'inscription nominale.

EXERCICE POUR L'HEURE SAINTE

Ant. Coepit contristari et moe­stus esse et ait: Tristis est anima mea usque ad mortem.Ant. Jésus commença être acca­blé de tristesse et de douleur, et il dit: Mon âme est triste jusqu'à la mort.
HYMNUS

Aspice ut Verbum Patris, a super­nis
Sedibus, clemens et amore fla­grans.
Perditis culpa genitis mederi
Pergit Adami.
HYMNE

Contemplez le Verbe du Père:
Descendu des splendeurs des cieux,
Il vient sauver, dans son amour,
Le malheureux enfants d'Adam.
Flebilem mundi miserans ruinam,
Et volens nostros reparare casus,
Orat, et prona veniam precatur
Fronte Magister.
Il a compassion de nos maux,
Il veut réparer notre ruine,
Chrétiens, votre Dieu va prier:
Le Dieu du ciel est à genoux.\\
Fluctuat secum tot acerba volvens:
Hunc, ait supplex, calicem dolo­ris,
Mi pater, transfer, tua sed volun­tas,
Non mea fiat.
Ecoutez sa prière: «O Père,
Eloignez de moi ce calice,
Et pourtant, si vous le voulez,
Je l'accepte: Fiat, fiat!»\\
Cum premat tristis pavor ima cor­dis,
Deficit languens Dominus: per ar­tus
Sanguinis sudor fluit, atque guttis Terra madescit.
L'épouvante opprime son Cœur,
Le Seigneur tombe défaillant:
Voilà qu'une sueur sanglante
Coule sur ses membres sacrés.\\
At celer summo veniens Olympo, Angelus Jesum recreat jacentem: Corporis vires redeunt, novoque Robore surgit.Mais un Ange du haut des cieux
Accourt: il console Jésus.
Son corps défaillant se ranime,
Il se relève; il est debout.\\
Laus, honor Patri genitaeque Pro­li,
Cui datum nomen super omne no­men;
Et Paracleto decus atque virtus
Omne per aevum.
Amen.\\
Gloire, honneur au Père et au Fils;
Son nom est saint, son nom est grand;
Gloire â l'Esprit Consolateur,
Gloire à Dieu pour l'Eternité.
Ain­si soit-il.
Ant. Caepit…\\Ant. Jésus commença…
OREMUS

Respice, quaesumus, misericor­dissime Deus, in Cor Jesu dilectis­simi Filii tui, in quo tibi bene com­placuisti, ejusque sanctissimi Cor­dis doloribus, quos nostri amore pertulit, et dignis satisfactionibus quas pro nobis tibi persolvit placa­tus, concede nobis contrito corde petentibus nostrorum veniam pec­catorum, et tanto Jesu amore cor nostrum accende, ut divini sui Cordis affectibus toti incensi, nihil aliud desideremus et amemus quam te, Deum cordis nostri. Qui vivis et regnas.\\
PRIONS

Nous vous en prions, ô Dieu plein de miséricorde, jetez vos re­gards sur le Cœur de votre Fils bien-aimé, Jésus, en qui vous avez mis toutes vos complaisances; laissez-vous fléchir par les douleurs que ce Cœur Sacré a souffertes pour notre amour, et par les sa­tisfactions surabondantes qu'il a offertes pour nous; accordez-nous le pardon de nos péchés que nous vous demandons avec un cœur contrit, et embrasez notre cœur d'un si grand amour pour Jésus, que tout brûlants de charité pour son divin Cœur, nous ne dési­rions, nous n'aimions rien en de­hors de vous, ô le Dieu de notre cœur, qui vivez et régnez dans tous les siècles des siècles.\\

A LA PREMIERE PROSTRATION

Ant. Positis genibus orabat di­cens: Pater, si vis, transfer calicem istum a me, verumtamen non mea voluntas, sed tua fiat.Ant. Il fléchit les genoux et pria en disant: Père, si vous le voulez, éloignez de moi ce calice; cepen­dant, que votre volonté s'accom­plisse, et non pas la mienne.
PSALMUS LIV

Exaudi, Deus, orationem meam, et ne despexeris depreca­tionem meam: * intende mihi et exaudi me.\\
PSAUME LIV

Exaucez, ma prière, ô mon Dieu: et ne méprisez pas mon humble supplication: regardez­moi favorablement, et exaucez-moi.
Contristatus sum in exercitatio­ne mea: *et conturbatus sum a vo­ce inimici, et a tribulatione pecca­toris.
J'ai été rempli de tristesse dans l'exercice et la méditation de ma misè-re:* et le trouble m'a saisi à la voix menaçante de l'oppression que je souffre de la part du pécheur.
Quoniam declinaverunt in me iniquitates, et in ira molesti erant mihi.Car ils m'ont chargé de plu­sieurs iniquités dont je ne suis point coupable,* et dans leur colère, ils m'ont affligé.
Cor meum conturbatum est in me,* et formido mortis cecidit su­per me.Mon cœur s'est troublé au de­dans de moi, * et la crainte de la mort est venue fondre sur moi.
Timor et tremor venerunt super me,* et contexerunt me tenebrae.J'ai été saisi de frayeur et de tremblement,* et j'ai été couvert de ténèbres, ne sachant quel parti je devais prendre.
Et dixi: quis dabit mihi pennas sicut columbae, * et volabo et re­quiescam?\\Alors j'ai dit: Qui me donnera des ailes comme à la colombe, afin que je puisse m'envoler dans quelque désert et m'y reposer.
Ecce elongavi fugiens, * et mansi in solitudine.\\En même temps je me suis éloigné par la fuite,* et j'ai demeuré dans la solitude.
Expectabam eum, qui salvum me fecit* a pusillanimitate spiritus et tempestate.\\J'attendais là le secours de celui qui m'a enfin sauvé* de l'abatte­ment de mon esprit et de la tempête excitée par mes ennemis contre moi.
Preaecipita, Domine, divide lin­guas eorum: * quoniam vidi iniqui­tatem et contradictionem in civita­te.\\Précipitez-les, Seigneur, lui disais je dans l'ardeur de ma prière; di­visez leurs langues afin qu'ils ne puissent s'accorder dans les conseils qu'ils voudront prendre contre moi. * Ils méritent que vous les traitiez ainsi, Sei­gneur, car j'ai vu la ville toute plei­ne d'iniquité et de contradiction.
Die ac nocte circumdabit eam super muros ejus iniquitas: * et la­bor in medio ejus et injustitia.\\L'iniquité l'environnera jour et nuit, elle est montée sur ses murail­les.* Le travail et l'injustice sont au milieu d'elle.
Et non defecit in plateis ejus* usura et dolus,\\Il n'y a qu'usure et tromperie dans ses places publiques: et ce qui m'est insupportable, j'ai été trahi par celui que je croyais le plus attaché à moi.
Quoniam si infmicus meus ma­ledixisset mihi, * sustinuissem uti­que.Car si celui qui était mon enne­mi m'avait chargé de malédic­tion,* je l'aurais plutôt souffert.
Et si is, qui oderat me, super me magna locutus fuisset: * abscondis­sem me forsitan ab eo.\\Et si celui qui me haïssait avait parlé de moi avec mépris et avec hau­teur: * peut-être que je me serais ca­ché de lui.
Tu vero homo unanimis, * dux meus et notus meus.\\Mais c'est vous qui viviez dans un même esprit avec moi,* qui étiez le chef de mon conseil et dans mon étroite confidence.
Qui simul mecum dulces capie­bas cibos: * in domo Dei ambulavi­mus cum consensu.\\Qui trouviez tant de douceur à vous nourrir des mêmes viandes que moi:* et avec qui je marchais avec tant d'union dans la maison de Dieu: c'est vous, dis-je, qui vous êtes élevé contre moi et qui vous êtes joint à mes ennemis.
Veniat mors super illos: * et de­scendant in infernum viventes.\\Que la mort les vienne accabler, * et qu'ils descendent tout vivants dans l'enfer.
Quoniam nequitiae in habitacu­lis eorum: * in medio eorum.\\Cela sera ainsi, Seigneur, parce que leurs demeures sont pleines de mali­ce et d'iniquité:* et qu'eux-mêmes en sont tout remplis.
Ego autem ad Deum clamavi: et Dominus salvabit me.Mais pour moi, j'ai crié vers Dieu:* et le Seigneur me sauvera.
Vespere et mane et meridie nar­rabo et annuntiabo: * et exaudfet vocem meam.Le soir, le matin et à midi, je ra­conterai et j'annoncerai ma misère au Seigneur* et il exaucera ma voix.
Redimet in pace animam meam ab his qui appropinquant mihi: quoniam inter multos erant me­cum.\\Il me donnera la paix et il rachè­tera mon âme des mains de ceux qui s'approchent de moi pour me faire périr et auxquelles je n'aurais pu résister sans son secours: * car ils étaient en grand nombre contre moi.
Exaudiet Deus, et humiliabit il­los: * qui est ante saecula.\\Dieu m'exaucera: il me donnera le secours que je lui demande contre mes en­nemis et il les humiliera:* lui qui subsiste avant tous les siècles.
Non enim est illis commutatio, et non timuerunt Deum: * extendit manum suam in retribuendo.\\Car il n'y a point de change­ment â attendre en eux parce qu'ils n'ont point la crainte de Dieu:* C'est pourquoi il a étendu sa main pour leur rendre ce qu'ils méri­taient.
Contaminaverunt testamentum ejus: divisi surit ab ira vultus ejus: * et appropinquavit cor illius.\\Ils ont souillé son alliance; et pour les punir ils ont été dissipés par la colère de son visage: * et son cœur s'est approché de moi pour me défendre d'un ennemi qui, ayant la guer­re dans le cœur, avait la douceur du lait dans la bouche.
Molliti surit sermones ejus super oleum, * et ipsi surit jacula.\\Car ses discours sont plus doux que l'huile,* mais ils sont en même temps comme des flèches qui donnent la mort.
Jacta super Dominum curam tuam, et ipse te enutriet: * non da­bit in aeternum fluctuationem ju­sto.\\Vous m'avez préservé de leurs blessu­res, ô mon Dieu! Abandonnez donc aussi au Seigneur le soin de ce qui vous regarde, vous tous qui êtes dans la misère, et lui-même vous nourri­ra: * et si vous êtes persécutés par vos en­nemis, il vous en délivrera, car il ne laissera point le juste dans une éternelle agitation de la part des mé­chants.
Tu vero, Deus, deduces eos, * in puteum interitus.\\Mais, mon Dieu, vous les perdrez, ces méchants;* vous les conduirez dans le puits de la mort sans leur donner le temps de se fortifier sur la ter­re.
Viri sanguinum et dolosi non di­midiabunt dies suos:*ego autem sperabo in te, Domine.\\Car les hommes sanguinaires et trompeurs n'arriveront point à la moitié de leurs jours:* mais pour moi, Seigneur, comme je mettrai en vous mon espérance, vous me proté­gerez jusqu'à la fin de ma vie.
Gloria Patri…Gloire au Père…
Ant. Positis genibus orabat di­cens: Pater, si vis, transfer calicem istum a me, verumtamen non mea voluntas, sed tua fiat.\\Ant. Il fléchit les genoux et pria en disant: Père, si vous le voulez, éloignez de moi ce calice; cepen­dant, que votre volonté s'accom­plisse, et non pas le mienne.
OREMUS

Domine Jesu Christe, qui ineffa­biles Cordis tui divitias novo amo­ris miraculo Ecclesiae tuae aperire dignatus es, per hunc ipsum amo­rem te supplices rogamus, da nobis amabilissimum hoc nostrique amantissimum Cor ita amare et re­damare, ut simul etiam injurias ab ingratis mortalibus praesertim in amoris sacramento eidem illatas, dignis obsequiis compensare valea­mus. Qui vivis et regnas.
PRIONS

Seigneur Jésus, qui par un nou­veau prodige de votre amour, avez daigné ouvrir à votre Église les ri­chesses ineffables de votre Cœur, faites que nous puissions rendre à ce Cœur très aimable amour pour amour, et par de dignes homma­ges, réparer les outrages que l'in­gratitude des hommes lui fait es­suyer. Vous qui vivez et régnez…\\

(Quelques minutes d'oraison).

A LA SECONDE PROSTRATION

Ant. Et venit ad discipulos suos, et invenit eos dormientes et dicit Petro: sic non potuistis una hora vigilare mecum.\\Ant. Puis il vint vers ses disciples et les ayant trouvés endormis, il dit à Pierre: «Vous n'avez donc pu veiller une heure avec moi».
PSALMUS LXXVI
PSAUME LXXVI
Voce mea ad Dominum clama­vi: * voce mea ad Deum, et inten­dit mihi.J'ai élevé ma voix et j'ai crié au Seigneur: * j'ai poussé ma voix vers Dieu, et il m'a écouté.
In die tribulationis meae Deum exquisivi, manibus meis nocte contra eum: * et non sum decep­tus.\\J'ai cherché Dieu au jour de mon affliction et j'ai tendu mes mains vers lui durant la nuit:* et je n'ai pas été trompé dans l'espérance que j'ai eue qu'il serait touché de mes maux.
Renuit consolari anima mea, memor fui Dei, et delectatus sum, et exercitatus sum: et defecit spiri­tus meus.\\Ils ont été si grands que mon âme a refusé toute consolation, *mais je me suis souvenu de Dieu et j'y ai trouvé ma joie: je me suis exercé dans la méditation de ses di­vines protections et mon esprit est tombé dans la défaillance par la douleur de me voir si éloigné de lui.
Anticipaverunt vigilias oculi mei: * turbatus sum, et non sum locutus.\\Et dans le désir que j'avais de me rapprocher de mon Dieu, mes yeux de­vançaient les veilles et les sentinelles de la nuit: * j'étais plein de trouble et ne pouvais parler.
Cogitavi dies antiquos: * et an­nos aeternos in mente habui.\\Je songeais aux jours anciens: et j'avais les années éternelles dans l'esprit, cherchant dans tout ce que vous avez fait, ô mon Dieu, en faveur de votre peuple, de quoi adoucir ma peine.
Et meditatus sum nocte cum corde meo, * et exercitabar, et sco­pebam spiritum meum.\\Ainsi je méditais durant la nuit au fond de mon cœur les effets admi­rables de votre bonté et de votre puissan­ce, * et m'entretenant en moi­même de ces merveilles, j'agitais et je roulais dans mon esprit plusieurs pensées.
Numquid in aeternum projiciet Deus:* aut non apponet ut com­placitior sit adhuc?\\Je disais: Dieu nous rejettera-t-il donc pour toujours?* ou ne pourra-t-il plus se résoudre à nous être favorable?
Aut in finem misericordiam suam abscindet, * a generatione in generationem?Nous privera-t-il de sa miséri­corde,* éternellement et dans la suite des races?
Aut obliviscetur miseri Deus? Aut continebit in ira sua miseri­ cordias suas?\\Dieu oubliera-t-il sa bonté com­patissante?* et sa colère arrêtera-t­ elle pour toujours le cours de sa miséricorde?
Et dixi: Nunc caepi: * haec mu­tatio dexterae Excelsi.\\J'ai dit: c'est maintenant que je commence à respirer: * Ce change­ment de notre fortune est l'œuvre du Très-Haut.
Memor fui operum Domini* quia memor ero ab initio mirabi­lium tuorum.\\Car je me suis souvenu des œuvres du Seigneur:* Je me souvien­drai de toutes les merveilles que vous avez faites, ô mon Dieu, depuis l'origine du monde.
Et meditabor in omnibus operi­bus tuis: * et in adinventionibus tuis exercebor.\\Et je méditerai sur toutes vos œuvres: * Je considérerai les se­crets de votre conduite et je m'écrie­rai:
Deus, in sancto via tua: quis Deus magnus sicut Deus noster?* tu es qui facis mirabilia.\\O Dieu, vos voies sont toutes dans la sainteté: Quel est le Dieu aussi grand que notre Dieu?* Vous êtes le Dieu qui opérez des merveilles.
Notam fecisti in populis virtu­tem tuam: * redemisti in brachio tuo populum tuum, filios Jacob et Joseph.\\Vous avez fait connaître parmi les peuples votre puissance:* lors­que vous avez racheté votre peuple, les enfants de Jacob et de Joseph par la force de votre bras.
Viderunt te aquae, Deus, vide­runt te aquae: * et timuerunt, et turbatae sunt abyssi.\\Alors les eaux vous ont vu, ô Dieu: les eaux de la mer rouge vous ont vu:* et elles ont eu peur et les abîmes ont été troublés.
Multitudo sonitus aquarum: vocem dederunt nubes.\\Les eaux du ciel sont tombées sur vos ennemis en abondance et avec un grand bruit,* et les nuées ont fait retentir leur voix.
Etenim sagittae tuae transeunt: vox tonitrui tui in rota.\\Vos foudres, comme des flèches perçantes, ont été lancées contre eux: * et la voix de votre tonnerre a éclaté sur les roues de leurs chariots pour les renverser.
Illuxerunt coruscationis tuae or­bi terrae: * commota est, et contre­muit terra.Vos éclairs ont fait briller leur lumière dans toute la terre:* elle en a été émue et elle en a tremblé.
In mari via tua, et semitae tuae in aquis multis: * et vestigia tua non cognoscentur.\\Vous vous êtes ouvert un che­min dans la mer: vous avez mar­ché au milieu des eaux:* et les tra­ces de vos pieds n'y ont pas été connues.
Deduxisti sicut oves populum tuum, * in manu Moysi et Aaron.\\Vous avez conduit ainsi votre peuple comme un troupeau de bre­bis,* par les mains de Moïse et d'Aaron.
Gloria Patri…\\Gloire au Père…\\
Ant. Et venit.Ant. Puis il vint…
OREMUS

Domine Jesu Christe, qui inef­fabiles Cordis tui divitias Ecclesiae tuae novo beneficio aperire digna­tus es, concede ut hujus sacratissi­mi Cordis amori respondere et in­jurias eidem afflictissimo Cordi ab ingratis hominibus illatas, dignis obsequiis compensare valeamus. Qui vivis et regnas.\\
PRIONS

Seigneur Jésus-Christ, qui par un nouveau bienfait de votre Cœur, avez daigné ouvrir à votre Eglise les richesses ineffables de ce divin Cœur, faites que nous puis­sions rendre à ce Cœur adorable amour pour amour, et par de di­gnes hommages, réparer les outra­ges que l'ingratitude des hommes lui fait essuyer. Vous qui vivez et régnez.

(Quelques minutes d'oraison).

A LA TROISIEME PROSTRATION
PSAUME CI

Domine exaudi orationem meam: * et clamor meus ad te ve­niat.Seigneur, exaucez ma prière: et que mes cris s'élèvent jusqu'à vous.
Non avertas faciem tuam a me: in quacumque die tribulor, inclina ad me aurem tuam.\\Ne détournez point votre visage de dessus moi:* en quelque jour que je me trouve affligé, rendez­vous attentif à ma voix.
In quacumque die invocavero te,* velociter exaudi me.\\En quelque jour que je vous in­voque,* exaucez-moi prompte­ment.
Quia defecerunt sicut fumus dies mei: * et ossa mea sicut cre­mium aruerunt.\\Car mes jours se sont évanouis comme la fumée: * et mes os sont devenus aussi secs que le bois des­tiné à allumer le feu.
Percussus sum ut faenum, et aruit cor meum: * quia oblitus sum comedere panem meum.\\Parce que j'ai été frappé par les fléaux de votre colère, comme l'herbe par les rayons du soleil: * et mon cœur s'est desséché parce que, dans mon extrême affliction, j'ai oublié de man­ger mon pain.
A voce gemitus mei* adhaesit os meum carni meae.Et à force de gémir,* je n'ai plus que la peau collée sur les os.
Similis factus sum pelicano soli­tudinis: * factus sum sicut nyctico­rax in domicilio.\\Je suis devenu semblable au pé­lican qui habite dans la solitude: je suis devenu comme le hibou qui se retire dans les lieux obscurs des maisons.
Vigilavi,* et factus sum sicut passer solitarius in tecto.\\J'ai veillé,* et je suis devenu comme un passereax qui se tient seul sur un toit.
Tota die exprobrabant mihi ini­mici mei: * et qui laudabant me ad­versum me jurabant.\\En cet état mes ennemis me fai­saient durant tout le jour de conti­nuels reproches:* et ceux qui me louaient auparavant faisaient des imprécations contre moi.
Quia cinerem tanquam panem manducabam, * et potum meum cum fletu miscebam.Parce que je mangeais la cendre comme le pain,* et que je mêlais mes larmes avec ce que je buvais.
A facie irae et indignationis tuae: * quia elevans allisisti me.\\J'ai tremblé en face de votre co­lère et de votre indignation: * et vous m'avez brisé après m'avoir élevé.
Dies mei sicut umbra declinave­runt: * et ego sicut faenum arui.\\De sorte que mes jours se sont éva­nouis comme l'ombre:* et je suis devenu sec comme l'herbe qui est brûlée par le soleil.
Tu autem Domine, in aeternum permanes: * et memoriale tuum in generationem et generationem.\\Pour vous, Seigneur, vous sub­sistez éternellement et la mémoire de votre nom passera de race en race.
Tu exurgens misereberis Sion: quia tempus miserendi ejus, quia venit tempus.\\Levez-vous, o mon Dieu, ayez pitié de Sion: * parce qu'est venu le temps auquel vous aviez promis d'avoir pitié d'elle.
Quoniam placuerunt servis tuis lapides ejus: * et terme ejus misere­buntur.Car ses ruines ont été agréables à vos serviteurs:* et sa terre déso­lée excitera la pitié.
Et timebunt Gentes nomen tuum, Domine,* et omnes reges terme gloriam tuam.\\Alors toutes les nations crain­dront votre nom, Seigneur, * et tous les rois de la terre révéreront votre gloire.
Quia aedificavit Dominus Sion:* et videbitur in gloria sua.\\Parce qu'ils verront que le Sei­gneur aura rebâti Sion:* et qu'il y paraîtra dans toute sa gloire.
Respexit in orationem humi­lium: * et non sprevit precem eo­rum.Il a regardé la prière des hum­bles:* et il n'a point méprisé leurs demandes.
Scribantur haec in generatione altera:* et populus qui creabitur laudabit dominum.\\Que ces choses soient écrites pour l'instruction des autres races: * et le peuple nouveau qui sera créé louera le Seigneur.
Quia prospexit de excelso sancto suo: * Dominus de caelo in terram aspexit.Parce qu'il a regardé du haut de son lieu saint: * le Seigneur a re­gardé du ciel sur la terre.
Ut audiret gemitus compedito­rum: * ut solveret filios interempto­rum:Pour entendre les gémissements des captifs: * et délivrer les enfants de ceux qui ont été mis à mort.
Ut annuntient in Sion nomen Domini:* et laudem ejus in Jeru­salem.\\Afin que délivrés, ils annoncent dans Sion le nom du Seigneur:* et qu'ils publient ses louanges dans Jérusalem.
In conveniendo populos in unum: * et reges ut serviant Do­mino.\\Lorsque les peuples de la terre et les rois des nations* s'assembleront pour servir le Seigneur.
Respondit ci in via virtutis suae: * Paucitatem dicrum meo­rum nuntia mihi.\\L'affligé, pendant qu'il marchait en­core dans sa force, a dit au Sei­gneur:* Faites-moi connaître si le petit nombre de mes jours me per­mettra de voir ces merveilles.
Ne revoces me in dimidio die­rum meorum: * in generationem et generationem anni tui.\\Ne me rappelez pas à vous lors­que je ne suis encore qu'à la moitié de mes jours:* pour vous, Seigneur, vos années s'étendent au delà de tous les siècles.
Initio tu, Domine, terram fun­dasti: * et opera manuum tuarum sunt caeli.\\C'est vous, Seigneur, qui avez, dès le commencement, fondé la terre: * et les cieux sont l'ouvrage de vos mains.
Ipsi peribunt, tu autem perma­nes: * et omnes sicut vestimentum veterascent.Ils périront, mais vous demeu­rez toujours:* ils vieilliront tous comme un vêtement qui s'use.
Et sicut opertorium mutabis cos, et mutabuntur: * tu autem idem ipse es, et anni tui non defi­cient.\\Et vous les changerez comme un habit dont on se couvre et ils se­ront en effet changés en de nouveaux cieux et une terre nouvelle: * mais vous êtes toujours le même et vos an­nées ne passeront point.
Filii servorum tuorum habita­bunt: * et semen eorum in saecu­lum dirigetur.\\Ainsi les enfants de vos servi­teurs habiteront la terre:* et leur postérité y sera conduite pour tous les siècles.
Gloria Patri…\\Gloire au Père…\\
Ant. Apparuit autem illi angelus de caelo confortants cum. Et factus in agonia prolixius orabat.\\Ant. Un ange descendu du ciel lui apparut et vint le réconforter. Et en­trant en agonie, il pria longtemps.
OREMUS PRIONS
Da nobis, quaesumus, Domine, in sanctitate tua, per Cor dilectissi­mi Filii tui, ita créatures omnibus mori, ut totis animae nostrae viri­bus ad te suspirantes, cum beata Virgine Maria et omnibus sanctis, conversatio nostra sit in Corde Unigeniti tui, ubi mundanorum oblita, magnificet anima nostra Dominum, et cum eis exultet spiri­tus poster in Deo salutari suo. Per eumdem Christum.
\\
Accordez-nous, nous vous en prions, Seigneur, dans votre sain­teté et par le Cœur de votre Fils bien-aimé, de mourir si complète­ment à toutes les créatures, que soupirant vers vous de toutes les forces de notre âme nous ne vi­vions plus, comme la Très sainte Vierge et tous les saints, que dans le Cœur de votre Fils unique, où notre âme, oubliant le monde, glo­rifiera le Seigneur et se réjouira avec eux en Dieu son Sauveur. Par le même Jésus-Christ.

(Quelques minutes d'oraison).

Parce, Domine, parce populo tuo: ne in aeternum irascaris nobis (Ter).\\Pardonnez, Seigneur, pardon­nez à votre peuple: ne soyez pas éternellement irrité contre nous (Trois fois).

AUTRE METHODE POUR L'HEURE SAINTE
PRIERE PREPARATOIRE

O très miséricordieux Sauveur, livré pour nous aux angoisses et aux douleurs de l'agonie au jardin de Olives, nous voici prosternés près de vous, comme pour répondre à l'invitation que vous adressez à vos Apô­tres: «Demeurez ici et veillez avec moi», et aussi pour ne pas entendre en nous-mêmes ce doux reproche: «Vous n'avez pas pu veiller une heure avec moi». Daignez inspirer à nos cœurs, par ce saint exercice, une grande horreur du péché et de l'ingratitude, causes de votre agonie, et un grand amour pour vous, qui nous avez aimés jusqu'à vous revêtir de nos ini­quités, les prendre sur vous, pour offrir à votre Père céleste, dans votre humanité souffrante, l'expiation qui devait nous en mériter le pardon. Et vous, ô divine Mère de douleur, au nom de ces angoisses que vous avez sans doute ressenties en votre âme, pendant que votre Fils bien­aimé était livré aux douleurs inénarrables de Gethsemani, obtenez-nous la grâce de prier avec vous, de partager ses dispositions, et les vôtres, afin de participer abondamment aux mérites et à la vertu divine de sa Passion. Ainsi soit-il.

I

R. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi.

S. Quia per sanctam agoniam et passionem tuam redemisti mundum.

CONSIDERATION PRELIMINAIRE

Jésus se rend au jardin des olives

Et hymno dicto, exierunt in monteur oliveti. (Marc, XVI, 26). Et ayant rendu grâces, ils allèrent au Jardin des Olives.

Transportons-nous en esprit dans le vestibule du Cénacle: Notre­Seigneur est là avec ses Apôtres, sa Mère et quelques saintes femmes. Il n'y a qu'un instant, à l'institution de la divine Eucharistie, sa figure était rayonnante de joie, tout illuminée de bonheur; maintenant un voile de tristesse est descendu sur son visage, son regard dit adieu à Marie; il lui dit d'être forte, courageuse, d'unir son sacrifice au sien, afin de pou­voir contribuer, elle aussi, à sauver les hommes; il lui dit toute la peine qu'il éprouve à la pensée de tout ce qu'elle va endurer, lorsqu'elle verra qu'on le traite avec tant de cruauté; il semble lui dire de se considérer déjà comme n'ayant plus de Fils, et cette divine Mère saisit et comprend toutes ces pensées, tous ces sentiments. Elle offre son sacrifice à Dieu le Père, mais dans son amour de mère, il lui semble qu'il y aura quelque moyen de racheter le monde, sans qu'il en coûte tant à ce cher Fils. L'amour maternel, la soumission à la volonté divine, le désir qu'elle a du salut des âmes livrent à ce pauvre cœur une lutte bien terrible. Jésus le comprend et cette vue lui cause une douleur amère; c'est le premier pas dans la voie du sacrifice; pour nous racheter, il doit consentir à im­moler sa Mère avant de s'immoler lui-même.

Il s'éloigne avec ses Apôtres. Il est triste et ses paroles sont effrayantes. Ses disciples se regardent avec une sorte d'inquiétude pour eux-mêmes et de compassion pour leur Maître affligé.

Il ne perd pas de vue l'apôtre infidèle qui est dans les rues de Jérusa­lem, conduit par Satan, et son Cœur est navré de tristesse. Tous ceux qui l'entourent sont pensifs et tristes, surtout Pierre, car Jésus lui a pré­dit son triple reniement, et ce souvenir l'afflige.

C'est ainsi qu'ils arrivent à Gethsémani. Ah! qu'il est pénible à ce di­vin Sauveur de se séparer des huit Apôtres, qu'il laisse au bas du jardin, pour ne prendre avec lui que Pierre, Jacques et Jean! Plus il avance, plus sa tristesse augmente. Ses soupirs et son regard reviennent souvent à eux. Il songe à leur faiblesse en face de la tentation et de l'épreuve qu'ils vont subir. «Veillez et priez, afin que vous n'entriez point en tentation», dit-il à Pierre, Jacques et Jean, en les quittant pour se retirer dans sa grotte et prier.

PRIERE

O Jésus, notre adorable Sauveur, avant de pénétrer avec vous dans cette grotte qui fait frémir d'horreur, laissez-nous tomber à vos pieds et vous demander la grâce d'avoir un cœur sensible pour toutes vos souf­frances; faites-nous partager cette tristesse, que vous a causée la sépara­tion douloureuse de votre divine Mère et de vos Apôtres. Quelle dou­leur, mon doux Jésus, de vous séparer de ceux que vous aimez, pour al­ler souffrir, mourir pour des ingrats comme nous! Ah! que nos cœurs, brisés par la douleur et le regret, ne redoutent pas de pénétrer dans les obscurités de la grotte, pour y veiller, prier et gémir en union avec vous, nous vous en supplions par les mérites de cette tristesse que vous a cau­sée cette douloureuse séparation. Ainsi soit-il.

II

S. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi.

R. Quia per sanctam agoniam et passionem tuant redemisti mundum.

PREMIER POINT

Première agonie de Jésus

Progressus pusillum, procidit in Jactent suam orans. (Matt XXVI, 39). Il s'éloigna un peu et se prosterna la face contre terre pour prier.

Le moment est venu où Dieu le Père va, selon la parole du prophète, mettre sur ce Fils les iniquités de nous tous14). Le Fils se dévoue volontai­rement pour nous15) et le Père consent pour notre salut à poursuivre sur son propre fils les droits de sa justice.

Il aime tant le monde qu'il livre Jésus pour nous sauver16), et non seule­ment il le livre mais il le frappe lui-même à cause des iniquités de son peuple17). Il fait plus encore, car pour rendre son sacrifice plus méritoire, il le lui fait accomplir dans l'infirmité de la nature humaine en lui reti­rant, en quelque sorte, sa divinité, pour laisser son âme et son corps aux prises avec les infirmités de la chair, en face des iniquités du monde et des souffrances de sa Passion. Dominus voluit conterere eum in infirmitate (Isaïe LIII, 10). Le Seigneur a voulu le broyer dans la faiblesse, a dit le prophe­te Isaïe; puis il le délaisse lui-même, car il ajoute encore par la bouche de son prohète: In momento indignationis abscondi faciem meam parumper a te (Isaïe LIV. 8. Au jour de ma colère, je t'ai momentanément caché ma face.

A genoux et le front penché jusqu'à terre, Jésus s'offre donc comme victime pour les péchés du monde. Mais la justice demandait pour pou­voir frapper, que cette victime innocente assumât volontairement sur elle-même les iniquités à expier, et qu'elle consentît à la satisfaction im­mense qu'il fallait offrir. C'est alors que se présentent devant lui tous les crimes de l'humanité, depuis le péché d'Adam jusqu'aux dernières ini­quités, qui seront commises jusqu'à la fin du monde. Elle se présentent toutes comme pour entrer en lui, pour devenir lui-même, à mesure qu'il consent à les assumer. Il se voit peu à peu chargé, revêtu de toutes les abominations de la terre: les impiétés, les blasphèmes, les sacrilèges, les injustices, les turpitudes, les apostasies, les haines, les jalousies, les par­ricides. Tout cela fond sur lui et l'envahit; bientôt il est comme noyé dans une mer immense dont son regard divin peut à peine sonder la pro­fondeur et l'étendue.

L'humanité en lui se revêt de tous ces crimes, et la Divinité, devant la­quelle les anges saints eux-mêmes se voilent la face de leurs ailes, veut fuir cette abominable corruption, qui s'approche, qui semble l'attein­dre. Son âme toute sainte tend à suivre la Divinité qui s'enfuit; c'est une lutte suprême, une agonie terrible, une horreur insurmontable, qui fait frissonner tout son corps; une sueur abondante s'échappe de tous ses membres et coule jusqu'à terre.

Maudit de son Père, sans cesser d'être son Fils, délaissé de son Père, sans cesser d'être Dieu, il se tord comme un ver sous le poids de cette malédiction vengeresse du péché qu'il assume. Ne va-t-il pas mourir dans cette agonie terrible, et son Cœur brisé pourra-t-il supporter une aussi violente douleur? Non, un miracle de sa Toute-Puissance retient son âme captive dans son corps, ce n'est que le premier pas; il prend sur lui les iniquités de nous tous, et c'est Dieu le Père qui, pour nous sauver, les impute à son Fils; il poursuit le péché sur Celui qui ne l'avait point connu18).

Cependant, après une heure d'accablement, le Sauveur se relève et va vers ses apôtres.

Et venit ad discipulos suos et invenit eos dormientes (Matth. XXVI, 40). Il vint auprès de ses disciples et les trouva endormis.

Voyons ici notre divin Sauveur tout accablé de tristesse et d'horreur, défiguré, chancelant et presque incapable de se soutenir. On dirait qu'il va voir s'il trouvera un ami pour écouter le récit de ses douleurs, une âme pour compatir à ses tristesses. Il est en proie à des souffrances terri­bles; l'horreur des iniquités qu'il vient de voir se dérouler devant lui, dont il s'est revêtu, a pénétré jusqu'à la moëlle de ses os, une sueur froi­de couvre son corps, et il est là dans un endroit solitaire, livré à ses an­goisses; pas une âme compatissante qui lui fasse entendre une parole de consolation: partout la nuit obscure, l'abandon le plus absolu, le Ciel lui-même est d'airain, et le regard irrité de son Père ne voit plus en lui qu'un coupable chargé des iniquités du monde.

Son divin Cœur unit tout à la fois l'amour infini, incompréhensible, de sa nature divine et l'amour, semblable au nôtre, de sa nature humai­ne; il veut aimer et être aimé; il veut, il cherche un épanchement d'ami­tié pour dire sa douleur; il semble pressé d'aller trouver ceux qu'il a ap­pelés, non ses serviteurs, mais ses amis, car c'est vers ses Apôtres qu'il se hâte, pour demander consolation et assistance. Son regard se porte vers eux, mais, hélas! il se voit bien seul, car ils dorment tous les trois. Il les réveille, ils ont peur de lui, ils ont peine à le reconnaître, tant sa démar­che est incertaine, tant sa figure est contractée par la douleur et l'abatte­ment.

Ils ne savent trouver un mot pour le consoler. Il faut, au contraire, qu'il les ranime lui-même. Après leur avoir fait un amical reproche de ce qu'ils n'ont pu veiller avec lui, il leur dit encore: «veillez et priez afin que vous n'entriez point en tentation, car l'esprit est prompt, mais la chair est faible».

PRIERE

O Jésus, notre adorable Sauveur, vous voilà donc chargé de toutes nos iniquités; ce n'est plus à nous que votre Père céleste les attribue, il vient de vous en charger, vous, son Fils bien-aimé. O amour de Dieu le Père, que vous êtes grand! Vous livrez ce bon Jésus, ce Fils chéri, vous le mau­dissez en quelque sorte, vous l'immolez inexorablement pour des in­grats, pour des coupables comme nous. Et vous, ô Jésus, qui vous offrez à votre Père comme victime pour satisfaire sa justice, vous voilà écrasé, broyé sous le poids de nos iniquités. Pourrions-nous rester insensibles à tant de bonté? Que nos cœurs se brisent de douleur d'avoir contribué à l'immolation de l'adorable victime, qu'ils se pénètrent d'une horreur bien grande pour le péché et d'une reconnaissance bien vive pour un si grand amour. Mettez, ô Jésus, mettez ces dispositions en nos cœurs, nous vous le demandons par les mérites de cette grande douleur que vous a causée la vue de toutes nos iniquités.

Comme vos Apôtres, nous nous sommes endormis, nous n'avons pas songé à votre délaissement dans le sacrement de votre amour. Pardon, ô Jésus, de notre insensibilité, pardon d'avoir été si infidèles. Obtenez-­nous de pouvoir désormais veiller, gémir et prier avec vous, d'être fidè­les et dévoués. Nous vous en supplions par les mérites de la douleur poi­gnante que vous avez éprouvée en vous voyant délaissé par vos Apôtres. Ainsi soit-il.

III

R. Adoramus te, Chri'ste, et benedicimus tibi.

S. Quia per sanctam agoniam et passionem tuam redemisti mundum.

DEUXIEME POINT

Deuxième agonie de Jésus

Iterum secundo abiit et oravit. (Matt XXVI, 42). Il s'en alla de nouveau et pria.

Après cet entretien, Jésus retourne à sa grotte. Encore tout pénétré de l'horreur des premières visions, il est promptement saisi de frayeur à l'aspect de celles qu'il voit s'avancer maintenant. Sa nature frémit et s'épouvante, il se prosterne encore la face contre terre et considère la beauté primitive de l'âme humaine, avant le péché d'Adam et le triste état où son iniquité l'a réduite. Il voit le tort qu'elle s'est fait à elle-même et l'injure qu'elle a faite à Dieu, il s'offre pour opérer la réconciliation; Victime pure, sans tâche, il souffrira tout ce que réclame la Justice divi­ne, tout ce que demande le malheur de cette âme souillée.

Mais, ô angoisse! ô amertume! à quoi servira son sacrifice? Ne voit-il pas le plus grand nombre de ces âmes, qu'il veut sauver, se laisser enco­re entraîner vers le mal, comme par un penchant irrésistible, malgré les secours, les mérites de son sang répandu? Il voudrait les sauver, il veut mourir pour elles et il ne peut les ravir à la damnation. Et cette Eglise, dont il a déjà commencé à jeter les fondements, cette Eglise, sa fiancée céleste, pour laquelle il a quitté son Père, pour laquelle il va mourir et quitter sa Mère, il la voit, à travers les siècles, constamment en butte aux persécutions et aux hérésies, souffrant de la part de ses propres enfants, des déchirements plus dangereux et plus lamentables que les persécu­tions. A ce spectacle, il lui semble qu'on lui arrache ses membres, des lambeaux de sa chair, surtout près de son Cœur, quand il voit séduire et entraîner au mal les âmes consacrées par le sacerdoce ou la virginité. Quelle douleur! quel déchirement! c'est son épouse bien-aimée, ce sont ses enfants rachetés et presque sauvés qu'on lui enlève. Il les a reconquis par son sang répandu, il les a ornés de sa grâce, et ils deviennent la proie du péché; et les âmes privilégiées, auxquelles il veut prodiguer les témoi­gnages de son amour et les grâces de ses sacrements, victimes des ruses, des artifices du démon, se détourneront de la sainteté de leur vocation, pour lui causer le déboire affreux de l'ingratitude sous l'accablement de ses bienfaits.

Déjà même il se voit, à travers les siècles, prisonnier nuit et jour dans mille et mille sanctuaires, bien peu aimé et souvent outragé, méprisé dans le sacrement de son amour. Que d'enfants ingrats qui le méconnaîtront, que de prêtres indignes ou peu pénétrés de la grandeur des saints mystères! que de communions faites par routine et sans prépa­ration, comme sans fruit! Toutes ces pensées, toutes ces images de l'in­gratitude oppressent et déchirent son Cœur aimant. Lui, qui aime tant, se voir si peu aimé! Lui, qui veut nous sauver, compter tant de décep­tions! Quelle amertume! quelle affliction! Il se tord, comme un ver, sous l'étreinte de sa douleur, une abondante sueur de sang ruisselle de tout son corps, détrempe sa chevelure, ses vêtements et coule jusqu'à terre; par intervalles, un sanglot monte de sa poitrine oppressée, il répète sa prière: Mon Père, s'il est possible que ce calice s'éloigne de moi… cependant que votre volonté se fasse et non la mienne.

Et venit iterum et invenit eos dormientes (Matth XXVI, 43). Et il revint une seconde fois et les trouva endormis.

Au milieu de cette angoisse inexprimable, Jésus se relève tout pâle, tout défait, ses cheveux en désordre. Semblable à un homme qui ne pourrait supporter plus longtemps la vue d'un spectacle déchirant, il se lève et se dirige encore une fois vers ses Apôtres: la faiblesse, l'épouvan­te, le frémissement rendent sa démarche incertaine, il chancelle et tombe plusieurs fois.

Accablés par la tristesse, désolés de le savoir dans un état si lamenta­ble, les Apôtres sont là, affaissés sur leurs genoux, et cherchant le som­meil pour faire trêve à leur affliction'.

Les soupirs de Jésus, qui s'approche, attirent leur attention, mais il est si défiguré qu'ils croient voir un fantôme. Ils se lèvent promptement pour le soutenir. Il leur parle alors de la trahison de judas, des souffran­ces horribles qu'il doit endurer le lendemain, avant de mourir et d'être enseveli. Il leur recommande sa Mère, les saintes femmes et, comme à la dernière Cène, il leur dit d'être bien unis entre eux.

Tout cela a quelque chose de bien triste et de bien solennel à la fois, en un tel lieu, à une pareille heure, avec un tel accent. C'est un père mou­rant qui donne ses avis, fait. ses recommandations dernières à ses en­fants, mais à des enfants qui ne le comprennent pas à cause de leur trou­ble. Il était si divinement beau, il y a quelques heures au banquet eucha­ristique, et maintenant il est si misérablement changé. Qu'est-il arrivé et d'où provient cette tristesse? Que deviendront-ils s'il vient à leur man­quer? S'ils s'étaient égarés en se déclarant ses disciples!

Le divin Sauveur voit bien tout ce que ces cœurs renferment de préoc­cupations terrestres, il connaît la cause vraie de leur frayeur, de leur tri­stesse, et combien peu ils ont ce véritable amour, cet amour désintéressé qui s'appuie sur la foi, la confiance entière, et qui exclut l'intérêt person­nel. Mais non, il ne peut avoir à cette heure aucune consolation, et tan­dis que son Père se montre inexorable et lui présente le calice d'amertu­me, ses Apôtres lui présentent l'image vivante de tant de chrétiens qui ne l'aimeront que dans la consolation et le succès, et qui se montreront effrayés, hésitants, lorsqu'il se présentera à eux sous les traits austères du devoir ou de l'épreuve. L'abattement et la douleur pénètrent donc de plus en plus dans son âme, il veut retourner à la grotte pour se résigner dans la prière, mais il est incapable de se soutenir; ses Apôtres l'accom­pagnent et le laissent sans avoir pu lui dire une parole de consolation, l'effroi les gagne de plus en plus, et Jésus se remet à prier.

PRIERE

O Jésus, notre aimable Sauveur, pourrions-nous rester insensibles à cette lutte terrible qui vous a réduit à un tel état d'inexprimable douleur? Rendez nos cœurs sensibles au souvenir de tant de souffrances. Que nos

Invenit eos dormientes prae tristitia (Luc XXII, 41).

yeux versent jour et nuit des larmes abondantes sur nos propres ingrati­tudes et sur celles qui vous sont si pénibles, parce qu'elles vous viennent de vos enfants privilégiés. Permettez-nous du fond de notre misère, de vous demander qu'il nous soit donné de nous immoler pour vous, com­me vous vous êtes immolé pour nous; que nous cherchions toujours à dédommager votre Cœur adorable de tant de poignantes ingratitudes, par l'amour, la fidélité et la générosité à votre service. Nous vous de­mandons cette grâce, ô Jésus, par les mérites de cette sueur de sang que vous a procurée la vue de l'ingratitude des âmes.

Quelle douleur a dû vous saisir dans votre seconde visite à vos Apô­tres! Vous voilà encore obligé de vous retirer, sans avoir pu recevoir d'eux une parole de consolation, ni leur faire comprendre votre afflic­tion. Que de fois n'êtes-vous pas sorti de votre tabernacle pour venir nous dire votre délaissement, vos douleurs et vos tristesses dans la divine Eucharistie? Mais, hélas! nos cœurs lâches et tièdes ne vous ont pas compris ou n'ont pas voulu vous écouter, parce que les sacrifices à faire, la route à suivre étaient trop difficiles. Que de fois n'avons-nous pas con­triste votre Cœur adorable, ô Jésus. Pardon, oui, pardon d'avoir été sourds à votre voix, faites qu'à l'avenir nous soyons plus genereux, plus fidèles, plus dévoués, vous écoutant dans la tristesse comme dans la joie, vous aimant uniquement pour vous et non pour vos faveurs. Nous vous le demandons par les mérites de cette douleur, que vous a causée la vue de la lâcheté et des préoccupations terrestres de vos Apôtres. Ainsi soit­il.

IV

R. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi.

S. Quia per sanctam agoniam et Passionem tuam redemisti mundum.

TROISIEME POINT
Troisième agonie de Jésus

Et reliais illis, iterum abiit et oravit tertio (Matth XXVI, 44). Les ayant lais­sés, il s'en alla de nouveau et pria pour la troisième fois.

L'angoisse et l'affliction grandissent dans le Cœur de Jésus, à mesure que le temps avance. Tout ce qu'il doit souffrir se présente en ce mo­ment devant ses yeux et sa pensée. Il voit par avance sa Passion dans toute son horreur; toutes ses souffrances, toutes ses douleurs, depuis le baiser de judas jusqu'à son dernier soupir, se montrent, se pressent,

s'approchent comme si elles le saisissaient déjà. Il en est effrayé, il fré­mit, il soupire, il lutte. Une sueur de sang très abondante couvre son corps et coule jusqu'à terre en larges gouttes. Ah! quelle lutte! quel com­bat entre sa nature qui fléchit et son amour pour les âmes qui périssent! Mon Père, s'écrie-t-il, s'il est possible que ce calice s'éloigne de moi.

Mais ne voit-il pas de son regard divin les Limbes s'ouvrir devant ses yeux, et toutes les âmes qui s'y trouvent renfermées se présenter comme pour le supplier de ne pas reculer devant le sacrifice, de ne pas les laisser plus longtemps captives loin de Dieu, dans cette prison où elles languis­sent? Ne voit-il pas ensuite tous les martyrs, les confesseurs, les vierges, en un mot tous les saints qui doivent un jour sanctifier leurs œuvres avec les mérites de sa Passion, paraître devant ses yeux avec une beauté ad­mirable, chacun selon son rang et ses mérites? Ce magnifique spectacle se déroule devant lui, et son âme est toute transportée, car il aime les âmes, et s'il le fallait il souffrirait pour une seule tout ce qu'il doit souf­frir. Mais le calice est bien amer, et son Père inexorable le lui présente toujours. Il faut qu'il l'accepte pour le boire jusqu'à la lie, sans qu'il en puisse laisser perdre une goutte, et il s'écrie: «Mon Père, que votre volonté soit faite et non pas la mienne».

Au même instant, un ange lui apparaît venant du Ciel pour le réconforter19). Sa figure aussitôt rayonne et paraît tout illuminée. Il se re­cueille un instant pour prier encore, se relève, arrange ses cheveux com­me s'il se préparait à recevoir quelqu'un. Qu'est devenue cette sueur de sang qui le couvrait tout à l'heure? Quelle est la cause de ce courage tranquille et serein qui paraît maintenant dans toute sa personne? C'est qu'il a accepté le calice amer, après en avoir senti toutes les amertumes, compris par avance toutes les ignominies, c'est qu'il a remporté la vic­toire sur les défaillances de sa nature humaine, c'est que ce désir, cette soif qu'il a de racheter, de sauver les âmes va être satisfaite. Bientôt, en­core quelques heures, et son sacrifice sera consommé, encore quelques instants, et ce jour tant désiré va paraître, car il est minuit, heure triste et bienheureuse à la fois, qui doit marquer le commencement du jour de la Rédemption: encore quelques heures, et des mérites infinis nous se­ront acquis par son sang, nos âmes seront rachetées.

PRIERE

O Jésus, notre divin Sauveur, voilà donc votre sacrifice accepté, l'amour que vous avez pour nous est trop grand pour reculer devant au­cune douleur. Pourrions-nous ne pas marcher à grands pas dans la voie des sacrifices, pour consoler votre divin Cœur en vous montrant en nos âmes l'efficacité de votre Rédemption? Accordez-nous, ô Jésus, de sui­vre de près vos traces dans le chemin de l'immolation et des sacrifices, afin qu'après vous avoir imité et suivi sur la terre, nous ayons le bonheur de jouir éternellement avec vous des mérites que vous nous avez procu­rés, en venant ici-bas vivre, souffrir et mourir pour nous sauver. Ainsi soit-il.

V

R. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi.

S. Quia per sanctam agoniam et passionem tuam redemisti mundum.

CONCLUSION

Tunc venit ad discipulos suos et dixit… Surgite, eamus: ecce appropinquavit qui me tradet. (Matth., XXVI, 45). Alors il vint vers ses disciples et leur dit…: Levez-vous et allons, voilà que celui qui me livrera est proche.

.

Une dernière fois Jésus quitte sa grotte. Il ne chancelle plus, son pas est assuré. Ses Apôtres sont endormis, il les réveille, mais sa voix est cal­me, il leur dit que judas l'a trahi et qu'il s'approche, il leur recommande encore sa Mère. Après leur avoir parlé avec bonté, il leur dit, en se tour­nant vers judas et sa troupe:

«Levez vous, allons au devant de ceux qui viennent pour me prendre». Ses Apô­tres le suivent, ils vont au devant du traître qui s'avance avec une audace infernale. Ce bon Jésus l'attend avec un calme si grand qu'on dirait qu'il attend un bienfaiteur et non pas un traître, un ami et non pas un ennemi. Il l'avait bien choisi pour être du nombre de ses amis, mais le misérable a abusé des bontés de son Maître, ses bienfaits n'ont servi qu'à le jeter dans l'abîme. Misérable! que vas-tu faire, ou plutôt qu'as­tu fait? Tu as vendu ton Maître, et tu vas le trahir en lui donnant un bai­ser!

Jésus est debout sur le bord du chemin avec ses trois Apôtres. Son vi­sage est calme mais son âme est brisée par la douleur en voyant s'avan­cer le traître et sa troupe. «Qui cherchez-vous? leur dit-il. - Jésus de Naza­reth. - «C'est moi-. Comme il disait ces mots, les malheureux se reculent et tombent le visage contre terre. «Qui cherchez-vous?» leur dit-il encore. -Jésus de Nazareth - ..C'est moi, je vous l'ai dit». A ce nom qui abat et qui relève, qui condamne et qui sauve, ils se relèvent, et judas le réprouvé s'approche de Jésus: « Je vous salue, Maître», et il lui donne un baiser. Jésus reçoit ce baiser déicide et lui dit: «Mon ami, qu'êtes-vous venu faire ici? C'est donc par un baiser que vous livrez le Fils de l'homme!». L'accent de cette parole eût ému les cœurs les plus durs, tant il renfermait de tendresse et de miséricorde; et cependant Jésus voyait et embrassait dans la personne de judas tous les sacrilèges profa­nateurs du sacrement de son amour, qui le livreront comme lui, par le bai­ser de l'Eucharistie, à Satan et à leurs passions déréglées. Le traître demeu­re insensible et il regarde faire les archers qui, au signal convenu, se jettent sur son Maître, le saisissent et le garrottent, l'entraînent et commencent cette longue série d'outrages, de brutalités, d'indignes traitements et de supplices dont se compose la Passion du Sauveur.

L'Agneau de Dieu est aux mains de ses barbares ennemis, livré par Judas au peuple déicide des pécheurs qui va concentrer sur lui toutes les haines, toutes les cruautés. Le sacrifice venait d'être consenti par le Fils, accepté par le Père; il commence maintenant à Gethsémani et se termi­nera demain au Golgotha.

PRIERE

O bon et très doux Jésus, qui avez daigné manifester à votre servante, la bienheureuse Marguerite-Marie, votre désir de voir des cœurs com­patissants veiller avec vous au jardin des Olives, accordez nous, nous vous en supplions, que nos cœurs, devenus par ce saint exercice sensi­bles à vos tourments, se pénètrent d'une grande horreur pour le péché et d'une connaissance plus approfondie de votre immense amour pour nous. Nous vous le demandons par les mérites de votre agonie et du sa­crifice que vous avez accepté et accompli. Ainsi soit-il.

On peut aussi, pour varier cet exercice, faire une lecture commune avec des interval­les de silence et de réflexion dans l'un des manuels suivants.

EXERCICES DE L'HEURE SAINTE (Librairie S. Paul).

MANUEL DES ELEVES DU SACRE-CŒUR.

L'AGONIE DE N. S. (Le Cœur agonisant), par le P. Blot

L'HEURE SAINTE, par le P. Tesnière.

Ces lectures peuvent aussi alterner avec la récitation ou le chant de l'Hymne ASPICE DU MISERERE, DU PARCE ET DES LITANIES DE LA RE­PARATION.

LE CHEMIN DE LA CROIX

Nous ne dirons qu'un mot de la pratique si excellente du Chemin de la Croix, enrichie d'indulgences extrêmement précieuses par les Souve­rains pontifes.

C'est aussi une pratique réparatrice et bien chère au Cœur de Jésus. Les membres de la Société se feront un bonheur de faire le Chemin de la Croix le plus souvent possible; ils méditeront, de préférence sur les DOU­LEURS INTIMES DU CŒUR DE JÉSUS PENDANT LA PASSION, qui sur­passèrent d'une manière incommensurable les souffrances pourtant si cruelles de son Corps Sacré. «Celui qui méditerait mes souffrances extérieures, disait Notre-Seigneur à une des âmes qui sont entrées le plus profondé­ment dans le mystère de la Passion, la B. Baptista Varani, et ne penserait point aux souffrances de mon Cœur, imiterait celui qui s'efforcerait de recueillir une goutte adhérente aux parois d'un vase, lorsqu'il pourrait y boire la liqueur exquise qui le remplit jusqu'au bord».

Aux douleurs de Jésus et de son Sacré-Cœur, on se fera un pieux de­voir d'associer celles du Cœur Immaculé de Marie, suivant l'invitation qu'elle-même nous adresse: «O vos omnes qui transitis per viam, attendite, et videte si est dolor sicut dolor meus!»; suivant aussi la parole de la Sainte Ecri­ture: «gemitus matris tuae ne obliviscaris». «N'oubliez pas les gémissements de votre Mère».

On sait que des grâces de choix sont réservées à ceux qui méditent avec une affectueuse compassion les douleurs de Marie. Saint Alphonse en cite des exemples frappants.

Et puisque notre directoire nous invite à nous transporter en esprit tous les jours au Calvaire, où nous trouverons Jésus, sa croix, son sang et son Cœur, nous y trouverons aussi Marie, et c'est par elle, et en union avec les souffrances de cette divine Mère, que nous nous unirons efficacement aux souffrances de Jésus. On pourrait, à cet égard, consul­ter très utilement l'excellent livre du B. Grignon de Montfort: «Le Se­cret de Marie», qui nous apprendra à faire tout en Marie, par Marie et avec Marie. C'est par elle que nous obtiendrons l'esprit de réparation: grâce spéciale de notre vocation, et l'une des plus grandes que Dieu puisse accorder à une âme.

Pour le Chemin de la Croix, on se servira très utilement de l'Exercice du Chemin de la Croix, en Esprit de Réparation, édité à la librairie Saint-Paul, et aussi de divers Chemins de Croix, en union avec le Sacré-­Cœur (Poussielgue), etc.

======XI REGLE POUR LE COMPTE RENDU DE CONSCIENCE

Tous seront exacts à rendre compte de leur conscience au Supérieur, selon les Constitutions, avec grande simplicité et droiture.

Ils le feront mensuellement et de préférence lors de la retraite du mois, verbalement ou par écrit, sous le sceau de la confession ou du secret. Ils ne cacheront aucune faute ou défaut grave.

L'ouverture de conscience portera en outre sur les points suivants:

1° S'ils vivent contents selon leur vocation.

2° Comment ils se comportent au sujet de l'obéissance même intérieu­re, de la pauvreté et de la chasteté.

3° Où ils en sont pour l'esprit d'immolation et les autres vertus pro­pres à leur vocation.

4° S'ils ont des tentations graves, des troubles intérieurs; comment ils y résistent; à quelles affections et à quels péchés ils sont le plus enclins. 5° S'ils ont formé un jugement ou parlé contre la Règle, les Constitu­tions ou les ordres des Supérieurs.

6° S'ils ont du goût pour l'oraison et la vie intérieure; quelle méthode d'oraison ils suivent.

7 ° S'ils éprouvent dans les exercices spirituels de la consolation et de la dévotion, ou de la désolation et de l'aridité et des divagations d'esprit: et comment ils se comportent dans ce dernier cas.

8° Quel fruit ils tirent de la communion, de la confession, de l'examen particulier et des autres exercices spirituels.

9° Si, après le dernier compte rendu de conscience, ils ont fait plus de fruits et comment ils se sentent disposés à la perfection.

10° Comment ils observent les Règles et les Constitutions tant généra­les que propres à leur emploi.

11° Ce qu'ils font de pénitences et de mortifications; s'ils sont dispo­sés à porter et même à désirer les injures et les croix.

12° Comment ils se comportent dans les conversations; s'ils en tirent du profit spirituel; s'ils sont familiers avec quelque confrère.

13° S'ils ont de l'aversion pour quelqu'un; si quelqu'un les a offensés; comment ils sont disposés envers les Supérieurs.

14° S'ils se sont ouverts de leurs tentations à quelque confrère, notam­ment au sujet de la vocation.

Chacun fera ainsi son compte rendu de conscience chaque mois, à l'occasion de la retraite du mois, en direction, même s'il n'est pas le pé­nitent du Supérieur. En ce cas, le compte rendu pourra être moins éten­du et porter principalement sur la régularité extérieure, la fidélité aux exercices et la manière de les faire.

======XII REGLES COMMUNES

1. - Les Règles communes indiquent l'application des Constitutions dans le détail des actions de chaque journée.

Pas plus que les Constitutions, elles n'imposent par elles-mêmes aucu­ne obligation sous peine de péché. Nous disons par elles-mêmes, parce que leur violation est rarement exempte de péché, soit du côté de la ma­tière, comme lorsqu'il s'agit des voeux, soit du côté du principe qui les fait transgresser, comme sont: l'orgueil, la vanité, la paresse, le respect humain; soit du côté des conséquences, comme la mauvaise édification.

2. - Une communauté fervente et régulière est un doux spectacle aux yeux de Dieu qu'elle honore, des Anges qu'elle réjouit et des hommes qu'elle édifie. Mais cette ferveur et cette régularité, qui font le plus bel ornement d'une communauté, ne peuvent y régner qu'autant qu'elles y sont apportées et entretenues par les religieux qui la composent. Ils de­vront donc s'appliquer avec zèle à l'observation fidèle et constante des règles que nous traçons dans cet article.

Et pour commencer par la régularité extérieure, qui tend plus immé­diatement à l'édification, tous se feront un devoir d'y contribuer de tous leurs efforts par leur promptitude à se rendre aux exercices de commu­nauté et par leur fidélité à observer l'ordre de la journée indiqué pour cha­que maison et qui se rapprochera autant que possible du tableau suivant:

4 h. ½Lever.
5Angelus. - Prière du matin. - Oraison.
6Office divin: Petites heures.
6 ½Sainte Messe.
7 ½Déjeuner.
10 ½Lecture spirituelle pour les Profès. - Conférence sur les règles pour les Novices et Postulants.
11 ¾Examen particulier. - Angelus.
MidiDîner. - Visite au Très Saint-Sacrement. Récréation.
1 h. ¾Vêpres et Complies.
3Visite au Très Saint-Sacrement. - Exercices de dévo­tion. - Le vendredi, Chemin de Croix.
4Matines et Laudes.
7Bénédiction du T. S. Sacrement.
7 ½Souper. - Visite au Très Saint-Sacrement. - Angelus.
8Récréation
8 ½Prière du soir. - Examen. - Couronne du Sacré-Cœur.
9Coucher
9 ¼Toutes les lumières doivent être éteintes.

EXAMEN - MEDITATION

4. - Que tous emploient avec le plus grand soin, selon Dieu, le temps qui leur est prescrit pour faire l'examen de conscience deux fois le jour et vaquer à la prière, à la méditation et à la lecture spirituelle.

SAINTE MESSE

4. - Ils considéreront le saint sacrifice de la messe comme l'action ca­pitale de leur journée. Les prêtres s'y prépareront avec soin et emploie­ront à sa célébration environ une demi-heure. C'est là surtout qu'ils peuvent et doivent entrer dans l'esprit de sacrifice et de réparation qui est propre à leur vocation.

OFFICE DIVIN

6. - Ils se souviendront toujours qu'après la sainte messe ils n'ont rien de plus sacré que le saint office. Ils le réciteront et commun au choeur dans le Noviciat et dans les maisons où cela sera possible, en tout ou en partie.

Dans les Collèges, ils le diront en particulier, mais autant que possible devant le Très Saint-Sacrement, en y consacrant tout le temps voulu, et avec toute l'attention et la ferveur qu'exige ce grand acte de la prière pu­blique.

ADORATION

7. - Dans le courant de chaque journée, chacun fait une demi-heure d'adoration au Sacré-Cœur de Jésus dans le Très Saint-Sacrement de l'autel. Dans les maisons vouées aux œuvres, un quart d'heure suffit.

HEURE SAINTE

8. - Chaque jeudi soir, à partir de onze heures, et spécialement la veille du premier vendredi du mois, plusieurs membres de la Congréga­tion feront l'heure Sainte, recommandée par N.-S. à la B. Marguerite­Marie.

Ils s'efforceront, pendant cette heure, de se pénétrer des sentiments que N.-S. lui-même manifesta à sa Bienheureuse servante. Les autres membres la feront avant le coucher, de 8 à 9 heures.

RETRAITE DU MOIS

9. - Le premier vendredi du mois, consacré spécialement au Sacré­Cœur de Jésus, exposé en ce jour dans le Très Saint-Sacrement, sera pour tous les membres de la communauté un jour de récollection ou de retraite particulière de laquelle tous s'appliqueront à profiter pour leur avancement spirituel. Elle doit servir de préparation à la mort.

RETRAITE

10. - Tous feront tous les ans une retraite de huit jours.

SILENCE

11. - Hors les temps fixés pour la récréation, tous s'appliqueront à observer le silence en tous lieux, mais surtout à la chapelle, à la sacristie, au réfectoire, au dortoir, dans les corridors.

Ils redoubleront de fidélité pendant le grand silence, c'est-à-dire de­puis la prière du soir jusqu'après l'oraison du matin.

Dans les cas de nécessité, on parlera à voix basse et en peu de mots.

CONVERSATIONS

12. - Que tous, même pendant les récréations, parlent d'un ton de voix modéré, comme il convient à des religieux. Qu'ils évitent les con­testations.

Si quelqu'un est d'un sentiment différent de celui des autres et croit devoir le manifester, qu'il expose ses raisons avec modestie et charité, à dessein seulement que la vérité soit connue et non pas pour paraître l'emporter en ce point sur les autres.

Que la charité soit absolument observée dans leurs paroles. Que sur­

tout ils ne blâment jamais ni les prêtres séculiers, ni les autres congréga­tions. Qu'ils s'interdisent comme une cause de ruine toute parole de cri­tique contre les nôtres.

CONFESSION

13. - La confession hebdomadaire aux confesseurs établis est de rè­gle. On ne peut pas s'adresser à un étranger sans permission.

HOSPITALITE

14. - Chaque maison pratiquera l'hospitalité particulièrement vis-à­vis du clergé. Cependant les invités prendront leurs repas dans les par­loirs et non avec les religieux, à moins que ce ne soit l'évêque du Diocèse ou à l'occasion d'une fête de la maison.

15. - Qu'on ne parle pas aux personnes du dehors de ce qui se fait ou doit se faire dans la maison, si on ne sait que les Supérieurs le trouveront bon. Qu'on ne porte à l'insu des Supérieurs ni lettres ni commissions du dehors à quelqu'un de la maison, ni réciproquement.

Qu'on tâche de profiter de ses rapports avec les personnes du dehors pour les édifier en N.-S et les porter à la piété et aux bonnes œuvres.

PROPRETE

16. - Que tous aient soin de la propreté soit dans leurs personnes, soit dans leurs chambres. Qu'ils couvrent leur lit aussitôt qu'ils sont le­vés, qu'ils le fassent et rangent tout le reste à l'heure ordinaire. Que tous les trois jours au moins, ils balaient leur chambre, hormis ceux que le Supérieur jugera devoir en dispenser, soit à cause de leurs infirmités, soit à raison de leurs occupations plus importantes.

PAUVRETE

17. - Tous s'appliqueront à la parfaite observation du voeu de pau­vreté, se rappelant que par ce voeu ils se sont dépouillés du droit d'agir en propriétaires. La quantité qui suffit pour rendre grave un péché con­tre le septième commandement, suffiraient également pour constituer une violation grave du voeu.

CHAMBRE

18. - La pauvreté doit régner aussi dans leur chambre, dont le mobi­lier sera très simple. Le lit n'aura qu'un matelas de zostère.

Ils ne garderont dans leur chambre que peu de livres pour leur usage quotidien.

ARGENT

19. - Ils ne doivent pas garder d'argent chez eux, à moins qu'ils n'y soient obligés par leur emploi.

CHASTETE - MODESTIE

20. - Il faut garder avec soin la modestie et la gravité qui sont la sau­vegarde de la chasteté. Ainsi, que personne ne touche les autres, pas me­me par jeu, mais seulement pour s'embrasser en signe de charité, lorsque quelqu'un part pour un voyage ou en revient.

Cette règle s'étend à tous les rapports avec les élèves et doit être obser­vée avec d'autant plus d'attention que les maîtres et les surveillants sont plus exposés à y manquer et que ces manquements seraient plus graves en eux-mêmes et dans leurs conséquences.

21. - Que tous observent une grande modestie, même dans leurs chambres. Qu'ils s'étudient à faire revivre dans toute leur personne le beau modèle qui leur est proposé dans les règles de la modestie de saint Ignace, qui sont jointes à cette Règle (p. 120).

MORTIFICATION

22. - Que personne ne mange ni ne boive hors des repas. Pour les jeûnes et les abstinences, l'Institut, après avoir observé ce qui est pres­crit par la Sainte Eglise, se conforme encore à ses Règles spéciales.

Ceux qui sont malades ou d'une santé délicate, peuvent être dispensés des jeûnes et abstinences. Une autre pénitence leur est alors imposée.

MALADES

23. - Ceux qui sont malades doivent avertir l'infirmier et le Supé­rieur, qui sont obligés de leur procurer les soulagements nécessaires. Mais ils ne doivent pas d'eux-mêmes s'adresser à un médecin ni se pro­curer des remèdes.

OBEISSANCE

24. - Au son de la cloche et aux heures marquées, que tous se ren­dent aussitôt où ils sont appelés et qu'ils s'efforcent de contribuer à l'édi­fication qui résulte de cette parfaite régularité.

25. - Que personne ne s'informe avec curiosité de ce que les Supé­rieurs devront faire dans l'administration; mais que chacun, s'occupant de soi-même et de son office, attende de la main de Dieu tout ce qui doit être réglé par rapport à lui-même et aux autres.

RESPECT DES SUPERIEURS

26. - Chacun aura soin de donner en toutes circonstances aux Supé­rieurs des témoignages sincères de son respect et de sa dépendance, les saluant quand il les rencontre, leur parlant avec un grand respect et les écoutant avec humilité et sans interrompre, surtout quand il en est re­pris.

RAPPORTS RECIPROQUES

27. - Un religieux ne doit pas entrer dans la chambre d'un autre sans une permission générale ou particulière du Supérieur, et que la porte de­meure entr'ouverte pendant qu'ils sont ensemble.

FIDELITE AUX EMPLOIS

28. - Que tous attachent une grande importance aux emplois et aux offices qui leur sont confiés et s'en acquittent avec une constante fidélité; qu'ils s'habituent à regarder les devoirs de leur emploi comme une dette sacrée, et leur zèle à le remplir comme le gage le plus assuré de leur dé­vouement à l'Institut. Ils se hâteront de s'instruire de tout ce qui concer­ne leur office et de la manière de le remplir avec perfection. Ils auront soin de se tenir toujours au courant pour les comptes, les notes ou la cor­respondance, afin de pouvoir toujours transmettre leur emploi sans oc­casionner d'embarras.

RELATIONS EXTERIEURES

29. - On évitera de demander conseil aux personnes du dehors, com­me aussi de se charger d'une affaire, même de piété, ou de promettre de s'y employer, sans la permission du Supérieur. Pour les affaires séculiè­res, il faut s'en éloigner encore davantage, comme étant étrangères à no­tre vocation et très nuisibles aux choses spirituelles.

30. - Dans les rapports avec les personnes du monde, on tâchera d'expédier avec modestie, douceur et affabilité ce qui fait l'objet de la vi­site.

On ne peut pas sortir de la maison sans permission.

CHARITE, UNION

31. - Tous s'appliqueront à entretenir la charité et l'union des cœurs par l'affabilité, la douceur et la prévenance dans leurs rapports mutuels et par tous les genres de services qu'ils auront l'occasion de se rendre ré­ciproquement.

On doit éviter tout ce qui est contraire à la fusion et à la charité au point de vue des nationalités.

TENTATIONS

32. - Celui qui connaîtrait qu'un autre est dangereusement tenté doit en prévenir le Supérieur, afin qu'il puisse y apporter le remède con­venable. Mais il est défendu de communiquer à d'autres les fautes ou les imperfections dont on aurait été témoin.

RECREATIONS

33. - En terminant la visite au Très Saint-Sacrement après le dîner et après le souper, chacun se recommande tout spécialement au Sacre­Cœur de Jésus, afin de bien passer la récréation, qui est un des exercices les plus importants de la journée, parce qu'il est facile d'y commettre bien des fautes et qu'on peut aussi, avec la grâce de Dieu, y pratiquer beaucoup de vertus.

Personne ne peut s'absenter des récréations sans une permission ex­presse, et le Supérieur ne l'accordera que pour de justes raisons. On y rendra les conversations utiles et agréables, en bannissant toute nouvelle curieuse et purement mondaine, et en s'entretenant familièrement de sujets édifiants et convenables. On s'efforcera également de comprimer les petites passions qui s'élèvent si facilement dans le cœur humain et de garder la douceur ou la prévenance à l'égard de tous, surtout de ceux dont les manières auraient pu choquer ou déplaire.

LECTURE DES REGLES

34. - Que chacun ait ces Règles et celles de son office. Qu'il se les rende familières et s'en rappelle le souvenir en les lisant ou les entendant lire tous les mois.

REGLES DE MODESTIE
(DE SAINT IGNACE)

La modestie et l'humilité jointes à une maturité religieuse doivent pa­raître dans toutes nos actions.

Qu'on ne tourne point la tête avec légèreté çà et là, mais qu'on le fasse avec gravité, quand il sera nécessaire; si cela n'est pas nécessaire, qu'on la tienne droite et un peu inclinée sur le devant, sans la pencher d'un co­té ni d'un autre.

Qu'on tienne d'ordinaire les yeux baissés, évitant de les lever trop haut ou de les tourner çà et là.

En parlant, surtout à des personnes de considérations qu'on ne fixe point la vue sur leur visage.

Que la sérénité extérieure du visage soit une marque de celle qui est à l'intérieur.

Que tout le visage respire plutôt la joie que la tristesse ou quelque au­tre affection peu réglée.

Que les vêtements soient propres et dans la bienséance religieuse. Que les mains soient décemment arrêtées, si ce n'est qu'il faille s'en servir pour soutenir les habits.

Qu'on marche posément et qu'on évite la précipitation, à moins de quelque nécessité pressante, et alors même il faut avoir égard à la bien­séance autant qu'il se pourra.

Enfin que tous les gestes et mouvements soient si bien réglés qu'ils puissent édifier tout le monde.

Si plusieurs se trouvent ensemble, qu'ils aillent deux à deux ou trois à trois selon l'ordre prescrit par le Supérieur.

S'il faut parler, qu'ils se souviennent de la modestie et de l'édification qu'ils doivent donner, soit dans le sujet du discours, soit dans la manière de s'exprimer ou dans le ton de la voix.

======XIII COUTUMIER DES NEUVAINES ET AUTRES DEVOTIONS

NEUVAINES

12-21 novembre. Présentation.

24 novembre-3 décembre. Saint François Xavier.

29 novembre-8 décembre. Immaculée-Conception.

16-25 décembre. Noël.

18-27 décembre. Saint Jean.

14-23 janvier. Fiançailles de la Très Saint Vierge et de Saint Joseph.

20-29 janvier. Saint François de Sales.

25 janvier-2 février. Purification.

3-12 mars. Neuvaine de la Grâce.

16-25 mars. Annonciation.

3e dimanche après Pâques. Patronage de saint Joseph.

27 avril-6 mai. Sain Jean.

29 avril-8 mai. Saint Michel.

15-24 juin. Saint Jean-Baptiste.

20-29 juin. SS. Pierre et Paul.

16 juillet-25 août. Quarantaine pour l'Église et l'État.

22-31 juillet. Saint Ignace.

6-15 août. Assomption.

16-28 août. Saint Augustin.

30 août-8 septembre. Nativité de la Très Sainte Vierge.

20-29 septembre. Saint Michel.

25 septembre-4 octobre. Saint François d'Assise.

8-17 octobre. Be Marguerite-Marie.

6-15 novembre. Sainte Gertrude.

Neuvaines locales: saint Quentin, saint Berchmans, saint Stanislas, saint Louis de Gonzague.

N.B. - Les neuvaines se font par la mémoire du bréviaire, ou par une prière choisie par le Supérieur local, ou simplement par un Pater, un Ave et une invocation.

MOIS DE DEVOTION
1° Mois principaux

1° Mois du Sacré-Cœur (juin).

2° Mois de Marie (mai).

3° Mois de saint Joseph (mars).

4° Mois de saint Michel (septembre).

N.B. - Ces mois ont une lecture quotidienne et un chant spécial au salut.

2° Mois secondaires

1° Mois de la Sainte-Enfance (janvier).

2° Mois du Précieux Sang (juillet).

3° Mois du Saint Cœur de Marie (août).

4° Mois des Saints Anges (octobre).

N.B. - Lecture ou prière quotidienne.

PRIERES EN USAGE DANS LA CONGREGATION
A 9 heures (Voir pages 25 et 29)
Après le dîner.

L'heure de midi, etc., p. 30.

Obsecro te, etc., p. 40.

In te, Cor Jesu, speravi, non confundar in aeternum.

Misericordias Cordis Jesu in aeternum cantabo.

A 3 heures

L'heure de 3 heures, etc., p. 30.

En ego, etc., p. 22.

On ajoute 3 Pater, puis:

Sancta Mater, istud agas,

Crucifixi fige plagas

Cordi meo valide.

Après le souper

Cœur sacré de Jésus, etc., p. 31.

O clementissime Jesu, salus, vita, resurrectio nostra tu es. Te ergo, quaesumus, ne derelinquas nos in angustiis et perturbationibus nostris, sed per agoniam Cordis tui Sa­cratissimi et per dolores Matris tuae immaculatae, tuis famulis subveni quos pretioso sanguine redemisti.

In te, Cor Jesu…

Misericordias Cordis Jesu…

======XIV RITUEL DES CEREMONIES DE POSTULAT, VÊTURE ET PROFESSION

Veni, Creator Spiritus…

Allocution.

HYMNE
(Propre de Rouen)

En illa nobis panditur

Fornax amoris ignea,

En militis recluditur

Is gratiae fons lancea.

O Cor amoris victima,

Amore nostri saucium,

Mortalium spes ultima,

Solamen hic maerentium.

Tu, Trinitatis gloria,

Jungit se tibi Filius,

Sunt Patris in te gaudia,

In te quiescit Spiritus.

Tu, portus orbi naufrago,

Secura pax fidelibus,

Cordi cibus famelico,

Reis asylum mentibus.

Nidus gementum turturum,

Hortus refulgens liliis,

Nostrorum quies pectorum,

Plena quies deliciis.

Hic suae sunt virginibus

Spiritales blanditiae,

Suae sponsis amantibus

Hic sunt regales nuptiae.

Amore pectus ebrium,

Amore nos inebria,

Vitale nectar caelitum,

Tuo nos amore satia. Amen

(Ici le Postulant s'avance vers l'autel et dit à genoux):

CONSECRATION AU SACRE-CŒUR DE JÉSUS

Cœur sacré de Jésus, je me donne et me consacre tout à vous; je vous donne mon cœur, mon esprit et ma vie, mes prières, mes actions et mes souffrances.

Bénissez mon sacrifice, unissez-le au vôtre.

Daignez l'accepter en réparation pour mes fautes passées, en holo­causte pour votre honneur, en propitiation pour mes frères, particulière­ment pour le peuple choisi.

Je me propose de vivre désormais uniquement pour vous, en esprit d'humilité, d'obéissance, de pureté, d'amour et d'immolation. Je vou­drais vous dédommager de l'infidélité, de l'indifférence et de l'ingratitu­de de tant d'âmes, et même des âmes consacrées. Je m'abandonne à vous, je mets en vous toute mon espérance. Remplissez mon cœur de votre amour, immolez-le, consumez-le, présentez-le avec vous à votre Père céleste en holocauste de suavité. Ainsi soit-il.

Veni Creator…

Allocution.

Ant. Venite ad me, filioli, caritate enim perpetua dilexi vos, ideo attra­xi vos ad Cor meum, fontem, omnium bonorum (Propre des Eudistes).

PSAUME XLVII

Magnus Dominus, et laudabilis nimis* in civitate Dei nostri, in monte sancto ejus.

Fundatur exsultatione universae terme mons Sion,* latera Aquilonis, civitas Regis magni.

Deus in domibus ejus cognoscetur, * cum suscipiet eam.

Quoniam ecce reges terrae congregati sunt* convenerunt in unum.

Ipsi videntes sic admirati sunt, conturbati sunt, commoti sunt: * tre­mor apprehendit eos.

Ibi dolores ut parturientis, * in spiritu vehementi conteres naves Thar­sis.

Sicut audivimus, sic vidimus in civitate Domini virtutum, in civitate Dei nostri:* Deus fundavit eam in aeternum.

Suscepimus nomen tuum, Deus, sic et laus tua in fines terrae: * justi­tia piena est dextera tua.

Laetetur mons Sion, et exsultent filiae Judae, * propter judicia tua, Domine.

Circumdate Sion, et complectimini eam: * narrate in turribus ejus. Ponite corda vestra in virtute ejus: * et distribuite domos ejus, ut enar­retis in progenie altera.

Quoniam hic est Deus, Deus noster in aeternum, et in saeculum sae­culi: * ipse reget nos in saecula.

Gloria Patri… Ani. Venite…

HYMNE
(Propre de Saint-Sulpice)

Christe, fons jugis salientis undae,

Pectoris sacros aperi recessus

Ut Deo plenos bibat ore puro

Spiritus amnes.

Hic, latens blando placidus sopore

Noxio mundi procul a tumultu

Ebrius largo jacet affluentis

Numinis haustu.

Igneis pectus jaculis feritur,

Vulnus infligit Deus ipse telum:

Laedit et sanat ferientis idem

Ictus amoris.

Ardor hinc crescit; prius hinc amata

Mens amat Christum, redamante Christo,

Aemulum pectus simul aestuanti

Solvitur igne.

Christe, quo ferves, cremer intus aestu,

Corda fac zelus bene ductus urat,

Qui tuos rexit regat ille nostros

Spiritus actus.

Cordis in sacris latebris sepulta,

Mens sibi sancte moritura vivat,

Vana dediscens, tibi, Christe, fida

Serviat uni.

Qui pari sese redamant amore,

Summa laus Patri, Genitoque summa,

Laus tibi compar, utriusque sanctum

Flamen amoris. Amen.

Ou bien:

Auctor beate saeculi (p. 68).

R. Vivat Cor Jesu, rex cordium.

S. Et regnet super omnia corda in aeternum.

OREMUS

Fac nos, Domine Jesu, sanctissimi Cordis tui virtutibus indui et affec­tibus inflammari: ut et imagini bonitatis tuae conformes, et tuae Re­demptionis mereamur esse participes. Qui vivis.

(Ici le Novice va s'agenouiller devant l'autel).

Q. Mon frère, que demandez-vous?

R. Mon Père, je vous demande le saint habit de la Société des Prêtres Oblats du Cœur de Jésus.

Q. Promettez-vous d'observer les Règles et les Constitutions? R. Je le promets avec la grâce du Sacré-Cœur de Jésus

BENEDICTION DU SCAPULAIRE ET DU CORDON
Benedictio communis

R. Adjutorium, etc.

S. Qui fecit, etc.

R. Dominus vobiscum.

S. Et cum spiritu tuo.

OREMUS

Deus, cujus verbo sanctificantur omnia, benedictionem tuam effunde super creaturam istam (vel creaturas istas), et praesta ut quisquis (vel eis) secundum legem et voluntatem tuam cum gratiarum actione usus fuerit, per invocationem et animae tutelam, te auctore, percipiat. Per Christum Dominum nostrum. Amen.

En donnant le Scapulaire

Recipiat te suavis Dominus noster in benigno Corde suo, et nomen tuum aureo charactere in eodem Sacratissimo Corde scribat. Amen.

En donnant le Cordon

Trahat te Dominus noster ad optimum Cor suum, quod oleum effu­sum est, fragrantibus ejus odoramentis, vinculoque triplici, id est, assi­dua contemplatione mysteriorum Vitae suae mortalis, Passionis et Eu­charistiae ad se teneat te alligatum in aeternum, simulque servus ejus fi­delis et operarius inconfusibilis. Amen.

OREMUS

Benedic, Domine Jesu, hos electos quos tibi offerimus ut apostolos et operarios Cordis tui; complecti eos dignare amore sancto Cordis tui; in­tercedat pro eis Beata Maria Virgo, quae benigna eorum mater sit. Pro­tegat eos, ut bonus Pater, beatus Joseph. Archangelus Michaël eos ducat et custodiat. Sanctus Joannes apostolus sit eis exemplar et protector. Sanctus Augustinus, sanctus Franciscus et sanctus Ignatius eorum pa­trocinium accipiant, ut semper urantur igne Cordis tui benigno et zelo tuae caritatis. Qui vivis. Amen.

(On indique ensuite au Novice son nom de religion).

CANTIQUE MAGNIFICAT

Ou Ave, Cor Jesu (p. 62) ou Vivat (p. 60).

Veni Creator…

Allocution.

Ant. Accedamus ad Cor altissimum Jesu, ut per ipsum, et cum ipso, et in ipso, exaltemus et diligamus Deum, secundum multitudinem magni­tudinis ejus, alleluia.

HYMNE
(Propre de Saint-Sulpice).

Non tingat aras jam pecudum cruor;

En immolatur dignior hostia:

Flammis adustum Cor supernis

Ecce Deo Deus ipse libat.

Unctus perenni chrismate, Pontifex

Ad sancta templi nos vocat intima:

Quid thura legis? Thure pectus

Pontifici meliore fumat.

Agnum sub ara perpetuis sacri

Fornax amoris conficit ignibus;

Una litandum caede Natum

ugis amor sine caede mactat.

Tu, par Parenti, quae Pater imperat

Promptus statuto tempore perficis;

Descripta vivit lex paterna

In tabulis animata Cordis.

Laus summa Patri, summaque Filio:

Santoque compar gloria Flamini.

Da, Christe, sacri Cordis instar,

Pacificos humilesque sensus. Amen

Ou bien:

Auctor beate saeculi, (p. 68).

R. Vivat Cor Jesu, rex cordium.

S. Et regnet super omnia corda in aeternum.

OREMUS

Domine Jesu Christe, qui ineffabiles Cordis tui divitias Ecclesiae tuae sponsae aperire dignatus es: concede; ut nos, ejusdem Cordis insignia recolentes mysteria, amorem ei pro amore et consolationem, quam a suis amicis exoptat, reddere valeamus. Per Christum Dominum no­strum. Amen.

(Ici le Profès va s'agenouiller devant l'autel).

R. Mon frère, que demandez-vous?

S. Mon Père, je vous demande pour l'amour de Dieu de me recevoir dans la Société des Prêtres Oblats du Cœur de Jésus.

Prostration

Ut hos electos accipere digneris, te rogamus, Cor Jesu.

Ut hos electos accipere et benedicere digneris, te rogamus, Cor Jesu.

Ut hos electos accipere, benedicere et consecrare digneris, te roga­mus, Cor Jesu.

BENEDICTION DE LA CROIX
(Benedictio communis, ut supra)


Remise de la Croix

Accipe, frater carissime, hoc signum Crucis Salvatoris nostri Jesu Christi, ut sacrificii ejus semper memor existas et ipse victimam perfec­tam suavissimo Cordi ejus te semper exhibeas et offeras. Amen.

CANTIQUE MAGNIFICAT
Ou Ave Cor Jesu (p. 62) ou Vivat (p.60)

R. Vivat Cor Jesu, rex cordium.

S. Et regnet super omnia corda in aeternum.

R. Cor Mariae, doloris gladio transfixum.

S. Amore Jesu, quo ardes, accende cor nostrum.

R. Valde honorandus est beatus Joannes.

S. Qui supra pectus domini in cena recubuit.

OREMUS

Exaudi, Domine Jesu Christe, intercedente beata et gloriosa semper Virgine tua Genitrice Maria, preces familiae tuae, toto corde tibi pro­stratae, et praesta; ut corda nostra igne tui amoris et aeternae caritatis accensa, tuo Sacratissimo Cordi jugiter immolentur, et eorum justa desi­deria compleantur.

Concede, quaesumus, omnipotens Deus, ut qui, in sacro beatissimae Virginis Mariae Corde gloriantes, summae ejus in te caritatis et mater­nae in nos dilectionis commemorationem recolimus, ejusdem amantissi­mae Matris et caritatem imitemur et patrocinia sentiamus.

Qui dilexisti Cor Jesu toto corde tuo, o sancte Joannes, ad Cor altum illud fac ut corda nostra accedant, fac ut tecum aquas hauriamus in gau­dio de fontibus Salvatoris, et ab istius Sacratissimi Cordis ubertate corda nostra repleantur. Per eumdem Christum Dominum nostrum. Amen.

NOTA BENE. - A la profession et à la rénovation des voeux, le Protes lit la formu­le de profession ou de rénovation écrite et signée de sa main et la dépose ensuite sur l'autel.

======xv extraits des constitutions de la congregation des pretres du cœur de jésus

chap. i. – but et esprit de la societe

Les Prêtres du Cœur de Jésus ont pour but de procurer la plus grande gloire de Dieu:

1° Par une dévotion spéciale au Sacré-Cœur, qu'ils s'efforcent de consoler en réparant les injures qui lui sont faites et spécialement celles qui lui sont le plus sensibles, comme lui venant des âmes qu'il a le plus aimées; et en s'offrant à lui comme victimes de son bon plaisir dans l'esprit de réparation et d'amour qui est leur caractère distinctif;

2° Par leur propre sanctification à laquelle ils travailleront en imitant les vertus et les perfections du Sacré-Cœur de Jésus;

3° Par le zèle du salut des âmes qu'ils s'efforceront de gagner à Notre-Seigneur, en leur inspirant un tendre amour et une profonde dévotion envers son divin Cœur.

L'esprit de la Société est donc un ardent amour pour le Sacré-Cœur, une imitation fidèle de ses vertus, principalement de l'humilité, de la douceur et de l'esprit d'immolation, et un zèle infatigable à lui susciter des amis et des réparateurs qui le consolent par leur amour.

§ 1. – Du zèle de la Société pour procurer la gloire de Dieu par une dé­votion spéciale au Sacré-Cœur de Jésus

Les membres de la Société se pénétreront bien de cette pensée, que leur devoir principal est de consoler le Sacré-Cœur de Jésus autant qu'il est permis à de misérables créatures.

Ils chercheront surtout à répondre de leur mieux aux plaintes doulou­reuses que Notre-Seigneur exprimait à la Bienheureuse Marguerite-­Marie quand, lui montrant son Cœur sacré, il lui disait: «Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes et qui ne reçoit de la plupart que des ingratitudes»; et qu'il ajoutait: «C'est surtout des cœurs qui me sont consacrés que j'attends cette af­fectueuse compassion et ce zèle courageux qui adouciront les amertumes de mon Cœur».

Ils s'efforceront donc de satisfaire avec toute l'ardeur possible aux désirs exprimés par ce divin Cœur en le dédommageant de la froideur et de l'indifférence de tant de chrétiens qui l'abandonnent lâchement, et surtout du manque d'amour, des ingratitudes et des infidélités de son peuple choisi comme il l'a demandé à la Bienheureuse Marguerite-­Marie.

Ils dirigeront vers ce but les pensées de leur esprit, les affections de leur cœur, ainsi que leurs œuvres de piété, de zèle et de charité.

Mais ils se feront une obligation spéciale des pratiques saintes recom­mandées par N.-S. lui-même à la Bienheureuse Marguerite-Marie: la communion et la messe réparatrices, la sanctification du premier ven­dredi de chaque mois, la pratique de l'Heure Sainte, toutes les nuits du jeudi au vendredi, l'adoration perpétuelle du Sacré-Cœur de Jésus dans le Très Saint-Sacrement.

Il y aura des maisons spécialement vouées à cette adoration du Très Saint-Sacrement.

La fête du Sacré-Cœur est leur fête patronale; ils la célébreront avec la plus grande solennité et avec les sentiments de la plus vive reconnais­sance et du plus ardent amour.

Ils auront aussi une dévotion toute particulière au Saint et immaculé Cœur de Marie. Ils seront sensibles aux plaintes que la Très Sainte Vierge a exprimées à Paray-le-Monial en même temps que son divin Fils.

Ils prennent pour protecteurs spéciaux le glorieux patriarche saint Joseph, parfait modèle de la vie de dévouement désintéressé par sa fidélité à remplir sa mission auprès du Verbe Incarné, et de sa Très Sainte Mè­re, et l'archange saint Michel, le premier zélateur et réparateur de la gloire de Dieu.

Ils auront une prédilection pour saint Jean l'Evangéliste; ils lui de­manderont souvent la grâce de l'imiter dans les vertus qui lui ont mérité d'être le disciple bien-aimé du Cœur de Jésus.

Saint Jean l'Evangéliste est le patron spécial du Noviciat.

Ils honoreront la Bienheureuse Marguerite-Marie, l'apôtre du Sacre­Cœur; ils s'efforceront de l'imiter dans sa vie d'amour et d'immolation. Ils invoqueront chaque jour comme leurs protecteurs et pères, saint Augustin, l'auteur de là Règle d'amour; le séraphique saint François d'Assise, dont ils doivent imiter, autant que possible, l'ardente charité et la parfaite immolation; saint Ignace, qui doit leur servir de modèle dans son zèle brûlant pour le salut des âmes.

§ 2. – Du zèle des membres de la Société pour glorifier Dieu en eux-mêmes par leur propre sanctification

L'office de réparateurs impose aux membres de la Société l'obligation de tendre à une sainteté peu commune.

Ils doivent, autant qu'ils le pourront faire, avec le secours de la grâce, reproduire dans leur cœur la sainteté du Cœur de Jésus.

Ils s'efforceront donc, avant tout, de se conserver dans une grande pu­reté de cœur, évitant avec soin non seulement le péché grave, mais en­core les moindres fautes volontaires, principalement les fautes d'habitu­de. Comment Jésus pourrait-il accepter leurs réparations, s'ils étaient eux-mêmes ses ennemis ou s'ils attristaient son divin Cœur par de fré­quentes infidélités volontaires? Cette pureté de conscience est la première condition qu'ils doivent remplir pour être des victimes selon le Cœur de Jésus «hostie sainte, pure et sans tache».

Ils tâcheront ensuite de répondre à l'amour infini du Sacré-Cœur par un amour pur, véritable, désintéressé, prêts, à son exemple, à tout, et même à donner leur vie pour la gloire de Dieu et pour l'amour du divin Cœur.

Pour acquérir cette sainteté, ils s'appliqueront à tous les exercices de la vie spirituelle et aux pratiques de piété qui leur sont propres, en s'inspirant toujours de l'esprit d'amour et d'immolation du divin Cœur de Jésus.

§ 3. – Du zèle des membres de la Société pour procurer la gloire de Dieu par la sanctification du prochain

Les membres de la Société regarderont comme un de leurs devoirs sa­crés de glorifier et de consoler le Cœur de Jésus, en travaillant à établir son règne dans les âmes, et à satisfaire ainsi sa soif ardente de l'amour des cœurs qu'il a tant aimés.

Dans ce but, ils pourront tenir des Collèges, des Séminaires et en gé­néral se livrer aux œuvres qui sont compatibles avec leur vie de répara­tion.

Ils pourront se livrer également à la prédication, à l'enseignement du catéchisme, à la direction des consciences, mais ils ne se chargeront pas, sans de graves raisons, de ministères qui les tiendraient longtemps éloi­gnes de leurs résidences communes.

chap. ii. – des voeux

Il n'est pas pour l'homme, ici-bas, d'acte plus grave que la profession religieuse, car faire profession, c'est se consacrer à Dieu, sans partage ni réserve, et contracter l'obligation de suivre N.-S. Jésus-Christ par la pratique des conseils évangéliques.

Les voeux de pauvreté, de chasteté et d'obéissance qui constituent formellement l'état religieux, sont communs à toutes les Congrégations; mais ils se diversifient par leur application pratique en rapport avec la fin spéciale que se propose chacune de ces Congrégations.

Les Prêtres Oblats du Cœur de Jésus comprendront qu'ils doivent mettre leur perfection propre dans la parfaite observation des Règles qui déterminent pour eux le sens, la portée et la pratique de leurs voeux, conformément à la fin de leur vocation. Ces voeux, pas eux-mêmes, constituent déjà le religieux à l'état de victime, en union avec N.-S. Jésus-Christ. Ils sont, selon le sentiment des auteurs mystiques, les trois clous qui attachent le religieux à la Croix du Sauveur.

La profession spéciale d'immolation qui caractérise les Prêtres Oblats du Cœur de Jésus peut être comparée à la lance du centurion qui ouvrit le côté du Sauveur et consomma son sacrifice. Elle détermine celle des vertus spéciales de Notre-Seigneur et le côté de sa vie qui sont proposés plus directement à notre imitation: immolation complète par l'amour.

§ I. – Du voeu et la vertu de pauvreté

De l'objet propre du voeu de pauvreté dans la Société

Les profès dans cet Institut peuvent garder ce qu'on appelle le domai­ne direct de leurs biens, mais leur administration, l'emploi et l'usage des revenus leur sont absolument interdits. Ils doivent donc, avant leur pro­fession, céder, au moins par acte privé, l'administration, l'usufruit et l'usage de leurs biens à qui ils voudront et même à leur Institut, s'ils le jugent bon. Cette cession pourra être faite avec la condition qu'elle soit révocable, mais le profès ne pourra exercer en conscience ce droit de ré­vocation qu'avec l'assentiment du Siège apostolique.

Il en est de même des biens que le profès recevrait à titre héréditaire.

Mais les profès pourront librement disposer du domaine direct de leurs biens, soit par testament, soit même, avec la permission du Supé­rieur général, par acte entre vifs; dans ce cas, la cession faite par eux de l'administration, de l'usufruit et de l'usage cessera, à moins qu'elle dure pour un temps fixé, nonobstant la cessation du domaine. Il n'est pas dé­fendu aux profès de faire, avec la permission du Supérieur, les actes de propriété qui sont prescrits par les lois.

Tout ce que les profès acquerront par leur industrie ou en considéra­tion de la Société, ils ne peuvent pas se l'attribuer ni se le réserver, mais tout cela tombe dans les biens de la communauté et doit servir à l'utilité commune de la Société.

De la vertu et de l'esprit de pauvreté

Les Prêtres Oblats du Cœur de Jésus se pénétreront de ces paroles du divin Maître: «Bienheureux les pauvres d'esprit, parce que le royaume des Cieux est à eux». Puisqu'ils font profession d'immolation, ils se feront un devoir de pra­tiquer la pauvreté en esprit, c'est-à-dire de ne pas s'attacher désordonné­ment aux choses laissées à leur usage, de ne point désirer ou rechercher avec inquiétude ce qui peut être commode; de ne point se plaindre amère­ment dès qu'une chose leur manque, leur est refusée ou enlevée.

Ces obligations elle-mêmes ne satisferont pas les cœurs généreux, avi­des de réparation et de conformité au divin Cœur de Jésus. Ils s'efforce­ront d'atteindre la perfection de la pauvreté, en pratiquant les conseils qui suivent: accepter avec reconnaissance ce qu'il y a de moindre et de plus incommode; le choisir, si on a à se déterminer soi-même; préférer les emplois les plus vils; se priver quelquefois du nécessaire; se réjouir s'il vient à manquer; être disposé, au besoin, à mendier; se considérer habituellement comme un pauvre, et regarder les choses dont on se sert comme une aumône de la communauté.

Les membres de la Société mèneront une vie parfaitement commune, et ils seront uniformes en toutes choses. Chaque maison les pourvoira de tout le nécessaire. Comme pauvres, ils se contenteront d'une nourriture frugale, sans qu'ils soit fait acception de personne. Pendant le temps ac­cordé à la réfection du corps, on nourrira l'esprit par la lecture de quel­que livre spirituel.

L'habillement sera également pauvre, bien que convenable à d'hono­rables prêtres.

Quoique l'emploi du temps ne tombe pas sous le voeu de pauvreté, ils aimeront cependant à regarder le temps comme un trésor qui ne leur ap­partient pas. Ils s'appliqueront à l'employer toujours avec une grande fi­délité, selon les intentions des Supérieurs et le bon plaisir de Dieu, le re­gardant comme une part de leur holocauste et comme un élément pré­cieux de la réparation à offrir au Cœur de Jésus.

§ II. – Du voeu et de la vertu de chasteté

Le voeu de chasteté consiste non seulement à renoncer au mariage, mais encore à s'interdire, par l'obligation spéciale d'une promesse faite à Dieu, tout acte extérieur ou intérieur déjà défendu par le sixième et le neuvième commandement.

La chasteté rayonne autour du Cœur de Jésus. Plus on s'approche de ce divin Cœur, plus on est et plus on doit être chaste. Marie, la mère de Jésus, est vierge; Joseph, son père nourricier, est vierge; Jean, le disciple bien-aimé, est vierge, et c'est à sa pureté virginale qu'il doit d'être admis à reposer sur le Cœur de Jésus et d'être choisi pour le fils adoptif de la Vierge Mère.

Cette sublime vertu doit être le partage des prêtres qui ont des rap­ports si intimes avec Notre-Seigneur, et des religieux qui sont comme sa famille spirituelle. Elle est particulièrement la vertu des victimes. Les agneaux et les colombes du sacrifice ne doivent-ils pas être sans taches?

Comme la chasteté rend l'homme semblable aux Anges, un religieux doit comprendre avec quelle délicatesse elle doit être gardée; et il s'effor­cera d'imiter la pureté de ces esprits bienheureux, par la pureté de l'âme et du corps.

La vertu angélique n'exige pas seulement des membres de la Société l'horreur du vice opposé; mais elle les oblige à éviter, avec un soin extrê­me, tout ce qui pourrait l'exposer ou en ternir l'éclat.

Tous doivent mettre la plus grande diligence à garder les portes de leurs sens, principalement des yeux, des oreilles et de la langue.

Ils se conserveront dans la modestie, qui se témoigne par le silence ou la réserve des paroles, par la sérénité du visage, par la gravité de la démarche et de tous les autres mouvements du corps, de sorte que tout l'extérieur soit comme le doux rayonnement de la pureté du cœur.

Dans la réfection du corps, ils auront soin d'observer en toutes choses la tempérance et la décence intérieure et extérieure, et ils éviteront de rien prendre hors des temps accoutumés, sans une nécessité réelle ou sans permission.

Les religieux, dont le cœur doit être tout entier au Cœur de Jésus, doivent s'interdire toute amitié sensuelle, tout affection purement natu­relle pour les élèves ou les jeunes gens avec lesquels ils sont obligés d'avoir des rapports.

A l'égard des personnes d'un sexe différent, ils prendront les précau­tions convenables pour ne point s'exposer au danger même de la tenta­tion; ainsi ils se tiendront dans la plus grande réserve, même avec les personnes pieuses: pas de conversations inutiles et sans objet, point de discours prolongés sans une vraie raison, point d'entretien seul à seule, à moins d'une absolue nécessité.

Pour conserver cette gravité et cette modestie qui conviennent à des religieux, que nul ne touche les autres, non pas même par jeu, mais seu­lement pour s'embrasser, en signe de charité, lorsqu'ils ne se sont pas vus depuis un certain temps, ou à certains jours de fête.

La chasteté étant un don de Dieu, les membres de la Société demande­ront fréquemment cette angélique vertu au Sacré-Cœur de Jésus; mais s'il survient une tentation ou une occasion dangereuse, ils s'adresseront surtout au Cœur immaculé de Marie, pour obtenir, par son entremise, la grâce de rester toujours des victimes pures et sans tache.

De leur côté, ils seront diligents à pratiquer les moyens de se conserver purs, savoir: l'humilité, la garde des sens, la fuite des occasions, le tra­vail et la mortification de tous leurs sens extérieurs et intérieurs. Enfin, ils n'oublieront jamais qu'ils sont les victimes d'un Dieu vierge.

§ III. – Du voeu et de la vertu d’obéissance

Il est surtout important et grandement nécessaire qu'un religieux s'adonne à une obéissance parfaite, car il s'agit de la Société entière: l'obéissance est l'appui fondamental et, de plus, le principe de vie qui la nourrit et la féconde dans ses œuvres. Considérée en chacun des reli­gieux, l'obéissance offre à Dieu ce que l'homme a de plus précieux et de plus cher, savoir sa propre volonté; et comme l'obéissance embrasse le détail de toute la vie, c'est l'holocauste ou le sacrifice parfait. C'est par l'obéissance que le Cœur de Jésus consomma le grand sacrifice de la Ré­demption; c'est aussi par l'obéissance parfaite que doit être consommé tout sacrifice réparateur.

Pour bien comprendre le devoir de l'obéissance religieuse, il faut sa­voir distinguer dans les Supérieurs un triple pouvoir. Le premier est le pouvoir de juridiction donné par N.-S. aux Apôtres et à leurs successeurs, en vertu duquel ils font ou approuvent et sanctionnent une Règle et des Statuts, les interprètent, en dispensent et veillent à leur observation.

Le deuxième, est le pouvoir semblable à celui d'un père de famille, de commander aux religieux, de disposer d'eux et de leurs actions, dans les limites marquées par les Statuts. Par le seul fait de son entrée dans la So­ciété, et surtout par sa profession, un religieux accepte ce pouvoir et s'engage même tacitement à obéir aux Règles et aux Supérieurs légiti­mes de la famille religieuse dont il est devenu membre.

Le troisième enfin est le pouvoir spécial et le plus sacré, qui résulte du voeu d'obéissance, par lequel un religieux promet à Dieu d'obéir aux Supérieurs selon la Règle: ce qui confère à ceux-ci le droit de lui com­mander, sous peine de péché, en tout ce qui n'est pas contraire aux Sta­tuts.

Tout commandement où les Supérieurs déclarent qu'ils font interve­nir le troisième pouvoir résultant du voeu, mais cette espèce de commandement seulement, est matière grave du voeu d'obéissance, et sa violation a une malice spéciale, comme violation d'une promesse faite à Dieu. Tout commandement, désir ou conseil, dans lequel les Supérieurs ne font in­tervenir que les deux autres pouvoirs, n'est pas matière grave du voeu d'obéissance; cependant, ici même, et sans que les Supérieurs recourent à l'obligation du voeu, il peut y avoir péché, même grave, à désobéir; ce­la dépend des inconvénients qui en résultent.

Dans la Société des Prêtres Oblats du Cœur de Jésus, les Supérieurs majeurs, c'est-à-dire le Père général et ses assistants, peuvent seuls com­mander en vertu du voeu d'obéissance. Cependant, en certains cas, les Supérieurs locaux peuvent recevoir cette faculté des Supérieurs à l'égard de quelque membre de leur maison, et alors celui-ci sera toujours préve­nu de cette mesure.

Un religieux commettrait donc un péché grave dans chacun de trois cas suivants:

1° S'il désobéissait contre un commandement fait part les Supérieurs en vertu de la sainte obéissance, c'est-à-dire en vertu du voeu.

2° S'il méprisait formellement l'autorité: nous disons l'autorité, et non tel défaut qu'il croirait voir dans un Supérieur ou dans la chose commandée.

3° Si d'une désobéissance quelconque il résultait un grave scandale, ou un dommage considérable, spirituel ou temporel, pour lui-même, ou pour le prochain, ou pour la communauté.

Quoique les commandements ordinaires des Supérieurs et les Règles qui ne traitent pas des voeux, n'obligent pas par eux-mêmes sous peine de péché, il est cependant rare qu'on désobéisse aux Supérieurs ou aux Règles sans qu'il y ait quelque faute: faute de vanité, de sensualité, de respect humain, de paresse, de mauvaise édification, etc., suivant le mo­tif vicieux qui fait manquer à l'obéissance ou le dommage qui en résulte.

La transgression habituelle deviendrait plus coupable à raison du mé­pris qu'elle renferme tacitement et du tort qu'elle fait à la discipline reli­gieuse.

Les religieux seront discrets et réservés à demander des exemptions; si cependant ils croyaient avoir des raisons légitimes de dispense, ils de­vraient les exposer aux Supérieurs, après y avoir pensé devant Dieu et s'être mis dans la disposition de s'en rapporter à leur décision. Qu'ils se souviennent qu'une permission ou dispense obtenue par fraude est nulle.

Un des principaux mérites de l'obéissance pour les religieux, c'est de laisser aux Supérieurs une pleine liberté de disposer d'eux-mêmes pour les lieux et les emplois, sans écouter leurs répugnances ou leurs appré­hensions, mais s'appuyant avec une ferme confiance sur la bonté divine, qui les gouverne par ceux qu'elle à établis ses représentants. Et en géné­ral, s'ils veulent que Dieu récompense leur obéissance, ils doivent, dans l'exécution extérieure des choses commandées, obéir entièrement, promptement, courageusement et sans excuse, et avoir intérieurement l'humilité requise, l'abnégation de leur volonté et de leur jugement, par­tout où ils ne verraient pas de péché. C'est en obéissant ainsi qu'ils sa­tisferont pleinement à leur profession de victime, et que leur vie, comme celle de Jésus, deviendra une continuelle réparation.

Pour cela, ils doivent toujours avoir devant les yeux Notre-Seigneur, pour lequel on rend l'obéissance à l'homme, et s'accoutumer à ne pas considérer quel est celui auquel ils obéissent, mais plutôt quel est celui pour lequel ils obéissent qui est N.-S. Jésus-Christ: de là il arrivera qu'ils procéderont dans un esprit d'amour, et non avec le trouble qui vient de la crainte, ni avec les petits déguisements que suggère l'amour-­propre, ou avec des dissimulations indignes de la profession religieuse.

La correspondance et les relations extérieures doivent être rigoureuse­ment soumises à l'obéissance. Toutes les lettres doivent passer par les mains du Supérieur de la maison, qui pourra les retenir, s'il le juge à propos devant N.-S., pour la plus grande gloire de Dieu et le bien spiri­tuel des religieux.

§ IV. – De la profession d’amour et d’immolation.

C'est l'esprit d'immolation par l'amour qui donne à la Société son ca­ractère propre. Il sera éminemment cher à tous ses membres, car c'est par là qu'ils répondent plus directement au désir exprimé par N.-S. à la Bienheureuse Marguerite-Marie; c'est par là aussi qu'ils reproduisent plus entièrement le caractère dominant de la vie de N.-S., qui a été par­dessus tout une vie d'immolation.

N.-S. a été la victime par excellence, le véritable Agneau pascal, le nouvel Isaac, le pain sacré du sacrifice. Les victimes de l'ancienne loi n'étaient que des figures. C'est lui la véritable Victime. «Parce que vous n'avez plus voulu de sacrifices et d'holocaustes», dit-il à son Père, «vous m'avez donné un corps et j'ai dit: Me voici, mon Dieu, pour que je fasse votre volonté (ad Heb. VIII, 8). Quia hostias et oblationes et holocausta pro peccato noluisti, tunc dixi: Ecce Vnio ut faciam, Deus, voluntatem tuam».

L'esprit de victime par amour, c'est le sacrifice du cœur. Il fait régner en tout la volonté divine à la place des attraits et des inclinations de notre cœur. C'est ainsi que N.-S. a tout sacrifié à la volonté de son Père: «Ecce Venio ut faciam, Deus, voluntatem tuam». C'est dans les flammes de son amour, c'est dans son divin Cœur qu'il a consommé son sacrifice, prin­cipalement à l'agonie et sur la Croix. Tel est l'esprit caractéristique des Prêtres Oblats du Cœur de Jésus. Leur devise et leur maxime favorite, c'est la parole de leur divin Mitre: «Ecce Vnio ut faciam, Deus, voluntatem tuam». Cette parole: «Ecce Vnio», ils l'auront toujours sur leurs lèvres, mais plus encore dans leur cœur.

Leur profession de victime les oblige: 1° à offrir, chaque matin, leurs prières, leurs œuvres et leurs souffrances en union avec le Cœur de Jésus, en esprit de sacrifice, de réparation, d'expiation, d'actions de grâces et d'amour; 2° à renouveler cette offrande avant les actions principales de la journée, telles que l'oraison, la récitation du saint office, et particu­lièrement la sainte communion; 3° à faire chaque matin l'offrande et l'abandon de leurs mérites satisfactoires au Cœur de Jésus par les mains de Marie pour les vivants et les défunts; 4° à accepter généreusement tous les sacrifices que la divine volonté et la Règle leur imposeront.

Ils s'appliqueront, en outre, pour atteindre la perfection de l'esprit d'immolation: 1° à se tenir dans l'union habituelle avec N.-S.; 2° à cor­respondre fidèlement aux inspirations de la grâce; 3° à faire des actes fréquents de louange, de réparation, d'abandon, de confiance, d'actions de grâces et d'amour; 4° à accepter volontiers et joyeusement les croix pour l'avancement du règne de N.-S. et de son Cœur sacré.

§ V. – Formule de profession

Prosterné aux pieds de Notre-Seigneur Jésus-Christ, en présence de la Bienheureuse Vierge Marie, conçue sans péché, de nos saints Patrons et de toute la Cour céleste, moi, frère… je fais à Dieu Tout-Puissant et à vous, mon vénéré Père, qui tenez pour moi la place de Dieu, les voeux annuels (ou perpétuels) de Pauvreté, de Chasteté et d'Obéissance dans l'Institut des Prêtres Oblats du Cœur de Jésus. Je fais en outre, selon nos Règles, profession d'immolation.

Je supplie, ô mon Dieu, votre infinie bonté de recevoir ces voeux com­me un holocauste en odeur de suavité et de m'accorder la grâce d'y de­meurer fidèle. Ainsi soit-il.

§ VI. – De la rénovation des voeux

Les profès renouvelleront chaque année leurs voeux, au jour de la fête du Sacré-Cœur de Jésus ou à la retraite annuelle. Chacun les renouvel­lera à haute voix en ces termes:

«En présence de Jésus-Christ, mon Sauveur, pour la gloire et la consolation de son divin Cœur, je renouvelle mes voeux de Pauvreté, Chasteté, Obéissance et ma profes­sion d'immolation, suivant les Règles et Statuts de la Société».

Tous sont autorisés à renouveler leurs voeux, à moins qu'il n'inter­vienne une défense de leurs Supérieurs; et ceux-ci auront soin de l'inti­mer aux religieux que leur défaut de régularité, d'esprit religieux ou des manquements graves rendraient indignes d'une grâce aussi privilégiée.

Ils se prépareront à cette sainte cérémonie par trois jours de récollec­tion. Outre la méditation ordinaire, ils feront, chaque jour, une autre méditation, et consacreront une demi-heure à la considération de l'état de leur âme.

Ils renouvelleront leurs voeux avec une piété et une dévotion particu­lière et avec autant de contentement et de joie intérieure que s'ils les fai­saient pour la première fois, s'excitant à une tendre affection et une vive reconnaissance envers le Cœur de Jésus, pour la grâce inestimable qu'il leur a faite de les séparer du siècle en les appelant à la religion.

Ils s'animeront à être fidèles à leurs saints engagements et renouvelle­ront la ferme résolution de se dévouer sans réserve à l'amour et à l'imita­tion du Sacré-Cœur.

======chap. iii. – des exercices de piete et des pratiques de perfection

I. - Les Prêtres du Cœur de Jésus feront, selon leur esprit d'amour et d'immolation, les exercices de piété qui sont de règle et d'usage dans toutes les communautés religieuses. Le Saint Sacrifice de la Messe d'abord, qui est le plus excellent et qui les surpasse tous en dignité, avec les autres exercices relatifs à la sainte Eucharistie, les communions, ado­rations et visites; puis le sacrement de Pénitence, la lecture des Livres Saints, le saint office et l'oraison.

Les autres exercices de piété que réclament notre but et notre vocation vont être indiqués sommairement dans ce chapitre.

II. - C'est d'abord l'acte d'Oblation au Sacré-Cœur de Jésus qui doit commencer notre journée et nos actions principales. C'est l'offran­de, conforme à nos voeux, de toutes nos actions en esprit de pur amour, d'amende honorable, de réparation, d'expiation, de reconnaissance et d'immolation. Elle se fait tantôt par un simple acte du cœur, tantôt par la formule indiquée au coutumier.

C'est ensuite l'amende honorable au Sacré-Cœur de Jésus, qui se fait solennellement tant après la sainte messe qu'au salut du Très Saint­Sacrement.

III. - Ce sont les actes d'union aux mystères de la vie de Notre-Seigneur: union le matin à la vie de Nazareth; union aux mystères du Calvaire et de la Croix à midi et à trois heures; union le soir au mystère de l'Agonie. Pour ces actes d'union, des formules sont indiquées au cou­tumier. A trois heures, un exercice commun se fait à la chapelle. Le mystère de l'agonie est médité tout spécialement le jeudi soir pendant l'Heure Sainte de onze heures à minuit.

IV. - Les examens de conscience se font à midi et le soir. L'examen particulier porte sur les vertus propres à notre vocation.

Une retraite annuelle de huit jours et une autre plus courte aideront les Oblats à se renouveler dans le saint usage de tous ces moyens propres à faire régner en eux et par eux le Cœur de Jésus. Ils consacreront aussi à la retraite le premier vendredi de chaque mois pour rendre plus intime leur union avec le Cœur de Jésus.

V. - Parmi les dévotions propres à la Congrégation, la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus tient évidemment le premier rang. Les actes en sont pour ainsi dire continuels. Le mois de juin et le premier vendredi de chaque mois y sont tout spécialement consacrés. L'image du Sacré­-Cœur partout exposée dans nos maisons provoque les actes fréquents de cette dévotion.

La dévotion à la Très Sainte Vierge vient ensuite avec ses formes va­riées. Le saint Cœur de Marie est uni dans nos prières au Sacré-Cœur de Jésus.

Nous aimons à honorer la Très Sainte Vierge sous le titre de N.-D. du Sacré-Cœur.

Le mois de Marie, le chapelet quotidien, les neuvaines, les visites sont les principaux exercices de cette dévotion.

Saint Joseph, un des plus parfaits modèles et un des patrons de notre vie d'immolation, a droit aussi à des hommages particuliers. Le mois de mars lui est consacré; il est invoqué fréquemment avec les Saints Cœurs de Jésus et de Marie.

VI. - Saint Jean, l'apôtre du Cœur de Jésus est aussi pour nous un patron et un modèle. Nous serons agréables au Cœur de Jésus en l'ho­norant et en l'invoquant très souvent. Saint Michel, le premier défen­seur du Cœur de Jésus, saint Augustin, saint François d'Assise et saint Ignace, nos patrons secondaires, les Apôtres, premiers patrons du sacer­doce, ne doivent pas être oubliés non plus dans les prières quotidiennes.

chap. iv. – des malades et des defunts

§ I. – Des malades

Les membres de la Société auront un soin chrétien de leur santé, c'est-à­-dire qu'ils éviteront à la fois l'indiscrétion qui ne se préoccupe ni des souffrances ni des fatigues, et les excès de ménagement.

Celui qui se sentira moins bien portant que de coutume, doit en aver­tir l'infirmier ou le préfet de santé, ou le Supérieur, et que personne ne prenne aucun remède et ne fasse choix d'un médecin ou même ne le con­sulte qu'autant que le Supérieur le trouve bon.

Dans les maladies, chacun doit obéir avec une grande pureté d'inten­tion, non seulement aux Supérieurs spirituels pour la conduite de son âme, mais encore avec la même humilité aux médecins et aux infirmiers pour ce qui regarde le soin du corps.

De plus, celui qui est malade doit imiter l'humilité, la patience et l'esprit d'immolation du Cœur de Jésus. Il s'unira en esprit à l'agonie et à la Croix du Sauveur. Il offrira ses souffrances en union avec Jésus et Marie pour le règne du divin Cœur. Il aura soin d'édifier ceux qui le vi­siteront par les conversations surnaturelles et selon l'esprit de sa voca­tion.

Que les malades ou infirmes n'oublient pas qu'ils ont embrassé la vie pauvre et mortifiée de Jésus-Christ. Ils éviteront, en conséquence, tout ce qui serait contraire à l'esprit de pauvreté, comme de se rechercher et de s'écouter eux-mêmes. Ils s'en rapporteront entièrement à la charité des Supérieurs, au médecin chargé de les soigner et aux moyens qu'il prescrira, se confiant en Dieu seul, et lui abandonnant le soin de leur guérison.

Ceux qui avec permission iront voir les malades, doivent non seule­ment parler bas, mais aussi avec tant de modération qu'ils ne leur soient pas importuns.

Les membres de la Société, âgés ou infirmes, recevront autant que possible leur retraite à la Maison-mère. Ils seront astreints à un règle­ment particulier. Leur grande occupation est de prier pour l'Eglise, la Société, et pour leurs propres nécessités spirituelles, en se rappelant tou­jours qu'ils doivent vivre d'une vie d'immolation, d'amour et de répara­tion.

§ II. – Des Prières pour les Défunts

La charité qui unit les membres de la Société des Prêtres Oblats du Cœur de Jésus pendant la vie doit s'étendre au-delà du tombeau. Ils fe­ront donc chaque jour quelque prière pour le soulagement de leurs frères défunts.

Ils renouvelleront aussi chaque jour l'intention de les faire participer à toutes les prières et à tous les mérites des bonnes œuvres qui se font dans la Société. Ce pieux souvenir sera pour ceux qui seraient en Purgatoire un puissant secours qui les mettra promptement en possession de la gloi­re éternelle.

Au décès d'un membre de la Société, on récite pour lui le De Profundis pendant huit jours; tous les prêtres diront deux messes, et ceux qui ne sont pas prêtres offriront l'indulgence de deux communions et réciteront deux chapelets pour le repos de l'âme du défunt.

Dans la semaine de l'Octave des Morts, tous les prêtres diront une messe, et ceux qui ne sont pas prêtres offriront l'indulgence d'une com­munion et réciteront un chapelet pour les défunts de la Société.

======XVI LECTURES SPIRITUELLES

======SUR LES VERTUS ET LES EXERCICES PROPRES AUX PRETRES OBLATS DU CŒUR DE JÉSUS

§ I. – De l’Amour de Notre-Seigneur

I. - L'amour de Notre-Seigneur Jésus-Christ est la première et la plus essentielle vertu que les membres de la Société doivent pratiquer pour répondre au but de leur vocation. C'est pour gagner l'amour des hommes que N.-S. a révélé Lui-même la dévotion au Sacré-Cœur. Par­ce que ce Cœur nous a aimés et nous aime encore tous d'un amour infi­ni, il veut aussi, par contre, être aimé de tous. Or, n'est-ce point à ceux qui sont spécialement consacrés au Cœur de Jésus, à procurer au Cœur de leur Dieu, leur Rédempteur et Maître, cette consolation, ce droit de régner sur leur cœur par l'amour?

II. - Ils s'efforceront donc, autant qu'ils le pourront avec le secours de la grâce, de répondre à l'amour de Jésus par un amour pur, désinté­ressé, ardent et généreux jusqu'à l'immolation, car c'est ainsi que le Cœur de Jésus les a aimés. Combien il lui en coûta! Quel abaissement, quelle pauvreté, quel travail et quelles douleurs il endura pour obtenir cet amour! Durant trente-trois ans, il prit toutes le fatigues d'une vie pauvre, pénible, méprisée et méconnue, et voulut terminer cette vie par la mort la plus douloureuse, la plus ignominieuse, pour satisfaire à son amour et convaincre toutes les âmes de sa charité infinie et illimitée, afin d'enflammer les cœurs de l'amour de leur Dieu et Rédempteur. Et tous ces prodiges d'amour, il les accroît et les perpétue dans la sainte Eucha­ristie.

III. - Cet amour de N.-S., il faut l'entretenir par le souvenir habituel et la méditation des mystères d'amour du Sauveur dans sa vie mortelle, de ses amabilités, de ses bontés. Rien n'y peut mieux aider que la fidélité à l'union aux mystères de Nazareth, du Calvaire et de l'Agonie, selon qu'il est indiqué dans les prières spéciales insérées dans notre eucologe.

IV. - L'amour doit être d'autant plus parfait dans le religieux de la Société, qu'il a pris l'engagement de faire réparation au Cœur de Jésus pour le manque d'amour, la froideur et l'indifférence dont N.-S. s'est plaint à la Bienheureuse Marguerite-Marie. Quelle sublime mission d'être victime de l'amour, comme Jésus et par amour pour Jésus!

§ II. – De la vie intérieure

I. - La vocation des Prêtres Oblats du Cœur de Jésus ne se peut con­cevoir sans la vie intérieure. Les actes fréquents d'amour, d'amende ho­norable, de réparation, de foi vive et d'abandon, qui sont la vie d'une victime du Cœur de Jésus ne peuvent se rencontrer que dans une vie réellement intérieure, dans l'union habituelle avec N.-S. et dans l'assi­duité à sa sainte présence.

II. - N.-S. est le modèle parfait de la vie intérieure. Dans le sein de sa mère, dans la crèche, dans les bras de Siméon, en Egypte, à Naza­reth, au Temple, au désert, au milieu de ses disciples et de ses apôtres comme au Calvaire et sur la Croix, sa nourriture, sa vie est de faire la volonté de son Père; et l'union de sa sainte humanité avec son Père et le Saint-Esprit est continuelle et éminemment parfaite.

Marie et Joseph ont vécu de la vie intérieure dans l'union la plus inti­me et la plus sainte avec Dieu. Leurs cœurs ne faisaient qu'un avec le Cœur de Jésus; ils n'étaient pas éloignés un seul instant de sa présence et de la plus sublime conformité d'union avec lui, alors même que les de­voirs extérieurs les en tenaient séparés: ce sont nos modèles.

III. - Le caractère propre de la vie intérieure des Prêtres Oblats du Cœur de Jésus est l'union avec ce divin Cœur. C'est avec lui et en lui qu'ils doivent aimer, agir, souffrir et se sacrifier. Ils doivent s'efforcer de vivre de la vie de ce divin Cœur. Il est le guide, la lumière, le foyer, le centre et le repos de leur vie. C'est avec lui et en lui qu'ils peuvent et doi­vent mener cette vie d'amour, de réparation et d'immolation qui est le but de leur vocation.

IV. - Le partage des heures du jour fournit l'occasion de communier aux divers mystères du Cœur de Jésus. Le matin, ils aimeront à se tenir à Nazareth: soit qu'ils prient, soit qu'ils travaillent, ils s'uniront aux sentiments du Cœur de Jésus en offrant au Père céleste les actes inté­rieurs que lui offrait ce divin Cœur pendant sa vie cachée. L'heure de midi les conduira à la montagne du Calvaire où ils trouveront Jésus, sa croix, son sang, son Cœur ouvert par la lance; Marie, sa Mère compa­tissante et ses fidèles compagnons du Calvaire. Le soir, ils aimeront à s'unir à la prière de Gethsémani avec le Cœur contrit et humilié de Jésus.

V. - Cette vie intérieure, par l'union de leur cœur avec le Cœur de Jésus, est une condition essentielle pour que chacune de leurs actions soit vraiment réparatrice. C'est par elle qu'ils feront de toutes leurs actions autant d'actes d'amour, d'amende honorable, de réparation, d'expia­tion, de contrition, d'humilité, de sacrifice et de mort à eux-mêmes.

VI. - La vie intérieure s'entretient par le recueillement, le silence et l'esprit d'oraison. Elle est protégée par les Règles qui soumettent à un contrôle vigilant et à des restrictions protectrices les relations extérieu­res, les correspondances et les visites. Les Prêtres Oblats du Cœur de Jé­sus aimeront ces prescriptions salutaires qui sont comme la sauvegarde et la sécurité du trésor de la vie intérieure.

§ III. – De la charité fraternelle

I. - S'il convient que la charité règne dans une famille, combien cela est-il encore plus à propos quand cette famille est unie à un titre spirituel au divin Cœur de Jésus, où elle puise ses inspirations et ses exemples? L'apôtre du Sacré-Cœur a dit: «Celui qui hait ses frères et prétend qu'il aime Dieu, n'est pas dans la vérité». Ajoutons que celui qui n'aime pas ses frères ne peut pas prétendre qu'il aime le Cœur de Jésus. Les disciples de l'apôtre Saint Jean excellaient dans la charité qu'il leur recommandait avec tant d'instance. Il en doit être de même des Prêtres Oblats du Cœur de Jésus. Ils s'affectionneront singulièrement à la pratique de cet­te vertu et ils auront soin de se tenir étroitement uni entre eux par les liens d'une sainte dilection.

II. - Cette charité se témoignera de toute manière, mais surtout par le zèle pour les âmes. Dans la mesure de la prudence et de la Règle, rien ne devra coûter pour s'entr'aider mutuellement. La grande leçon de charité tombée du Cœur de Jésus, le discours après la Cène rapporté par saint Jean, devra être relu quelquefois par chacun pour entretenir dans les cœurs le feu de la charité.

III. - Pour conserver cette parfaite charité par l'union des cœurs et l'esprit de famille, on évitera avec tout le soin possible ce qui est ordinai­rement la source de la discorde et de la division, la différence des opi­nions, la diversité des avis et la participation aux avis opposés qui pour­raient se former entre les personnes étrangères avec lesquelles on se trou­vera en relation.

IV. - S'il arrivait, par un effet de l'humaine fragilité, que la charité fût troublée par quelque accident fâcheux entre deux ou plusieurs con­frères, les coupables n'auraient rien de plus pressé de part et d'autre que de rétablir à l'extérieur la bonne harmonie et l'édification par d'humbles excuses et une sincère réparation, et d'étouffer à l'intérieur tout germe d'aigreur et de ressentiment. Au besoin, les Supérieurs devraient inter­poser leur autorité pour faire accomplir parfaitement le conseil de l'Apô­tre: «Que le soleil ne se couche pas sur votre colère», et ne jamais rien tolérer qui soit contraire à ce principe de toute vraie communauté religieuse, qui s'applique éminemment aux Prêtres Oblats du Cœur de Jésus: «Un seul cœur et une seule âme dans le Cœur de Jésus».

§ IV. – De la mortification et de l’humilité

I. - L'oraison et les vertus solides qui en sont le fruit le plus précieux, dépendent essentiellement d'un point qui est aussi la condition de toute sainteté et de toute vie de réparation et d'immolation: c'est la mortifica­tion ou le renoncement à soi-même.

L'oraison et la mortification sont deux moyens de perfection qui doi­vent toujours agir ensemble et s'entr'aider mutuellement. Par la prière l'âme s'élève vers le ciel et s'unit à Dieu, source de toutes les grâces et de toutes les vertus, mais pour s'élever, il faut qu'elle se détache de la terre et de la vie des sens et c'est la mortification qui la dégage en brisant les liens qui la retiennent captive.

II. - C'est donc par la pratique de cette vertu que les Prêtres de la Société se disposeront plus efficacement aux saintes communications avec Dieu, en s'efforçant d'établir entre eux et le monde la plus entière séparation, ou mieux encore une opposition entière de pensées, de senti­ments et d'affections.

Comme les esclaves du monde aiment et recherchent avec empresse­ment les hommes, la réputation et l'éclat parmi les hommes, ainsi que le monde le leur enseigne, de même les Prêtres Oblats du Cœur de Jésus, qui suivent fidèlement leur divin Maître et modèle, aiment et désirent avec ardeur tout ce qui y est contraire; de sorte qu'ils voudraient souffrir des affronts et des injures dans le désir de se rendre semblables en quel­que sorte à Notre-Seigneur, puisque lui-même nous en a donné l'exem­ple, afin que nous tâchions de l'imiter.

III. - Persuadés que ce sublime degré de perfection n'est possible qu'avec une grâce puissante, ils tâcheront de tendre vers ce degré et de mériter cette grâce en travaillant avec toute l'application dont-ils seront ca­pables, à chercher selon Dieu la plus grande abnégation d'eux-mêmes et une mortification continuelle en toutes choses, autant qu'il sera possible.

IV. - Ainsi, bien loin d'ambitionner les emplois honorables ou de re­chercher dans ceux qui leur sont confiés l'estime ou l'approbation, ils embrasseront avec amour les offices les plus bas et les plus humiliants et se porteront même avec plus d'ardeur à ceux qui seraient le plus contrai­res aux inclinations de la nature, pourvu que tout se fasse selon les or­dres des Supérieurs.

Ils renoncent absolument à toutes le dignités ecclésiastiques et ne pourraient en accepter aucune à moins d'un ordre exprès du Supérieur général, ou même du Souverain Pontife, s'il s'agissait de la dignité épis­copale ou cardinalice.

V. - Dans ce désir de s'abaisser et de s'humilier davantage, les Prêtres de la Société, renonçant à une espèce de droit naturel et surtout à la susceptibilité de l'amour-propre, consentent avec joie à ce que leurs fau­tes, leurs imperfections et tout ce qu'on aurait remarqué en eux de dé­fectueux, soit déclaré au Supérieur, afin qu'il puisse plus efficacement contribuer à leur avancement spirituel.

Animés de ces sentiments d'humilité, ils ne craindront pas de s'accu­ser publiquement eux-mêmes de leurs fautes, de recevoir avec recon­naissance les réprimandes même publiques qui leur seront adressées par les Supérieurs et de s'aider mutuellement à se corriger de leurs défauts dans les exercices de communauté institués à cet effet.

VI. - Chacun doit accomplir toutes les pénitences qu'on lui aurait imposées pour ses défauts, pour ses négligences ou pour toute autre cau­se. Il devra se soumettre à ces pénitences avec promptitude, avec un dé­sir sincère de son amendement et de son profit spirituel, quand même el­les lui seraient données pour un défaut qui ne le rendrait pas coupable devant Dieu.

VII. - Les Prêtres de la Société, en ce qui paraît au dehors et pour de justes raisons, se bornent à un petit nombre de pénitences extérieures, mais chacun pourra sous la direction de l'obéissance, faire celles qui lui sembleront propres à son avancement spirituel et devra accomplir celles que le Supérieur pourra lui imposer pour la même fin.

VIII. - L'abnégation religieuse n'a pas seulement pour but de com­battre et de détruire les affections mondaines et coupables, elle s'appli­que aussi à purifier et à régler les affections légitimes et innocentes dans leur objet, mais qui pourraient être désordonnées dans leur mode.

C'est ainsi que le Prêtre Oblat du Cœur de Jésus devra travailler non pas à détruire ou à diminuer son affection pour ses parents, mais à puri­fier cette affection naturelle, en la dégageant de toute recherche de sa propre jouissance, et à la spiritualiser en aimant ses proches en Dieu et pour Dieu, c'est-à-dire en désirant par-dessus tout leur bien spirituel et leur bonheur éternel.

Il évitera de s'occuper des affaires temporelles de sa famille et il se contentera de les recommander à Dieu dans ses prières, persuadé que Notre-Seigneur Jésus-Christ, pour lequel il a tout quitté et qui lui tient lieu de père, de mère, de frère et de toutes choses, se charge aussi de le remplacer auprès de ses parents.

===§ V. – Du zèle pour sa sanctification, des réunions domestiques et de la direction=== I. - Que tous les membres de la Congrégation s'appliquent constam­ment à ne rien négliger de ce qu'ils peuvent acquérir de perfection reli­gieuse, avec le secours de la grâce de Dieu et en particulier par l'accom­plissement de ces Constitutions.

II. - Qu'ils s'adonnent spécialement aux choses spirituelles et à l'étude des vertus solides et parfaites; et qu'ils se persuadent qu'elles sont de bien plus grande importance que la science ou les autres dons na­turels.

III. - Que tous aient soin d'avoir une intention droite, non seule­ment pour le genre de vie qu'ils ont embrassé, mais aussi dans leurs ac­tions particulières, s'y proposant toujours avec sincérité de plaire à Dieu en considération de la charité et des bienfaits singuliers dont il nous a prévenus, plutôt que par la crainte des peines ou l'espérance des récom­penses, quoiqu'ils doivent s'aider de ces derniers motifs.

Qu'ils cherchent Dieu en tout, se dépouillant de l'amour des choses créées pour diriger leurs affections vers le Créateur.

IV. - Pour s'avancer dans la pratique de ces vertus, et spécialement de la pureté d'intention, il faudra se montrer généreux en toutes choses. Plus on se montrera libéral envers Dieu, plus aussi on éprouvera les ef­fets de la libéralité divine.

V. - Dans les exhortations et les conférences qui se font dans la mai­son, on devra traiter souvent de ce qui regarde l'abnégation de soi­-même, le pur amour de Dieu, la réparation et l'immolation et les autres vertus propres à notre vocation.

VI. - Un des moyens des plus puissants pour l'avancement spirituel, c'est la direction de l'obéissance, qui sera d'autant plus sûre et plus fruc­tueuse que les Supérieurs auront une connaissance plus intime et plus complète de leurs inférieurs; d'où il faut conclure pour tous les Oblats que leur propre intérêt, non moins que le bien général de la Congréga­tion, les engage à se manifester avec simplicité et humilité pour tout ce qui regarde leur fidélité à la Règle, leurs progrès dans la perfection, leurs dispositions, leurs attraits, leurs répugnances et leurs difficultés.

VII. - Cette ouverture de cœur sera surtout un remède efficace contre les diverses inquiétudes qui troublent les âmes et les jettent dans le dé­couragement. C'est le moyen presque infaillible de déjouer toutes les ru­ses du démon, car il se reconnaît vaincu dès qu'il se sait découvert.

Persuadés de cette vérité, les Prêtres Oblats du Cœur de Jésus ne craindront pas de manifester tous les mois ingénument à leurs Supé­rieurs, non seulement leurs peines, leurs tristesses et leurs défauts, mais aussi leurs pénitences, leurs dévotions et leurs vertus, désirant sincère­ment qu'ils les redressent s'ils venaient à s'égarer, et ne voulant point se conduire par leur propre sens, s'il n'était pas conforme à la volonté et au bon plaisir de Dieu.

Les Supérieurs et les Maîtres des novices garderont le secret le plus absolu au sujet de la direction. Ils ne pourront faire connaître les confi­dences des inférieurs qu'au Supérieur général, s'ils le jugent utile. Et celui-ci ne pourra comme eux s'en servir que pour la consolation et l'avantage spirituel des inférieurs.

§ VI. – De l’Oraison

I. - Les Oblats s'étudieront à croître de jour en jour dans l'estime et l'amour de l'Oraison qu'ils regarderont comme la nourriture et l'âme de la vie intérieure et particulièrement de la vie religieuse, et en même temps comme l'apprentissage de la vie éternelle.

Qu'ils soient persuadés que le don d'oraison n'est pas une faveur ex­ceptionnelle, extraordinaire, que Dieu réserve à quelques âmes privilé­giées, mais une grâce qu'il désire accorder à toutes les âmes religieuses, pourvu qu'elles s'en rendent dignes par leurs dispositions et par une fi­dèle correspondance.

II. - Ils s'efforceront donc de persévérer dans cette pratique de l'oraison avec une généreuse constance, sans se laisser rebuter ou décou­rager par les ennuis, les dégoûts et les aridités.

Ils tâcheront de se rendre familières les méthodes et les industries que suggèrent les Saints. Les Exercices de saint Ignace, qui contiennent à la fois des règles et des modèles, ont reçu de l'Eglise une haute approba­tion. Les écrits de saint Thérèse, de saint Jean de la Croix, de sainte Gertrude révèlent les voies élevées de la vie contemplative.

Mais la direction est une sauvegarde nécessaire pour ne pas se trom­per dans les voies difficiles de la vie surnaturelle.

III. - Saint Paul disait: «Je ne sais rien que Jésus crucifié». Les Prêtres Oblats du Cœur de Jésus doivent dire: «Je ne sais rien que le Cœur dé Jésus immolé». Le sujet de leurs méditations, l'objet ordinaire de leurs contem­plations doit être le Cœur de Jésus dans ses mystères et dans sa vie eu­charistique.

Le Directoire contient des instructions spéciales sur l'oraison pour la formation des novices à cet exercice capital.

§ VII. – Du saint Sacrifice de la Messe et de la divine Eucharistie

I. - Le saint Sacrifice de la Messe est pour tous les Oblats, prêtres, clercs ou laïcs, le grand acte de la journée; c'est l'offrande de la divine victime, l'holocauste du parfait amour et le sacrifice réparateur par ex­cellence.

Ils s'appliqueront à s'y unir bien intimement aux dispositions du Cœur de Jésus. Ils uniront l'offrande de leur cœur à celle du divin Cœur de Jésus pour la plus grande gloire de Dieu et le salut des âmes.

II. - Les Prêtres Oblats doivent tendre à ne dire que des messes répa­ratrices, au moins dans les maisons d'adoration perpétuelle. Dans ces maisons, les prêtres étrangers qui célébreraient la sainte messe, particu­lièrement à l'occasion d'une retraite, seront priés de dire aussi des mes­ses réparatrices.

Dans les maisons d'œuvres, et tant que les ressources de la Congréga­tion ne permettront pas la célébration quotidienne de messes réparatri­ces sans honoraires, chaque prêtre de la Congrégation en dira au moins une par mois, au jour fixé pour chaque maison.

III. - Par la sainte Eucharistie, Jésus habite avec nous. Par elle, nos maisons sont aussi favorisées que Bethléem, Nazareth et Béthanie. Dans la sainte Eucharistie est le Cœur de Jésus vivant, aimant et blessé.

Jésus Eucharistie est en chacune de nos maisons comme le Supérieur et le -Maître, comme le père de famille et l'époux de nos âmes. Il faut qu'il soit vraiment la vie de nos maisons et comme le soleil, le foyer, le pain et le remède de nos âmes.

Il est là comme l'Agneau immolé sur l'autel pour être offert à son Père et pour recevoir en même temps nos hommages et nos adorations.

Les Prêtres Oblats du Cœur de Jésus doivent être assidus auprès de la divine Eucharistie. Elle doit être comme l'aimant ou le pôle de leurs cœurs.

Les actes d'amour et de réparation, qui sont toute leur vie, peuvent-ils se faire mieux qu'auprès de la divine Eucharistie?

IV. - Les Prêtres Oblats doivent exciter sans cesse en eux un double attrait et comme une double soif vis-à-vis de la sainte Eucharistie: la visi­ter et la recevoir. Le cerf altéré ne doit pas avoir plus d'empressement à chercher une source rafraîchissante. Ils la recevront aussi souvent que la direction le leur permettra; et s'ils sont prêtres, ils feront en sorte d'être dignes de célébrer tous les jours le saint Sacrifice. Ils la visiteront à toute occasion et aussi souvent que leurs occupations quotidiennes le leur per­mettront. Ils devront, sans compter les exercices divers qui ont lieu à la chapelle, donner habituellement à la visite spéciale du Très Saint­-Sacrement une demi-heure par jour; un quart d'heure au moins dans les maisons d'enseignement ou d'apostolat.

V. - Toutes les maisons principales de la Société tendront à obtenir l'exposition quotidienne du Très Saint-Sacrement. Des expositions noc­turnes auront lieu en proportion du nombre des adorateurs. Il convient que la divine Eucharistie soit sur son trône pour recevoir nos adorations réparatrices, nos hommages d'amour et d'amende honorable.

Ces adorations seront considérées comme une mission publique, plei­ne à la fois d'honneur et de responsabilité, et qui demande, pour être bien remplie, autant de zèle que de pureté et de fidélité.

§ VIII. – Du Sacrement de Pénitence

I. - C'est un des plus grands dons du Cœur de Jésus que ce sacre­ment, dans lequel le sang précieux du Rédempteur et les mérites infinis de sa passion et de sa mort nous sont appliqués comme un remède pour les maladies de notre âme, comme un baume bienfaisant qui guérit nos blessures.

Avec quel amour, avec quelle gratitude ne devrait-on pas le recevoir!

Avec quel empressement ne devrait-on point recourir à ce bain salu­taire! Mais aussi avec quelle sincérité et quelle droiture ne devrait-on point découvrir toutes ses plaies afin qu'elles soient toutes purifiées et guéries par les flots salutaires du sang du Rédempteur!

II. - Et cependant beaucoup d'âmes, et peut-être même d'âmes con­sacrées, s'approchent de ce sacrement par habitude et sans y apporter un cœur véritablement sensible et reconnaissant.

Beaucoup s'y recherchent elles-mêmes, évitent par des détours les hu­miliations, désirent même secrètement être estimées, et pour cela, elles blessent en plus d'une manière la sincérité et la droiture.

Combien peu aussi se montrent vraiment reconnaissantes! Il en est des âmes guéries par le sacrement de pénitence comme des lépreux de l'Evangile. Notre-Seigneur attend en vain leurs remerciements.

Pour tout cela Notre-Seigneur veut réparation.

III. - Les membres de la Société apporteront donc à la réception de ce sacrement les dispositions, qui doivent leur être habituelles, de répa­ration et de contrition, de foi vive, de confiance filiale, d'amour et de re­connaissance.

Les prêtres penseront à réparer tout ce qui souvent offense Notre­Seigneur dans l'administration de ce sacrement, et particulièrement les vues humaines et naturelles qui y sont apportées. Ils se rappelleront qu'ils sont les représentants de Notre-Seigneur et ils considéreront le pé­nitent comme une âme rachetée au prix infiniment cher et élevé du sang précieux du Dieu Rédempteur, mais actuellement souillée; comme une image de Dieu, mais qui s'est défigurée par ses fautes et ses péchés; com­me un enfant qui est faible, malade et blessé, mais qui demande le remè­de et la force à celui qui en est le divin dépositaire. En un mot ils s'appli­queront à former dans leur cœur les sentiments d'une foi vive et une in­tention pure et parfaite.

IV. - Chacun, à son entrée dans la Société, doit faire une confession générale de sa vie. Les profès comme les novices auront soin de faire tous les ans une confession générale en la reprenant depuis la dernière. Ils fe­ront la confession ordinaire chaque semaine, au jour marqué, parce que la réparation exige une grande pureté. Ils s'adresseront aux prêtres con­fesseurs dans nos maisons.

Pour se confesser habituellement à un prêtre étranger, il faut la per­mission du Supérieur.

§ IX. – De l’Ecriture sainte

I. - L'Ecriture sainte est avec la divine Eucharistie l'aliment de la vie spirituelle. C'est une part de notre pain super substantiel. «L'homme ne vit pas seulement de pain, mais aussi de toute parole divine».

Les Prêtres Oblats du Cœur de Jésus désireux d'accroître en eux la vie surnaturelle, feront de la Sainte Ecriture leur aliment quotidien. Ce sera leur étude préférée.

II. - C'est dans l'Ecriture sainte, avec l'aide de l'oraison, qu'ils ap­prendront le mieux à connaître le Cœur de Jésus, l'objet de leur unique amour. L'Ecriture sainte tout entière n'est-elle pas la vie de Jésus? Dans l'Ancien Testament, c'est Jésus annoncé, préparé, figuré; dans l'Evangile, c'est Jésus vivant sur la terre; dans les Epîtres, les Actes des Apôtres et l'Apocalypse, c'est Jésus continué dans l'Eglise et triomphant au ciel.

III. - Sans rien négliger de la sainte Ecriture, ils se rendront surtout familières les parties de ce divin Trésor qui ont le plus de rapports avec leur vocation: les prophètes Isaïe et Jérémie où se trouve le tableau le plus touchant de la Passion du Sauveur; les psaumes de David qui sont un épanchement sublime de l'esprit d'amour et de réparation; le Canti­que des cantiques, expression symbolique de l'union de Notre-Seigneur avec les âmes; les saints Evangiles, les Epîtres et, parmi les épîtres de saint Paul, celle aux Hébreux surtout, qui compare le sacrifice et le sa­cerdoce de la loi nouvelle à ceux de la loi ancienne; mais avant tout, ils feront leur étude préférée de l'apôtre saint Jean, le disciple du Cœur de Jésus.

On peut l'appeler le théologien du Sacré-Cœur de Jésus; et bien qu'il n'ait pas eu mission de révéler cette forme de la dévotion, on en sent ce­pendant l'inspiration dans tous ses écrits. Saint Paul formerait mieux peut-être des apôtres voués à la vie active. Saint Jean fait mieux pénétrer dans les secrets mystérieux du Cœur de Jésus; son évangile, ses épîtres, son apocalypse seront donc l'objet préféré des études des Oblats du Cœur de Jésus.

§ X. – De l’Office divin

I. - Immola Deo sacrificium laudis (Ps. XLIV). Offrez à Dieu le sacrifice de la louange.

L'Office divin participe à la vie réparatrice de l'Eglise. Il accompagne le saint sacrifice de l'autel, il en est comme le prolongement. C'est un des actes les plus manifestes de la vie de L'Agneau divin continuée dans l'Eglise. C'est à la fois un sacrifice de louange, d'amour, de réparation, de prière et d'actions de grâces. Il doit chez nous porter le cachet de no­tre vocation. C'est une des plus nobles tâches et un des moyens les plus puissants de notre vie réparatrice.

II. - Mais on ne doit pas oublier que ce qui doit être offert et consa­cré comme compensation et réparation à la divine Majesté, à l'Agneau victime immaculé, au Cœur divin le plus pur et le plus sacré, doit autant que possible être parfait et pur. Aussi avec quelle attention, avec quel zè­le ne doit-on pas accomplir ce service du Roi des Rois! A l'heure fixée pour cet office de garde d'honneur, pour ce poste sacré, toute autre affai­re doit cesser et tout doit être accompli dans cette fonction sainte avec une sollicitude extrême; tout le temps destiné au service du Roi doit y être passé et employé. On ne doit se laisser déranger par rien, ni par per­sonne de la maison ou de l'extérieur; et nul de ceux qui savent ce qui re­vient au Roi, quel honneur, quelle considération et quel zèle à son servi­ce lui sont dus ne s'étonnera ou ne se sentira blessé par cette fidélité du serviteur à son devoir. Ceci cependant ne veut pas dire qu'il ne puisse pas survenir des cas où la véritable charité envers le prochain, la gloire de Dieu même exige une interruption ou un retard. En pareil cas, l'on doit agir avec la liberté des enfants de Dieu. Dieu n'est pas un maître cruel et injuste, mais un père plein d'amour et de miséricorde.

III. - Mais avec quelle tiédeur, quelle irrévérence, quelle foi impar­faite ne sert-on pas souvent le Roi des Rois! Chaque bagatelle, tout évé­nement insignifiant, tout prétendu besoin propre suffit pour s'éloigner, se dispenser d'un si saint devoir, ou bien on l'accomplit avec des gestes et un maintien qui trahissent une indifférence condamnable, l'inatten­tion, la paresse, l'absence de l'esprit et du cœur. La cause principale de ces offenses à la Majesté divine est dans le manque de foi vivante et véri­table.

C'est pour ces outrages faits au divin Cœur de Jésus que les Prêtres Oblats doivent réparer. Cette intention doit être renouvelée chaque fois avec une foi vive, un zèle véritable et un pur amour.

IV. - Le saint Office doit être dit au choeur dans les maisons de la Société. Mais ceux des membres qui, à cause de leur emploi ou de leur mission, sont empêchés d'assister à cette prière commune, ne doivent pas l'accomplir avec moins de ferveur et doivent la faire séparément et dans la même intention.

V. - La Congrégation suit la liturgie romaine avec des offices pro­pres, choisis conformément à son but et à son esprit avec l'approbation de la Congrégation des Rites.

§ XI. – De la Maison de Dieu et de la sainte Liturgie

I. - Bien que les temples les plus agréables à Dieu soient les cœurs purs et ornés de vertus, où s'offre le sacrifice constant de l'amour et de l'immolation, cependant il met aussi sa complaisance dans les édifices sacrés voués et consacrés à son honneur.

Dieu veut demeurer avec nous; il s'abaisse jusqu'à nous pour commu­niquer avec nous comme un roi avec ses sujets, un ami avec ses amis. Sa maison doit nous être chère autant que sacrée; elle doit être chez nous respectée et honorée.

Vidi sanctam civitatem, Ierusalem novam… paratam sicut sponsam ornatam vi­ro suo (Apoc., XXI). - Cette demeure où s'opère le miracle de l'amour divin doit être parée de tout ce qui peut plaire au céleste époux de nos âmes.

Dilexi decorem domus tuae (Ps. XXV): c'est l'ordre, la propreté et aussi la parure.qui constituent cette pompe dont le Tout-puissant veut voir or­ner sa demeure. C'est aussi un lieu saint et redoutable, la maison de Dieu et la porte du ciel. Le respect le plus profond y doit régner avec le soin et l'amour.

Zelus domus tuae comedit me (Ps. LXVIII). - Ne souffrons point que ce­lui qui a poussé la condescendance jusqu'à cet excès d'amour et de dévouement de demeurer ici-bas pour y vivre dans l'union la plus intime et la plus cordiale avec nous, soit traité avec indifférence, sans dignité, sans respect véritable et sans amour.

Nous donnerons donc à nos églises la grandeur et l'éclat que nous pourrons leur donner, en gardant toutefois dans la richesse la mesure de la sobriété et de la gravité.

Tout indiquera dans nos églises notre attrait et notre but principal. Le Sacré-Cœur de Jésus et les mystères de Notre-Seigneur y seront surtout honorés, tant sur les autels que dans l'ornementation.

II. - Omnia honeste et secundum ordinem fiant (I Cor., XIV). - Ne voit-on pas avec quels soins jaloux, avec quel zèle inquiet les courtisans et les familles des grands veillent à écarter tout ce qui pourrait leur déplaire, tout ce qui serait contraire à l'étiquette? Que tout soit également observé chez nous avec un soin délicat pour ce qui regarde les cérémonies et les rites.

La liturgie romaine est notre règle. Elle sera observée avec exactitude

et fidélité plutôt qu'avec ostentation. Nous n'oublierons pas que Notre­Seigneur, qui veut que l'ordre extérieur soit parfaitement gardé, deman­de encore avec plus d'instance des adorateurs en esprit et en vérité.

III. - Si dedero somnum oculis meis et palpebris meis dormitationem, donec in­neniam locum Domino, tabernaculum Deo Jacob (Ps. CXXXI). - Notre­-Seigneur désire entendre encore ces cris ardents, ces soupirs enflammés de nos cœurs. Nous devons appeler de tous nos voeux des temples voués au Sacré-Cœur de Jésus, où le bon Pasteur trouvera des agneaux prêts à se dévouer avec Lui en victimes d'amour et de réparation pour la gloire de son Père et le salut des âmes.


1)
Orphelinat du S. Cœur, 8, rue de Montpeyroux, Montluçon, Allier.
2)
Lecoffre, Paris, et chez tous les libraires catholiques.
3)
Palmé, Paris.
4)
On peut commencer ici seulement, lorsqu’on veut faire une amende honorable plus courte.
5)
En tout ce que vous ferez ou souffrirez, entrez dans le Cœur de Jésus pour y prendre ses intentions, pour vous unir â Lui; et pour demander son secours. Dites au Père Eter­nel: «Mon Dieu, je veux faire ou souffrir cela dans le Sacré-Cœur de votre divin Fils, et selon ses saintes intentions, que je vous offre pour réparer tout ce qu’il y a d’impur et d’imparfait dans les miennes». Après avoir fait une action, vous l’offrirez au Cœur de Jésus, pour réparer tout ce qu’Il y trouvera de défectueux. (B. Marguerite-Marie) Blessez souvent le Cœur de Jésus par des oraisons jaculatoires, et tenez votre cœur attentif à ce qu’il vous dira. Dites dans les souffrances: Je veux tout souffrir sans me plaindre. Le Cœur de mon Jésus m’empêche de rien craindre. Et réjouissez-vous d’être par là conforme à Jésus souffrant dans sa Passion et au Saint-Sacrament. Dans la crainte: Que crains-tu, ô mon âme? Tu portes le Cœur de Jésus et son amour; c’est le trésor, la force, la joie du ciel et de la terre. Dans les persécutions: O mon Souverain Maître, si vous ne le vouliez pas, cela n’arriverait pas; mais je vous rends grâce de ce que vous le permettez, pour me rendre conforme à vous. Après une faute: O mon unique amour! payez pour votre pauvre esclave, et réparez le mal que je viens de faire! faites-le tourner à votre gloire, à l’édification de mon prochain, au salut de mon âme. Après vous être humilié, vous irez prendre dans le Cœur de Jésus la vertu contraire à votre penchant, pour l’offrir au Père Eternel en expiation. Vous ferez de.même lorsque vous verrez les autres commettre quelque faute. Dans toutes les nécessités: Puisque le Cœur dé Jésus est à moi, que peut-il me manquer? Si je suis tout à lui, qui est-ce qui pourra me nuire? Faites votre demeure dans ce Cœur adorable; portez-y vos petits chagrins et vos amertumes; tout y sera purifié; vous y trouverez le remède à vos maux, la force en vos faiblesses, et votre refuge dans toutes vos nécessités.
6)
Ce tableau peut aider à l’union avec N.-S., particulièrement le vendredi. ordinai­rement, il faut s’unir plutôt aux mystères de Nazareth dans la matinée, à ceux du Calvaire dans l’après-midi et à l’Agonie de N.-S. le soir.
7)
Ce tableau est proposé à la dévotion de chacun et n’a rien d’obligatoire.
8)
Celles-ci sont les litanies du Sacré-Cœur les plus connues des fidèles.
9)
Indulg. de 3 ans, pour les prêtres qui récitent cette prière après la messe, dans l’ac­tion de grâces (Pie IX, 11 déc. 1846).
10)
Parmi les personnages morts en odeur de sainteté, et qui se sont distingués par une dé­votion spéciale envers le S.-Cœur, il faut citer Thaulère, Louis de Grenade, Jacopone, Louis de Blois, Bona, le P. Balthazar Alvarez, M. Olier, etc. Voir P. Desjardins, Bou­quet spirituel, etc. Cornelius, in Joan., 20-27; P. Etchewerry; M. Bougaud; P. Nilles.
11)
Pour la troisième couronne, on dit cinq fois pour chaque mystère: Laudatum, ado­ratum, amatum cum grati animi affectu sit Eucharisticum Cor Jesu, singulis tem­poris momentis, in omnibus orbis tabernaculis, usque ad consummationem sae­culi.
12)
On ajoute sur les petits grains, au noviciat: Te laudamus, adoramus, glorificamus, tibi gratias agimus, te amamus ex toto corde nostro.
13)
Ad libitum.
14)
Posuit in eo iniquitatem omnium nostrum (Isaïe, LIII, 6).
15)
Oblatus est quia ipse voluit (Isaïe LIII, 7).
16)
Sic Deus dilexit mundum ut Filium suum unigenitum daret (I. Joan I, 18).
17)
Propter scelus populi met percussi eum (Isaïe LIII, 8).
18)
Eum qui non noverat peccatum, pro nobis peccatum fecit (II Cor V. 21).
19)
Apparuit illi Angelus de caelo confortans eum (Luc XXII, 43).
  • ospthe-0007-0005.txt
  • ostatnio zmienione: 2022/06/23 21:41
  • przez 127.0.0.1